Londres et Rome débattent actuellement de la castration chimique destinée aux détenus condamnés pour des crimes sexuels graves. Dans les deux pays, les oppositions sont montées aux créneaux (et toujours pour les mauvaises raisons).
Projet pilote en Angleterre
Le gouvernement du Royaume-Uni a annoncé un projet pilote de castration chimique réservée aux détenus condamnés pour des crimes sexuels graves. La mesure, qui prévoit l’administration d’hormones qui inhibent la production de testostérone avec comme conséquence la suppression de la libido et l’impossibilité d’obtenir une érection, serait initialement sur base volontaire. Elle devrait être mise en œuvre dans vingt prisons d’Angleterre et du pays de Galles, où sont incarcérés quelque 14 500 individus pour des infractions sexuelles. La secrétaire à la justice, Shabana Mahmood, a en outre déclaré qu’elle examinait la possibilité de rendre la pratique obligatoire à l’avenir, ce qui a déclenché un tollé au sein des oppositions, qui ont invoqué les problèmes éthiques autour de l’administration forcée de traitement pharmacologique à des êtres humains et une violation les droits fondamentaux de l’homme. On aurait apprécié la même attention concernant l’injection de sérum anti-covid.
L’objectif déclaré est de réduire la récidive et aussi – plus surprenant – d’alléger la pression d’un système carcéral surpeuplé.
Décret sur la sécurité en Italie
À Rome, la Ligue de Matteo Salvini a fait approuver à l’Assemblée un ordre du jour, ouvrant la possibilité d’introduire la castration chimique volontaire pour les délits sexuels graves dans le code pénal. Le gouvernement Meloni s’est engagé à mettre en place une commission technique pour examiner les modalités et limites d’une application de cette mesure en Italie (qui prévoit aussi un suivi psychiatrique).
Le thème, défendu depuis de nombreuses années par la Ligue, a rencontré la dure opposition des membres du parti démocrate – Simona Bonafè, Gianni Cuperlo, Federico Fornaro et Matteo Mauri – qui ont parlé de « glissement dangereux vers des châtiments corporels » et de « soumission de la majorité aux positions les plus extrêmes de la Ligue« .
Comme dans le cas anglais, on notera que les objections exprimées par la gauche se posent en défense des droits des criminels, ici des violeurs et autres pédocriminels.
Objections dignes d’intérêt
Pour de nombreux experts, telle la criminologue et psychologue médico-légale italienne Roberta Bruzzone, seul l’isolement de la société est à même de résoudre le problème de la récidive des violeurs. Elle s’oppose à la castration chimique pour des raisons scientifiques et pour des motifs plus valables que la simple sauvegarde de la volonté des agresseurs sexuels. Rappelant les cas où des sujets sous traitement ont récidivé en utilisant des objets (bouteille en verre, manche à balai, batte de base-ball), elle met en doute l’efficacité de ce traitement pour prévenir les crimes sexuels quand le comportement n’obéit pas à des désirs sexuels mais à des pulsions sadiques. En outre, la psychologue souligne que la dynamique du viol collectif est associée à celle de la meute ainsi qu’à l’environnement culturel et aux origines dans lesquelles les membres du groupe évoluent.
La castration chimique comme solution pose aussi la question de savoir quels mécanismes de contrôle seront mis en oeuvre pour effectuer le suivi des volontaires au traitement.
En France
Dans notre pays, la mise en place d’une castration chimique concerne les auteurs de viol ou d’agression sexuelle et nécessite leur consentement. Elle peut être décidée dans le cadre d’un suivi socio-judiciaire, d’une libération conditionnelle, d’une surveillance judiciaire ou d’une surveillance de sûreté et est soumise à une expertise médicale et une injonction de soins prononcée par les juges. Mais elle est très peu prescrite.
Audrey D’Aguanno
Crédit photo : Pexels (photo d’illustration)
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5 réponses à “Royaume-Uni et Italie proposent la castration chimique pour les criminels sexuels”
La remigration des étrangers délinquants est la seule solution
A mon avis cela ne se fera pas.
Et de toutes manières cela n’aura pas lieu en France, c’est pratiquement sûr !
De ce fait, pour s’attaquer au problème, autant d’abord reconsidérer la rémigration, et s’y tenir de manière ferme !
d’accord à 100%! et pour les voleurs, puisqu’ils veulent la charia en France, leur couper la main ! si on applique cela, les reconductions à la frontière seront facilitées !
C’est pour nous occuper : la castration chimique doit être prise régulièrement. Qui viendra donner la becquée au criminel ? Pire, elle n’empêche pas les pensées qu’à ce moment le criminel réalise autrement qu’avec pénétration humaine mais avec des objets…
physique aussi !