Le Giro d’Italia 2025 a déjà trouvé son rythme de croisière. Ce samedi 10 mai, à Tirana, la deuxième étape s’est jouée à la seconde près : Joshua Tarling (INEOS-Grenadiers), pur spécialiste du chrono, a raflé la victoire avec une marge infime sur Primož Roglič. Le Slovène, lui, s’est consolé en endossant la Maglia Rosa, pour une petite seconde seulement, au détriment d’un Mads Pedersen qui n’a pourtant pas démérité.
Roglič prend le pouvoir, Tarling en impose
Avec ses 13,7 kilomètres tracés dans les rues tortueuses de Tirana, ce contre-la-montre individuel a tenu toutes ses promesses. Joshua Tarling, impressionnant de puissance et de fluidité, a devancé de justesse Roglič, qui se hisse au sommet du classement général après deux étapes tendues. Le Danois Mads Pedersen, premier leader de l’épreuve après sa victoire inaugurale, a concédé onze secondes. Il ne cède le trône qu’à l’ultime respiration.
Wout van Aert, en revanche, a raté l’occasion de briller : 39 secondes perdues sur Tarling, une prestation en demi-teinte qui l’éloigne de la Maglia Rosa. Autre performance notable : celle de Jay Vine, troisième de l’étape malgré sa chute la veille. L’Australien a prouvé que les douleurs du premier jour n’avaient pas entamé son coup de pédale. Edoardo Affini, Mathias Vacek, Dan Hoole ou encore Brandon McNulty se sont également illustrés.
Derrière, les écarts commencent à s’écrire. Juan Ayuso a déçu, Isaac del Toro reste placé, et des leaders comme Bernal, Bardet ou Gaudu concèdent déjà près d’une minute. Rien d’éliminatoire à ce stade, mais l’alerte est là.
Étape 3 – Valona, entre tranchées et traquenards
Ce dimanche 11 mai, le peloton s’élancera pour la troisième et dernière étape albanaise, autour de la cité portuaire de Valona. 160 kilomètres, 2 942 mètres de dénivelé, une route chaotique et un final ouvert à tous les scénarios : cette étape s’annonce comme la première grande embuscade de ce Giro.
La montée du Qafa Shakellës (5,2 km à 4,1 % avec des rampes à plus de 9 %) puis celle, plus redoutable, du Qafa e LLogarasë (10,5 km à 7,4 %) promettent d’écrémer les purs sprinteurs. Et les pièges ne manqueront pas : descentes techniques, tunnel douteux à 5 kilomètres de l’arrivée, routes albanaises capricieuses et revêtement incertain. Il faudra être habile autant que fort pour jouer la gagne.
Mads Pedersen voudra reprendre le maillot perdu la veille. La Lidl-Trek s’organisera sans doute autour de lui pour contrôler la course. Mais dans ce profil bosselé, le Danois devra espérer un sprint en comité réduit. En face, Wout van Aert pourrait chercher à rebondir, tout comme Corbin Strong, frustré de son début de Giro.
Mais si l’entente entre grosses équipes n’est pas parfaite, l’échappée aura sa chance. Marco Brenner, Christian Scaroni ou encore Pello Bilbao pourraient tenter leur va-tout dans une étape qui leur est taillée sur mesure. Isaac del Toro, excellent grimpeur-rouleur, pourrait tirer profit de la montée finale pour surprendre les sprinters fatigués.
Quant à Juan Ayuso, en retrait lors des deux premiers jours, ses adversaires pourraient bien profiter de ce terrain pour tester sa forme réelle, dans la montée de LLogarasë. Une défaillance aujourd’hui pourrait changer la donne pour le reste du Giro.
Cette troisième étape est un carrefour : entre ambitions confirmées et illusions perdues, le Giro pourrait y prendre un premier tournant décisif. Le maillot rose est toujours en équilibre instable, les baroudeurs affûtent leurs couteaux, les pièges sont partout.
Crédit photo : Giro d’Italia
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