Le Chili a basculé. Dimanche 14 décembre 2025, les électeurs ont porté à la présidence José Antonio Kast, figure majeure de la droite conservatrice chilienne, au terme d’un scrutin sans appel. Avec plus de 58 % des suffrages exprimés, l’ancien parlementaire devance largement la candidate de la gauche communiste Jeannette Jara. Il devient ainsi le président le plus à droite élu depuis le retour de la démocratie en 1990, mettant fin à quatre années de gouvernement progressiste mené par Gabriel Boric.
🔴💸 ALERTE : José Kast, le Trump du Chili, est élu président avec une large victoire et met fin à des décennies de socialisme. (Elecciones2025) pic.twitter.com/l0VMgwll7J
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🔴💸 ALERTE : José Kast, le Trump du Chili, est élu président et gagne l’élection contre la communiste Jara avec 59,83%. (T13) pic.twitter.com/WbtUNkYhL0
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Une victoire nette, un mandat revendiqué
La victoire de José Antonio Kast ne souffre aucune ambiguïté. Le score enregistré lors du second tour traduit un rejet clair de la coalition de gauche au pouvoir et confère au nouveau président un mandat politique solide. Dès l’annonce des résultats, ses partisans ont célébré dans les rues de Santiago, saluant un retour à l’ordre et à l’autorité après plusieurs années marquées par l’instabilité sociale et l’insécurité.
Dans son discours de victoire, Kast a insisté sur la notion de responsabilité. « Le Chili a besoin d’ordre, dans les rues comme dans l’État », a-t-il déclaré, appelant à un redressement moral et institutionnel du pays. Soucieux d’apparaître présidentiel, il a toutefois exigé le respect de son adversaire lorsque la foule s’est mise à huer la candidate battue, marquant une rupture de ton avec la radicalité affichée durant la campagne.
Sécurité et immigration au cœur du vote
Si la campagne a été fortement polarisée, elle s’est avant tout cristallisée autour de deux thèmes majeurs : la sécurité et l’immigration. Longtemps perçu comme l’un des pays les plus sûrs d’Amérique latine, le Chili a vu, ces dernières années, la criminalité progresser de manière inédite, notamment sous l’effet de l’implantation de réseaux criminels transnationaux et de flux migratoires incontrôlés.
José Antonio Kast a fait de cette situation le cœur de son discours politique, établissant un lien direct entre immigration illégale et montée de la violence. Il promet des expulsions massives de migrants en situation irrégulière, le renforcement des contrôles aux frontières du nord du pays, ainsi qu’un durcissement sans précédent de la politique pénale. Une ligne qualifiée de « mano dura » par ses soutiens, assumée par le candidat comme seule réponse crédible à l’angoisse d’une partie croissante de la population.
Une gauche sanctionnée par les urnes
Face à lui, Jeannette Jara, ancienne ministre du Travail du président Boric, n’a pas réussi à convaincre au-delà du socle traditionnel de la gauche. Malgré un bilan social revendiqué, notamment en matière de protection des travailleurs, sa campagne a été éclipsée par le sentiment d’insécurité et la lassitude vis-à-vis des politiques progressistes.
Le gouvernement Boric, arrivé au pouvoir en 2021 avec l’ambition de transformer en profondeur le modèle économique chilien, quitte la scène affaibli. S’il a fini par durcir sa politique sécuritaire, déployant l’armée aux frontières et renforçant les moyens policiers, ces mesures tardives n’ont pas suffi à enrayer la défiance. Le taux d’approbation du président sortant plafonnait à environ 30 % au moment du scrutin.
Un tournant régional plus large
L’élection de José Antonio Kast s’inscrit dans un mouvement plus vaste de recomposition politique en Amérique latine. Ces dernières années, plusieurs pays ont vu la droite revenir au pouvoir après des expériences jugées décevantes de gouvernements de gauche. L’Argentine, la Bolivie ou encore l’Équateur ont connu des alternances comparables, sur fond de rejet des politiques économiques interventionnistes et d’exaspération face à l’insécurité.
Cette dynamique est également observée par les États-Unis. Washington n’a pas tardé à saluer l’élection de Kast, voyant en lui un partenaire susceptible de renforcer la coopération économique et sécuritaire. Le président argentin Javier Milei, lui-même élu sur une ligne de rupture, a rapidement félicité le nouveau chef de l’État chilien, soulignant un recul idéologique de la gauche sur le continent.
Des attentes immenses, des contraintes réelles
Reste que l’arrivée au pouvoir de José Antonio Kast ouvre une période d’incertitude. Son parti ne dispose pas de majorité au Congrès, ce qui l’obligera à composer avec des forces de centre droit plus modérées. Ses promesses économiques, notamment une réduction massive des dépenses publiques tout en préservant les aides sociales, suscitent le scepticisme de nombreux économistes.
Sur le plan sécuritaire, le nouveau président devra également rassurer une société encore marquée par le souvenir de la dictature militaire. Si une partie de ses soutiens n’hésitent pas à afficher leur nostalgie du régime de Pinochet, Kast sait que toute dérive autoritaire serait politiquement explosive dans un pays profondément attaché à ses libertés publiques.
L’élection de José Antonio Kast reflète avant tout une demande populaire claire : celle d’un État fort, capable d’assurer la sécurité, de maîtriser ses frontières et de restaurer un sentiment de contrôle dans un pays qui se vivait naguère comme une exception régionale. Reste à savoir si ce pari de l’ordre pourra se traduire en actes durables, sans fracture politique ni sociale majeure.
Pour le Chili, comme pour une partie de l’Amérique latine, cette victoire marque en tout cas la fin d’un cycle et l’ouverture d’une nouvelle séquence politique, où les promesses de fermeté devront désormais se confronter à l’épreuve du pouvoir.
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.