C’est un coup de filet d’une ampleur exceptionnelle que viennent de réaliser les policiers de l’Office central des mineurs (Ofmin) : 55 hommes ont été interpellés dans 42 départements entre le 19 et le 22 mai, dans le cadre du démantèlement d’un réseau de pédocriminels qui échangeaient sur la messagerie cryptée Telegram. L’affaire, encore en cours, révèle une fois de plus l’ampleur d’un phénomène criminel trop longtemps nié.
Les suspects, âgés de 25 à 75 ans, sont issus de tous les milieux sociaux : on compte parmi eux un prêtre, un ambulancier, un professeur de musique, un retraité, un grand-père… Tous avaient un point commun : être en lien avec des enfants dans leur vie privée ou professionnelle. Certains ont déjà été jugés en comparution immédiate, d’autres feront l’objet d’investigations approfondies.
Les chefs d’inculpation concernent notamment la détention, la diffusion et la consultation habituelle de contenus pédopornographiques, parfois impliquant des enfants de moins de 10 ans. Des échanges abjects, relayés via Telegram, dans l’impunité numérique la plus totale jusqu’ici. Plusieurs mis en cause se vantaient même d’abus sur des enfants endormis, tout en niant être passés à l’acte. L’un d’eux n’a ainsi pas su justifier l’achat d’un sous-vêtement à une fillette de 8 ans.
Ce coup de filet est l’aboutissement de dix mois d’infiltration et de surveillance numérique, menés par une « task force » spécialisée de l’Ofmin. Le point de départ : l’arrestation à l’été 2024 de plusieurs pédocriminels qui mettaient en ligne, sur Telegram, les viols d’enfants qu’ils filmaient eux-mêmes. Ces individus avaient été inculpés pour traite d’êtres humains, et risquent la perpétuité.
La messagerie Telegram, chiffrée de bout en bout, demeure une plateforme prisée des criminels en raison de sa politique de confidentialité et de la faible coopération, jusqu’à récemment, avec les autorités. Depuis l’interpellation de son fondateur, Pavel Durov, en août 2024 à sa descente d’avion au Bourget, l’Ofmin a gagné une visibilité mondiale, et les autorités françaises ont multiplié les injonctions judiciaires à Telegram. Malgré les engagements affichés par la société, les enquêteurs restent sceptiques sur l’efficacité réelle de leur collaboration.
Alors que l’application Coco avait été fermée en juin 2024 après des affaires similaires, Telegram semble être devenu un refuge de substitution pour les délinquants sexuels – alors même que dans le même temps, les dissidents politiques eux, s’y font censurer. La promesse de confidentialité absolue s’y conjugue avec l’absence d’obstacles techniques ou éthiques pour les prédateurs. La technologie, loin d’être neutre, devient ici un vecteur de prédation.
Du côté des autorités, ce démantèlement est salué comme un jalon important. Mais il ne s’agit que d’une étape. La dispersion des procédures – 42 parquets sont saisis – laisse présager une judiciarisation lente et complexe. Et pendant ce temps, d’autres réseaux continuent d’exister, souvent à l’abri derrière les façades de l’anonymat numérique.
Face à un fléau mondial, il devient urgent d’engager une réflexion de fond sur la responsabilité des plateformes et sur les moyens légaux et techniques à disposition pour traquer ces criminels. Sans complaisance. Sans faux-semblants. Et sans attendre que d’autres enfants soient brisés dans le silence.
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Une réponse à “Pédocriminalité : un réseau actif sur Telegram démantelé, 55 hommes arrêtés en France”
ce serait intéressant de connaitre la couleur politique et LGBT de ces réseaux, car depuis la découverte du réseau du Pierre Alain COTTINEAU, candidat LFI violeur de fillette de 5 ans et leader LGBT, et de la faible publicité donnée à cette monstrueuse affaire 2025, le stade du « fait divers » est largement dépassé. Surtout quand on compare à l’instrumentalisation mediatico politique de BETTARAM !