Le collectif NEMO (Non aux éoliennes en Manche Ouest) affirme que le projet de parc éolien en baie de Morlaix serait incompatible avec les exigences de Défense en raison d’une “co-visibilité électromagnétique” avec le radar militaire de Loperhet. En cause : la zone d’implantation retenue par l’État (environ 350 km²), située à moins de 70 kmde ce radar stratégique.
Un point dur : l’« inter-visibilité » avec un radar de Défense
Dans un communiqué, NEMO soutient que l’inter-visibilité électromagnétique entre les éoliennes du futur parc Bretagne Nord-Ouest (BNO) et le radar de Loperhet « compromettrait les missions de défense et de sécurité nationale ». Le collectif s’appuie sur l’arrêté ministériel du 6 août 2025, estimant qu’il interdit de facto une implantation d’éoliennes de grande hauteur à moins de 70 km d’un tel équipement militaire.
Ce que prévoit le scénario actuel
- Zone d’étude : ~350 km² au large de la baie de Morlaix.
- Localisation la plus citée : au large de l’Île-de-Batz et Roscoff, avec des machines à ~16 km des côtes les plus proches (18 km de Roscoff/Plougasnou, 23 km de Trébeurden).
- Gabarit évoqué : jusqu’à 111 éoliennes d’environ 285 m en bout de pale.
Selon NEMO, ces spécifications placeraient le parc en pleine co-visibilité avec le radar de Loperhet, décrit comme un maillon clé de la surveillance aérienne et spatiale du Nord-Ouest.
Le collectif avance une zone alternative, située au-delà des 70 km du radar. Problème : d’après la même grille réglementaire, la hauteur des aérogénérateurs serait alors limitée à 200 m. Pour atteindre la puissance visée (environ 2 GW), le nombre d’éoliennes devrait quasiment doubler sur une surface équivalente — avec un surcoût majeur pour le futur lauréat de l’appel d’offres (fondations, câbles, maintenance, logistique).
En filigrane : plus on recule, plus la logistique s’alourdit, plus l’empreinte industrielle s’étale, et plus la facture finalegrimpe — pour un gisement de vent pas nécessairement meilleur.
Sécurité nationale vs. transition énergétique : un bras de fer annoncé
Le dossier BNO concentre toutes les lignes de fracture habituelles :
- Impératifs militaires (surveillance, sûreté de l’espace aérien) et intégrité des capteurs radar.
- Impacts paysagers et distance aux côtes (16–23 km évoqués) pour des machines de très grande hauteur.
- Coûts et complexité d’un éventuel repositionnement plus au large (fondations, raccordements, O&M).
Pour NEMO, la conclusion est nette : retrait du projet “en l’état” tant que la contrainte Défense n’est pas levée avantl’appel d’offres. À défaut, le collectif réclame une nouvelle proposition tenant compte des servitudes radar.
Ce que cela pourrait changer :
- Juridiquement : si la lecture de l’arrêté du 6 août 2025 par NEMO est confirmée par l’État, la zone actuelle deviendrait inopérable à ce gabarit (≈ 285 m).
- Techniquement : un recalage du périmètre au-delà des 70 km impliquerait plus d’éoliennes (≤ 200 m), plus de câbles, plus de navettes et plus de maintenance.
- Financièrement : surcoûts attendus, rendement incertain, et calendrier potentiellement retardé.
L’État devra arbitrer entre servitudes de Défense, acceptabilité locale et cible énergétique. Sans clarification rapide du cadre radar, l’appel d’offres BNO risque d’avancer à pas comptés.
Dans l’immédiat, NEMO a marqué un point politique : en mettant la Défense au cœur du dossier, le collectif déplace le débat au-delà du seul registre « paysage/écologie industrielle » pour poser une question simple : peut-on installer un parc géant dans le cône de vision d’un radar stratégique ?
Crédit photo : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine..
2 réponses à “Baie de Morlaix. Le radar militaire de Loperhet peut-il faire capoter le parc éolien BNO ?”
Un objet haut de 285m (287 selon le Mer et Marine https://www.meretmarine.com/fr/energies-marines/la-baie-de-morlaix-pourrait-accueillir-un-parc-de-110-eoliennes-d-ici-2035) est visble du niveau de la mer à 65km, pour peut que le radar lui même soit à plus de 2m d’altitude (ce qui est bien évidemment le cas) la possibilité d’interférence passe au dessus de zéro. La distance de 70km est donc un minimum absolu, il est probable que des perturbations « gérables » soient déjà présentent à 70km. Mais l’altitude du générateur est peut-être le point significatif en ce qui concerne ces interférences, aucune donnée technique n’est disponible pour le moment.
Par ailleurs quelques miettes seront potentiellement distribuées aux communes du litoral, histoire de diviser les victimes de ce genre de décision au forceps qui sont la marque de cette « démocratie ».
Pas de parc éolien en baie de Morlaix : système de production d’électricité non garanti et mis en cause car peu performant mais pollution des paysages garanti.