Après cinq ans de bras de fer autour de ses notes de frais, la maire de Paris échappe à toute sanction. Le Conseil d’État clôt la procédure sans explication, ravivant les soupçons de connivence entre la haute administration et le pouvoir politique.
Cinq années de procédure, des recours à la pelle, une décision… d’une ligne. Voilà comment se termine l’affaire des notes de frais d’Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris, accusée depuis 2020 de dissimuler ses dépenses de représentation, de déplacement et de bouche.
Le Conseil d’État vient de rejeter définitivement le recours de l’association Union Parisienne, qui réclamait la publication intégrale des factures de la maire et de son cabinet pour l’année 2020. Et cela, sans même motiver sa décision autrement que par une formule administrative : « Aucun de ces moyens n’est de nature à permettre l’admission du pourvoi. »
Autrement dit : circulez, il n’y a rien à voir.
Un combat pour la transparence enterré par la plus haute juridiction
Depuis cinq ans, l’association UP ! (Union Parisienne) tentait d’obtenir les justificatifs de dépenses de la maire de Paris.
En 2021, la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) lui avait donné raison. Mais deux ans plus tard, lorsque les factures sont enfin transmises, elles s’avèrent incomplètes, partiellement caviardées, et aucune note de restaurant n’y figure.
Interrogée, la mairie explique que Madame Hidalgo “ne reçoit qu’à l’Hôtel de Ville”.
Une justification jugée « peu crédible » par l’avocat de l’association, Me Patrick Tabet, qui soulignait l’absence de traçabilité sur les repas et les invités reçus. Le tribunal administratif de Paris, en octobre 2024, avait pourtant considéré que la maire avait fait preuve de « transparence ».
Le Conseil d’État vient désormais de confirmer ce jugement, sans argumenter davantage.
« Une décision stupéfiante », dénonce Me Tabet. « Sur un sujet aussi important pour la confiance publique, ce silence du juge ne peut qu’alimenter la méfiance. »
Des réseaux bien gardés
Derrière cette apparente neutralité juridique, beaucoup voient la main invisible d’un système de connivences.
Le Conseil d’État, bastion de l’ENA et des grands corps administratifs, est souvent accusé d’entretenir une proximité culturelle et politique avec la gauche de gouvernement, notamment le Parti socialiste, dont Anne Hidalgo reste une figure majeure. Certains de ses anciens proches – Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Marc Ayrault, Jean-Marc Sauvé – ont eux-mêmes fait carrière dans cette institution ou dans des cercles administratifs connexes.
Le Conseil d’État enterre définitivement la procédure visant à obtenir le détail des notes de frais d’Anne HIDALGO. Sont membres du Conseil d’Etat : ➡️ Direction & sections 📷 Didier Tabuteau 📷 Christophe Chantepy — président du contentieux, ex-directeur de cabinet de…
— Claude A. (@Claude_A_Frison) October 14, 2025
Les décisions concernant les élus de ce camp n’en paraissent que plus suspectes : lenteur des procédures, jugements minimalistes, absence d’explications publiques. Et lorsque la maire de Paris, mise en cause pour opacité, sort blanchie sans même que le fond du dossier soit examiné, difficile de ne pas y voir un parfum de justice entre amis.
À Paris, l’omerta socialiste
La gauche parisienne, elle, ne bouge pas d’un cil.
Au Conseil de Paris, où la majorité PS-PCF-EELV détient près de 60 % des sièges, aucune enquête interne n’a été ouverte malgré les demandes répétées de Rachida Dati et de l’opposition municipale. Chaque tentative d’évoquer les frais de représentation est bloquée par un vote de la majorité, sous l’œil bienveillant de la présidente du Conseil… Anne Hidalgo elle-même.
Une situation qui conforte l’image d’un système verrouillé, où la mairie, les institutions et la justice administrative avancent main dans la main pour protéger leurs propres intérêts.
Pendant que certains élus locaux ou chefs d’entreprise sont épinglés pour une facture mal classée ou un déplacement mal déclaré, d’autres semblent intouchables. L’association Union Parisienne, qui réclamait simplement le droit de consulter des documents publics, se voit ainsi renvoyée à ses chères études sans un mot d’explication.
En 2023, dans une affaire similaire portée par un journaliste néerlandais, le même Conseil d’État avait pourtant exigé la publication des noms des invités d’élus français. Deux poids, deux mesures.
Cette affaire, au-delà du cas Hidalgo, illustre une constante : la protection des puissants par les puissants.
À Paris comme à Bruxelles, on multiplie les discours sur la transparence et la probité, mais dès qu’un élu du sérail est concerné, tout se tait. Anne Hidalgo, déjà fragilisée par sa gestion budgétaire, sa politique de circulation et le fiasco de ses ambitions présidentielles, sort de nouveau indemne d’un scandale administratif qui aurait ruiné la carrière d’un maire provincial.
Dans un pays où le citoyen ordinaire doit justifier la moindre dépense face à l’administration, voir une élue de premier plan échapper à toute reddition de comptes laisse un goût amer. Celui d’une République à deux vitesses, où la morale publique s’arrête aux portes de l’Hôtel de Ville.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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8 réponses à “Anne Hidalgo blanchie par le Conseil d’État : une métaphore de la République des copains ?”
Il fut un temps où on se moquait des républiques bananières. Le conseil d’état ne devrait pas légiférer. Comme son nom l’indique un ‘conseil’ est là pour donner son avis mais pas se substituer à une décision de justice et encore moins à la volonté du peuple, c’est pourtant ce qu’il fait en permanence. À dissoudre de toute urgence !
Les loups ne se mangent pas entre eux et à la mairie de Paris , comme dans beaucoup de Conseils ( départementaux, généraux ) les ministères et haute administration , c’est le jeu du « je te tiens , tu me tiens par la barbichette ». Ainsi aucun arrangement entre amis ne sera divulgué.
Conseil d’état aux mains de la gauchiasse, au service de cet gauche qui se partage le pouvoir en détruisant notre pays . Ces gens devront dégager d’une manière ou d’une autre. Et pendant ce temps les contribuables français eux payent pour maintenir en poste ces planches pourries politiques.
Nous sommes de plus en plus dans la république des copains et des coquins.
Responsable mais pas coupable , c’est la chanson de cette gauche caviar qui depuis Mitterrand nous la ressort alors qu’ils elles viennent d’être pris en flagrant délit de malversation financière.
Quand au conseil d’état , c’est le refuge des inutiles.
Les principales et importantes institutions Françaises sont dirigées par le parti socialiste, et la magistrature (33%) est à gauche et juge en toute impunité
Des pourris aux yeux et sus de tous , pourquoi se gêner ?
Et nous, les gueux : on paie …
Mais après tout, elle a été élue, elle aurait du en profiter encore plus, elle aurait du augmenter les impôts afin d’améliorer sa garde robe et son train de vie. C’est bien fait pour les parisiens bobos, consolation, au moins ils savent comment sont employées les charges communales.