Une nouvelle législation européenne, en cours de finalisation, entend bouleverser le commerce et la détention des chiens et des chats au sein de l’Union. Après des années de dérives liées à l’élevage intensif, au trafic illégal et à la sélection de caractéristiques physiques néfastes pour la santé, les institutions européennes ont trouvé un terrain d’entente pour instaurer des règles communes plus strictes.
Identification obligatoire et bases de données interconnectées
Première mesure phare : tous les chiens et chats détenus dans l’UE devront être identifiés par une puce électronique et enregistrés dans une base de données nationale interopérable. Cette obligation concernera non seulement les élevages et les refuges, mais aussi les particuliers. Un délai transitoire est toutefois prévu : dix ans pour les chiens, quinze pour les chats détenus à titre privé.
Objectif annoncé : mettre fin à l’opacité qui entoure aujourd’hui une partie du commerce des animaux de compagnie. Selon la Commission européenne, près de 60 % des acquisitions de chiens et chats se font en ligne, terrain fertile pour les fraudeurs. Falsification de certificats, importations illégales depuis des pays tiers, animaux vendus sans traçabilité ni contrôle sanitaire : les abus sont nombreux.
Fin des croisements extrêmes et des mutilations esthétiques
Autre avancée importante : l’interdiction de certaines pratiques de reproduction jugées dangereuses pour la santé animale. Les croisements entre animaux consanguins (frères et sœurs, parents et enfants, etc.) seront proscrits, tout comme la reproduction visant à obtenir des caractéristiques physiques exagérées, comme les têtes trop aplaties chez certaines races de chiens ou les plis cutanés excessifs.
L’Union européenne souhaite également en finir avec les mutilations à des fins esthétiques : amputation des oreilles ou de la queue, utilisation de colliers étrangleurs ou à pointes sans sécurité, ou encore participation à des concours pour des animaux volontairement modifiés seront interdits, sauf exception médicale.
Un encadrement renforcé des importations
Les nouvelles règles ne se limiteront pas au territoire de l’Union. Pour éviter les contournements par des importations de chiens et chats à titre « non commercial » dissimulant en réalité des ventes, les animaux en provenance de pays tiers devront eux aussi être identifiés et enregistrés. Les propriétaires devront notifier leur arrivée dans les cinq jours ouvrables précédant leur entrée dans l’UE, sauf s’ils viennent d’un pays déjà intégré aux systèmes européens.
Réactions des eurodéputés et des associations
Pour Veronika Vrecionová, présidente de la commission de l’agriculture au Parlement européen, ces règles marquent « une étape importante vers une régulation cohérente du commerce des animaux de compagnie en Europe ». Elle insiste sur l’importance d’assurer des conditions équitables pour les éleveurs honnêtes et d’éradiquer les pratiques d’abus motivées par le profit.
Du côté des associations, l’ONG Quatre pattes parle d’une « avancée formidable », tandis que le Deutscher Tierschutzbund, en Allemagne, se félicite d’avoir été entendu après des années de mobilisation. Pour ces organisations, la traçabilité est la clé pour lutter à la fois contre le trafic illégal, l’abandon, et les conditions d’élevage indignes.
Avec plus de 150 millions de chiens et de chats dans l’Union européenne, les enjeux sont considérables. Le commerce des animaux de compagnie représenterait un chiffre d’affaires annuel de 1,3 milliard d’euros. Et, selon les enquêtes d’opinion, près de trois quarts des citoyens de l’UE souhaitent un meilleur encadrement de ce secteur.
L’accord trouvé à Strasbourg doit encore être validé formellement par le Parlement européen et le Conseil. Mais il ouvre la voie à une réglementation harmonisée sur tout le continent, capable de freiner les dérives commerciales et de mieux protéger les animaux, sans pour autant pénaliser les propriétaires respectueux.
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.