Alors que les Français subissent inflation et pression fiscale, la Cour des comptes vient de publier un rapport au vitriol sur France Télévisions. Avec un budget annuel de 3 milliards d’euros, financé à 80 % par l’impôt, l’audiovisuel public apparaît comme un gouffre financier où se mêlent déficits chroniques, rigidités sociales et fiascos industriels.
Un service public massivement subventionné, mais déficitaire
De 2017 à 2024, France Télévisions a cumulé 81 millions d’euros de pertes nettes. Ses capitaux propres se sont effondrés, passant de 294 millions en 2017 à 179 millions en 2024. La trésorerie est au plus bas, et le budget 2025 prévoit encore une perte de 40 millions d’euros. En clair : malgré une manne publique de 2,5 milliards d’euros par an, l’entreprise ne parvient pas à équilibrer ses comptes.
🚨Ce matin, les comptes catastrophiques de France Télévisions sont mis à nu.
Il y a quelques jours à peine, en pleine polémique sur les complots de l’audiovisuel public avec le Parti socialiste, la présidente Delphine Ernotte osait se plaindre du manque de moyens et réclamait… pic.twitter.com/XGThRh9X87
— Sarah Knafo (@knafo_sarah) September 23, 2025
La Cour des comptes rappelle qu’à ce rythme, la survie même du groupe est menacée. En dessous d’un certain seuil de fonds propres, l’État devra recapitaliser… c’est-à-dire injecter encore plus d’argent des contribuables.
Des coûts salariaux insoutenables
Avec près de 9 000 salariés, dont un tiers de journalistes, France Télévisions consacre près d’un milliard d’euros par an à ses dépenses de personnel. Or, le fameux accord collectif de 2013 rigidifie totalement l’organisation : 160 métiers sont figés, limitant toute polyvalence. Résultat : recours accru aux contrats précaires, masse salariale en hausse malgré la baisse des effectifs, avantages sociaux dépassant le droit commun (indemnités de départ, avantages en nature, comités d’entreprise surdotés).
La Cour est claire : la renégociation de cet accord est « inéluctable et urgente ». Sans réforme sociale profonde, impossible de restaurer la compétitivité.
Des gaspillages emblématiques
Symbole de l’échec stratégique : la plateforme Salto. Lancée en grande pompe en 2020 avec TF1 et M6 pour concurrencer Netflix, elle a été dissoute dès 2022, après avoir englouti près de 58 millions d’euros. Autre aberration pointée : le projet immobilier « Campus » à Paris, aux coûts jugés incertains et mal pilotés.
Les réseaux régionaux, censés rapprocher France Télévisions des territoires, souffrent eux aussi d’un manque d’autonomie et de doublons avec Radio France. Le rapprochement France 3/France Bleu, censé donner naissance à une offre commune baptisée « ICI », patine faute de gouvernance unifiée.
Si France Télévisions se targue de succès numériques (35 millions de visiteurs uniques mensuels pour france.tv en 2024, 22,9 millions pour franceinfo), ces résultats reposent sur des investissements massifs, eux aussi financés par les contribuables. La Cour insiste : la transformation numérique est indispensable, mais son financement ne peut plus reposer indéfiniment sur la dépense publique.
Vers une réforme ou la faillite ?
Delphine Ernotte, présidente depuis 2015, promet des réformes « sociales et numériques ». Mais la Cour alerte : sans contrat d’objectifs clair, sans trajectoire financière stabilisée et sans réforme de fond, France Télévisions court à la catastrophe. Trois milliards d’euros d’impôts annuels pour un service public qui perd de l’argent et échoue à se transformer : le constat est implacable. Les magistrats financiers n’éludent pas la question qui fâche : faudra-t-il recapitaliser, réformer de fond en comble… ou privatiser ce mastodonte subventionné ? Il semblerait que des millions de Nicolas en aient par dessus la tête de payer pour une entreprise qui ne fonctionne pas (euphémisme). Avec France Télévision, vous avez dit la République exemplaire ?
Illustration : DR
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