Le dernier rapport de l’Insee confirme une évolution majeure du monde du travail : près d’un micro-entrepreneur sur trois cumule aujourd’hui son activité indépendante avec un emploi salarié. Une tendance qui illustre la montée en puissance d’un modèle hybride, à la croisée du salariat et de l’entrepreneuriat.
Une pratique en forte progression
Fin 2022, 30,8 % des micro-entrepreneurs non agricoles étaient pluriactifs, contre moins de 10 % des autres indépendants. La grande majorité d’entre eux (près de 90 %) conservent un emploi salarié principal et ne développent leur activité indépendante qu’en complément.
Tous les secteurs sont concernés, mais certains se distinguent particulièrement : l’enseignement (où près de la moitié des micro-entrepreneurs sont pluriactifs), les arts et spectacles, l’information et la communication, la santé non réglementée (sophrologie, diététique, etc.), ainsi que le conseil aux entreprises. En revanche, les professions réglementées (juridiques, médicales, vétérinaires) restent largement en dehors de ce mouvement.
Loin de l’image de précarité associée à ses débuts, le statut d’auto-entrepreneur est désormais perçu comme un outil flexible, permettant d’arrondir ses fins de mois, de tester une idée ou de rentabiliser une passion. Étudiants, retraités ou salariés en quête d’un revenu supplémentaire trouvent dans ce cadre une solution pratique et rapide à mettre en place.
En moyenne, l’activité indépendante ne représente que 15 % du revenu total des pluriactifs, contre près de la moitié pour les non-salariés classiques. Autrement dit, pour beaucoup, elle reste marginale, mais assumée comme telle.
Des écarts marqués selon les secteurs
Le rapport souligne de fortes disparités : dans les arts et spectacles, la majorité des pluriactifs tirent moins de 10 % de leurs revenus de l’auto-entrepreneuriat, tandis que dans la santé non réglementée, près de la moitié perçoivent au contraire l’essentiel de leurs revenus de cette activité. Dans le conseil ou les services aux entreprises, le cumul est courant mais reste souvent secondaire.
Cette diversité rend toute moyenne trompeuse : la pluriactivité reflète avant tout la souplesse du statut et sa capacité à s’adapter aux besoins de chacun.
Cumuler deux activités implique néanmoins des précautions. La gestion des cotisations sociales peut se révéler complexe, notamment lorsque les revenus proviennent de sources différentes. S’ajoutent des obligations fiscales, le risque de surcharge de travail pour les salariés à temps plein, ainsi que des difficultés à optimiser ses droits à la retraite.
Autant de points qui nécessitent une gestion rigoureuse et parfois un accompagnement spécialisé pour éviter les mauvaises surprises.
Pour beaucoup, la pluriactivité constitue une étape de transition avant un passage à plein temps dans l’indépendance. Elle permet de vérifier la viabilité d’un projet, de se constituer une clientèle et de sécuriser ses revenus. Mais pour d’autres, ce double statut devient un équilibre pérenne, permettant de conjuguer sécurité et liberté.
La pluriactivité est désormais une facette à part entière du micro-entrepreneuriat. Elle offre des opportunités, mais exige aussi une vision claire de ses objectifs et une anticipation des conséquences sociales et fiscales.
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