23710 élèves vont apprendre le breton en Bretagne administrative pour cette année scolaire 2019-2020. Des chiffres communiqués dans l’hebdomadaire Le Poher, sachant que parmi ce chiffre, 19 326 élèves sont en filière bilingue (81,5%).
Cela constitue une augmentation par rapport à la rentrée 018 où l’on comptait 18 337 élèves en filière bilingue.
Au niveau du premier degré, 7 604 élèves sont comptabilisés dans l’enseignement catholique et 2 673 dans le privé associatif (Diwan). Pour le second degré, 4 249 élèves sont dans le public, et 3149 dans l’enseignement catholique ainsi que 1264 dans l’enseignement privé associatif (Diwan).
Si l’on compare à la rentrée scolaire globale dans l’académie de Rennes, le chiffre de futurs bretonnants est très faible : Au total, ce sont 611 724 élèves qui ont fait leur rentrée cette année dans le public et le privé en Bretagne. L’enseignement bilingue ne représente donc que 3,8% de tout l’enseignement en Bretagne.
Comment régler le problème et faire du breton une langue bien vivante ? Certains acteurs culturels préconisent de généraliser son enseignement à toute l’Académie . « On le fait bien pour l’anglais ! Tous les enfants devraient y être initiés pour découvrir la langue, la culture. » explique Renan Kerbiquet, secrétaire de Kelennomp, association de professeurs de breton.
Il faudrait pour cela que tous les enseignants soient formés au breton dans l’académie, quand on sait qu’il ne reste que 200 000 brittophones dans toute la Bretagne. Cela passera indiscutablement par une volonté politique, et surtout, par une volonté populaire qui, pour le moment, n’est pas franchement marquée, encore moins en Haute-Bretagne dans laquelle le Breton n’a jamais (ou si peu) été parlé historiquement (à contrario du Gallo).
Outre le travail de destruction de la langue bretonne mené par les autorités françaises depuis plusieurs décennies, on peut également y voir là les conséquences de la politique du mouvement culturel breton, qui n’a eu de cesse de décrire tout ce qui tourne autour de la Bretagne, de sa langue et de son identité comme quelque chose « d’ouvert sur le monde », de métissé, de pluriel…
Au final, les populations concernées semblent avoir compris le message, en se tournant plus vers des langues plus universelles que sont le français et l’anglais….
Illustration : DR
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