Il est l’un des visages les plus marquants du XXe siècle. À la fois pionnier de l’animation, architecte de l’industrie du divertissement moderne, et chantre d’un rêve américain souvent idéalisé, Walt Disney fait aujourd’hui l’objet d’un documentaire foisonnant, en deux volets, retraçant les grands jalons de son parcours hors norme.
Le père de Mickey : ambition, rigueur et imagination
Le premier épisode remonte aux années 1920. Walter Elias Disney, jeune dessinateur publicitaire de Kansas City, se jure de ne pas reproduire les échecs professionnels de son père. Son ambition : révolutionner le cinéma d’animation naissant. Dès 1928, le succès planétaire de Steamboat Willie, avec sa souris fétiche Mickey Mouse, propulse Disney dans une autre dimension. Mickey devient un emblème populaire, décliné en produits dérivés, dessins animés, et bientôt en icône mondiale.
Mais le créateur ne s’arrête pas là. Obsédé par l’innovation, il se lance dès les années 1930 dans un pari fou : produire le tout premier long métrage d’animation de l’histoire du cinéma, Blanche-Neige et les sept nains (1937). C’est un triomphe. Les studios Disney s’imposent dès lors comme l’épicentre d’une nouvelle culture de masse fondée sur les contes, la musique et l’animation.
Entre utopie et autorité
Le second volet du documentaire aborde les zones d’ombre d’un homme souvent décrit comme perfectionniste à l’extrême, voire autoritaire. En 1941, il est confronté à une grève massive de ses employés, épuisés et sous-payés. Disney, qui se pense patron bienveillant, ne comprend pas cette remise en cause de son paternalisme. L’épisode le blesse profondément, au point de dénoncer les meneurs communistes aux autorités. Ce désaccord marque une rupture durable dans sa relation avec ses équipes.
Le film revient aussi sur les controverses idéologiques entourant certaines œuvres, notamment Mélodie du Sud (1946), accusé de véhiculer une image édulcorée de l’esclavage. L’Amérique éternelle que Disney voulait incarner se heurte alors à des réalités sociales et historiques qu’il préférait ignorer ou contourner.
Jusqu’à sa mort en 1966, Walt Disney poursuit un idéal : bâtir une société modèle, à la fois futuriste et conservatrice, qu’il projette de matérialiser en Floride avec le projet Epcot (Experimental Prototype Community of Tomorrow). Une ville idéale, planifiée, sans désordre ni conflit, centrée sur la famille, la technologie, et une vision propre de l’harmonie sociale. Le projet, jamais mené à terme de son vivant, révèle cependant les ressorts profonds de son imaginaire : un monde clos, contrôlé, éloigné des tensions du réel.
À travers des archives rares et des témoignages de proches, ce documentaire dresse le portrait complexe d’un homme qui a su saisir, avant tous les autres, le pouvoir des images – qu’elles soient animées, publicitaires ou télévisuelles – pour modeler les imaginaires. Génie créatif indéniable, mais aussi homme d’ordre, Walt Disney laisse derrière lui un empire culturel sans égal et une empreinte durable dans la mémoire collective occidentale.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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