Une étude révèle de graves lacunes dans la prévention et les connaissances des Français face aux maladies transmises par les moustiques, alors que l’Aedes albopictus étend sa présence dans l’Hexagone.
Malgré la prolifération du moustique tigre sur le territoire français, une large partie de la population reste mal informée et insuffisamment préparée. C’est ce que révèle une étude nationale commandée par SC Johnson, entreprise spécialisée dans les répulsifs et produits anti-insectes, qui alerte sur un décalage préoccupant entre la perception du risque et la réalité sanitaire.
*Étude réalisée par DXI du 16 au 26 mai auprès d’un échantillon représentatif de 1 002 répondants français.
Une méconnaissance persistante du moustique tigre
Alors que l’Aedes albopictus, vecteur potentiel de maladies graves comme la dengue, le chikungunya ou le virus Zika, continue de coloniser de nouvelles régions, 42 % des Français n’ont jamais entendu parler du moustique tigre. Une ignorance particulièrement marquée dans le nord du pays, pourtant de plus en plus touché par sa présence.
Bien que 90 % des personnes interrogées déclarent connaître l’existence de maladies transmises par les moustiques, seulement un tiers (33 %) se dit véritablement préoccupé par le risque sanitaire. Pour la majorité, les moustiques demeurent avant tout une nuisance estivale plutôt qu’un danger pour la santé publique.
L’étude pointe aussi une prévention inégale et souvent fondée sur des croyances erronées. Un tiers des Français (35 %) pensent à tort que les moustiques tigres sont surtout actifs entre 20 h et 5 h du matin, alors que leur pic d’activité se situe en journée. De plus, 99,5 % des répondants sont incapables d’identifier correctement tous les facteurs qui attirent les moustiques.
Ainsi, 74 % ignorent que les parfums et lotions parfumées les attirent, et 19 % ne connaissent aucun facteur d’attraction. Résultat : 75 % des Français ne modifient pas leurs activités extérieures durant les heures critiques, exposant davantage leur peau aux piqûres.
Une demande forte d’informations fiables
Face à ces lacunes, 92 % des sondés expriment le souhait d’être mieux informés, notamment sur l’utilisation correcte des répulsifs (53 %) ou sur les moyens de protéger leur habitation (48 %). La télévision, la radio et la presse écrite restent les premières sources d’information (45 %), loin devant les réseaux sociaux (21 %).
Sans surprise, les professionnels de santé sont perçus comme les sources les plus fiables (77 %), tandis que les influenceurs (9 %) et les marques (23 %) ne jouissent que d’une confiance relative.
Cinq gestes simples pour se protéger efficacement
Voici quelques mesures de base, souvent négligées mais essentielles :
- Supprimer les eaux stagnantes : gouttières bouchées, seaux, coupelles ou fontaines sont autant de lieux de reproduction à éliminer.
- Limiter les sorties aux heures de pointe : les moustiques piquent surtout à l’aube et au crépuscule.
- Adopter une tenue adaptée : manches longues, couleurs claires, pantalons couvrants.
- Installer des moustiquaires : sur les fenêtres, autour des lits ou des berceaux.
- Utiliser correctement les répulsifs : aérosols, lotions ou lingettes sur les zones exposées, en suivant les recommandations figurant sur l’étiquette.
Avec la montée des températures et l’expansion territoriale des espèces invasives, les moustiques pourraient devenir dans les années à venir bien plus qu’un désagrément estival. L’enjeu est clair : renforcer l’éducation du public pour éviter une future crise sanitaire silencieuse.
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