Parfois, j’aimerais me taire. Mais le silence devient complice, et face au flot putride qui envahit nos réseaux, il faut frapper. Fort. En plein crâne. Comme on le ferait pour réveiller un somnambule qui s’avance au bord du ravin. Il y a des morts qui exigent le silence, le respect, l’introspection. Et il y a ceux qui, à peine annoncés, déclenchent un clapotis de stupidités numériques où chaque imbécile se croit détective, analyste, médecin légiste, agent secret ou psychiatre. Le suicide d’Olivier Marleix, comme celui vraisemblable (mais pas confirmé) d’Éric Dénécé, n’échappent pas à ce phénomène nauséeux. En moins de trois clics, la machine s’emballe : « Assassinat ! Ils en savaient trop ! Et d’ailleurs, Brigitte Macron, c’est un homme, non ? »
Oui, c’est à ce point-là.
Ce qui me révulse, ce n’est même pas la suspicion, après tout, chacun est en droit de douter de tout. Mais c’est le degré zéro de la pensée. L’incapacité absolue à hiérarchiser les priorités. L’addiction au commentaire. L’obsession du « complot qui explique tout » devenue mode de vie pour des cerveaux incapables d’agir, de militer, de construire quoi que ce soit d’autre que des châteaux de sable numériques balayés par la première marée de l’actualité.
Oui, il existe et il a toujours existé des complots. Des vrais. Oui, il y a des manipulations, des coups tordus, des officines, des pressions, des secrets d’État. Et alors ? Avez-vous des preuves ? Non. Avez-vous les moyens d’enquêter sérieusement ? Non. Avez-vous l’énergie pour transformer cette lucidité en action concrète ? Toujours pas.
Alors taisez-vous. Parce que pendant que vous cherchez des indices imaginaires dans des tweets, vos quartiers changent de visage. Parce que pendant que vous scrutez les pupilles des ministres pour y voir le reflet d’un pistolet invisible, vos enfants se font empoisonner l’âme à l’école. Parce que pendant que vous disséquez les photos de Marleix ou de Dénécé comme si c’était des cadavres exquis, le réel, lui, avance. Et il ne vous attendra pas.
Le réel, c’est la dissolution programmée de notre peuple. C’est la violence qui monte. C’est l’identité qui se dilue. C’est le vide qui gagne, pendant que vous bavassez sur Telegram ou X, ou dans vos cercles proches, en relayant en boucle les élucubrations de tel ou tel Youtubeur ou Influenceur, devenu nouveau gourou des temps modernes (et souvent nouveau riche, par la même occasion).
Je n’en peux plus de cette société de cancres sous amphets numériques. Où chacun, au fond de sa cave ou de son pavillon, s’imagine « réveillé », pendant qu’il devient le spectateur passif de sa propre disparition. Votre lucidité n’est qu’un alibi. Un placebo pour ne pas vous lever, pour ne pas vous battre, pour ne pas aimer. Vous ne militez pas. Vous ne créez pas. Vous ne propagez rien d’autre que votre propre impuissance. Vous êtes les enfants tristes d’un monde qui a remplacé l’engagement par l’indignation à la carte et la masturbation intellectuelle.
Mais surtout : même si tous vos soupçons étaient vrais – admettons – que ferez-vous ? Rien. Vous ne ferez rien. Parce que la vérité ne vous intéresse pas. Seul compte le frisson du doute, l’adrénaline de la révélation possible, la douce chaleur du « je sais ce que les autres ignorent ». Narcissisme de la lucidité sans conséquence.
Alors voici ce que je vous propose : fermez vos applis, éteignez vos écrans, vos smartphones, ouvrez vos portes. Allez voir vos proches. Rejoignez une association. Élevez vos enfants. Transmettez-leur quelque chose. Aimez. Bâtissez. Formez des cercles. Allez sur le terrain. Mettez les mains dans la glaise de la réalité. Militez. Battez vous pour votre peuple. Parce que le monde ne se changera pas à coups de captures d’écran et de commentaires hystériques. Et parce que pendant que vous errez dans vos délires, d’autres avancent, eux, très concrètement. Pour vous effacer.
Et pour ceux qui, après cette tribune, me traiteront de complice du système, d’endormi, de vendu (« J’en étais sûr », « Je l’avais écrit il y a déjà quelques années sur mon mur facebook »), de naïf ou de lâche : sachez que je préfère mille fois être un homme debout, les pieds dans la boue du réel, qu’un illuminé qui flotte au-dessus du sol en croyant lire la matrice.
À bon entendeur.
YV
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Une réponse à “De Brigitte Macron à Olivier Marleix…Ce n’est pas un complot qui vous tue. C’est votre inaction. Lettre aux dissidents de salon”
Demat, Florian PHILIPPOT, Président du parti « Les Patriotes » vient de revenir dans sa vidéo d’aujourd’hui sur ces faits avec comme à son habitude de rester sur des articles de presse et des émissions avérés et sourcés comme « Le Parisien, Le Point, Le Monde et BFMTV : Morts, su*cides, menaces : Macron attaque ! » https://www.youtube.com/watch?v=4CMqUtnLmkA » ; nous avons le droit de nous informer : Olivier MARLEIX qui allait sortir un livre et Eric DENECE se sont-ils suicidés ? Vous le saurez en écoutant cette vidéo mais nous avons parfaitement le droit d’en penser ce qu’on veut tout en restant cool et en se respectant ; alors, discutons en et restons sur des faits prouvés ; nous ne sommes sûrs de rien et il est permis de douter de tout ; restons libres et résistons à cette atmosphère en Macronie délétère ; condoléances leurs familles respectives et pour finir en chanson, celle de Guy BEART est toujours opportune : Guy Béart – La vérité (Audio Officiel) » https://www.youtube.com/watch?v=HYuDC7CgLnY« . Kenavo