Chaque été, les promeneurs croisent de jeunes chouettes ou hiboux posés à même le sol. Une vision qui suscite souvent l’envie d’intervenir, par peur de l’abandon. Pourtant, la plupart du temps, ces oiseaux ne sont pas en danger et la meilleure attitude consiste à ne pas les déranger.
Observer avant d’intervenir
« En les trouvant seuls, les gens pensent que ces animaux sont abandonnés, mais ils ne le sont pas forcément », rappelait Aurélie Gontier, directrice du centre SOS Faune Sauvage, auprès de la Fondation 30 Millions d’Amis le 20 août 2025. Chez la chouette hulotte, cette étape est naturelle : trouver une chouette hulotte au sol, c’est normal. C’est un processus d’émancipation normal pour cette espèce. Les petits vont sortir du nid dès l’âge de 20-25 jours.
Dans ces cas, il faut observer à distance. Les parents ne sont jamais très loin et continuent de nourrir leur progéniture la nuit venue. Dans un article du 24 mars 2022, la Ligue de protection des oiseaux insistait : « Le premier réflexe à avoir est : observer l’animal ». Si le jeune est exposé à un danger (route, chiens, chats), il peut être replacé en hauteur, sur une branche ou un muret, sans l’éloigner de plus de 20 mètres de l’endroit où il a été trouvé ». Contrairement à une croyance répandue, « le fait de le toucher n’entraînera pas de rejet des parents ».
Seule exception : l’effraie des clochers. « L’Effraie des clochers est la seule espèce (…) dont les petits restent au nid jusqu’à l’envol. Une jeune effraie au sol est donc en danger de mort », précise la LPO. Dans ce cas, il faut replacer le petit dans son nid si possible, ou contacter immédiatement un centre de soins spécialisé.
Blessures et gestes à éviter
Lorsque l’oiseau est réellement blessé, la marche à suivre est claire. « Il faut le récupérer en veillant à recouvrir l’animal avec un tissu et le placer dans un contenant refermé et le laisser au calme », recommande Aurélie Gontier. Il est également conseillé de porter des gants, de placer du papier absorbant au fond d’un carton et de ne pas donner de nourriture.
Car le nourrissage improvisé est dangereux. « Il y a une méconnaissance au niveau du régime alimentaire de la chouette. Les croquettes sont par exemple à proscrire ! », alerte SOS Faune Sauvage. Les rapaces sont carnivores et doivent être nourris par leurs parents ou par des soigneurs qualifiés.
En résumé : observer avant d’agir, replacer en hauteur si nécessaire, ne jamais nourrir, contacter un centre de soins en cas de blessure, et intervenir d’urgence uniquement pour l’effraie des clochers. C’est la seule manière de protéger ces rapaces nocturnes discrets mais indispensables à l’équilibre de nos campagnes.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/Raoul Feignoux) (photo d’illustration)
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Une réponse à “Animaux. Une chouette au sol n’est pas toujours en détresse”
j’entends le matin Maurice qui hulule a l’aube et tard la nuit .
Maurice est le hibou , de la pub TV enedis