L’Agence de l’Union européenne pour l’asile (EUAA) a publié ses chiffres pour le premier semestre 2025 : la France est désormais le pays d’Europe qui reçoit le plus grand nombre de demandes d’asile. Avec 78 000 dossiers déposés entre janvier et juin, l’Hexagone devance l’Espagne (77 000) et l’Allemagne (70 000). Ce basculement intervient dans un contexte paradoxal : alors que les demandes d’asile diminuent de 23 % dans l’ensemble de l’Europe, elles restent stables en France.
Ce résultat interroge sur la politique migratoire nationale, alors même que le pays connaît déjà des tensions sociales et budgétaires croissantes.
Ukrainiens et Vénézuéliens en tête
Les Ukrainiens constituent désormais la première nationalité à solliciter l’asile en France. Lassés par une guerre qui s’éternise, certains refusent de se contenter du statut de protection temporaire et choisissent une procédure plus pérenne. Le nombre de demandes ukrainiennes en France a ainsi bondi de 77 % en six mois. Ils devancent désormais les ressortissants de la République démocratique du Congo et d’Afghanistan.
Autre phénomène marquant : la poussée des Vénézuéliens, devenus la première nationalité en demande d’asile dans l’ensemble de l’Union européenne, après une décennie où les Syriens dominaient. La répression accrue de l’immigration aux États-Unis, notamment sous la présidence Trump, a poussé nombre de Vénézuéliens à se tourner vers l’Europe. Si l’Espagne concentre l’essentiel de leurs démarches (93 % des demandes), la France en accueille aussi une part croissante.
La France accueille moins… mais reçoit plus de demandes
Être le premier pays pour les demandes d’asile ne signifie pas que la France héberge le plus de réfugiés. Sur ce terrain, l’Hexagone est largement devancée :
- l’Allemagne reste numéro un, avec environ 2,3 millions de réfugiés, dont 1,2 million d’Ukrainiens sous protection temporaire ;
- la Pologne suit avec plus de 1,5 million, presque exclusivement des Ukrainiens ;
- la France arrive seulement en troisième position avec 690 000 réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés.
L’Italie (64 000 demandes) et la Grèce (27 000) complètent le tableau.
Une pression administrative et politique croissante
Le système français d’asile est déjà saturé : plus de 918 000 dossiers étaient en attente d’une première décision fin juin 2025, et près de 1,3 million si l’on inclut les appels et réexamens. Cette accumulation nourrit les critiques sur l’incapacité de l’État à maîtriser les flux et à traiter les procédures dans des délais raisonnables.
Sur le plan politique, ces chiffres risquent d’alimenter les tensions. Alors que l’exécutif appelle à la rigueur budgétaire, les oppositions de droite et identitaires pointent l’incohérence d’un pays qui durcit ses dépenses sociales tout en restant la première porte d’entrée pour l’asile en Europe. À gauche, on continue de dénoncer une politique jugée restrictive et d’appeler à davantage de moyens pour l’accueil.
L’évolution des flux migratoires traduit une recomposition : recul des demandes syriennes après la chute du régime Assad, explosion des dossiers venus du Venezuela, persistance du flux ukrainien malgré la protection temporaire. Dans ce paysage, la France s’impose comme destination de substitution, à la fois par choix des migrants et par défaut de solutions ailleurs.
Ce nouveau statut de premier pays d’asile européen pourrait devenir un enjeu central de la présidentielle 2027, alors que l’opinion publique exprime déjà une lassitude face à une immigration déjà importante et qui continue.
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Une réponse à “Immigration : la France devient le premier pays d’Europe pour les demandes d’asile en 2025”
Quel challenge !