Désastre démographique : le dernier Italien pourrait naître autour de 2225

L’image de la famille nombreuse italienne est une représentation que se font volontiers les étrangers, mais qui est aux antipodes de la réalité actuelle. L’Italie fait en effet face à un hiver démographique alarmant, où l’effondrement de la natalité, initiée en 2008, se poursuit drastiquement. Selon les données provisoires relatives aux sept premiers mois de l’année, une diminution de 6,3 % des naissances a été enregistrée, soit 13 mille bébés en moins par rapport à la même période en 2024.

« Berceaux vides »

L’Italie continue de faire face à une crise démographique profonde, avec un nombre record de « culle vuote », ces « berceaux vides » qui ont donné leur nom au phénomène. Si le déclin des naissances est acté depuis 17 ans, il s’accélère toujours plus. La tendance, observée dans tout le vieux continent, prend ici des proportions particulièrement inquiétantes. Le nombre des naissances et le taux de fécondité ont atteint un niveau historiquement bas : de janvier à juillet 2025, l’Institut national de statistique (Istat) a enregistré 197 956 naissances contre 211 250 à la même période en 2024, ce qui représente une baisse de 6,3 %. En guise de comparaison, ce nombre était de 374 604 en France ( – 2,0 % sur la même période de 2024).

Le taux de fécondité 2024 atteint lui aussi un minimum historique, il est estimé à 1,11 enfant par femme italienne. Il était de 1,14 en 2023. Un écart qui peut paraître insignifiant, mais la différence est considérable, car elle représente la naissance de plus de 100 000 Italiens sur un an. En guise de comparaison, ce nombre est estimé à 1,46 enfant par femme en moyenne dans la zone euro selon l’Eurostat (2022). Une donnée ici aussi historiquement basse, largement inférieure au 2,1 mentionné comme niveau de remplacement.

Les projections suggèrent que si la tendance actuelle en termes de natalité et de mortalité devait se poursuivre, le dernier Italien pourrait naître autour de 2225. Il s’agit bien entendu d’une projection théorique, mais si rien n’est fait, la population italienne se réduirait progressivement jusqu’à disparaître en l’espace de deux siècles.

Crise démographique, crise systémique

Cet effondrement de la natalité induit le vieillissement de la population : l’âge moyen des Italiens passe à 46,8 ans ( + 2 mois en un an), celui des mères à 33,1 ans au premier enfant. Un quart de la population a plus de 65 ans, 4 % ayant dépassé les 85 ans, pour un nombre de jeunes toujours plus exigu.

Pour l’ancien ministre de l’Économie Giuliano Tremonti, la dénatalité représente « la crise la plus profonde et la plus sous-estimée de notre temps« , les berceaux vides incarnant « la vraie dette du futur« . Les facteurs démographiques influençant grandement la croissance, la stabilité financière et minant le système de retraite quand ils sont déficitaires : une raison de la politique migratoire fourbe du gouvernement Meloni, qui lutte contre l’immigration illégale tout en ouvrant ses portes à 500 000 travailleurs étrangers sur les trois prochaines années.

Dans le même temps et toujours selon les données de l’Istat, le taux de fécondité 2024 des femmes d’origine étrangère atteint les 1,79 (1,11 pour les Italiennes), pour des mères plus jeunes, 29,7 ans en moyenne au premier enfant contre 33,1 ans pour les Italiennes. 

L’Italie ou le casse-tête logistique

L’effondrement des naissances n’est pas qu’une question de choix individuels ou culturels. S’il y a certes une puissante propagande poussant à la stérilité volontaire dans tout l’Occident – que ce soit pour sauver la planète, pour ne pas entraver son envie de s’amuser ou ne pas se ruiner économiquement -, la dénatalité en Italie est aussi le résultat combiné de facteurs structurels, économiques, sociaux et démographiques qui rendent la formation d’une famille un véritable casse-tête pour les jeunes couples.

En 2022, par exemple, 2,5 millions de familles italiennes ont dépensé 40 % du revenu disponible pour leur logement. Les aides sociales sont ridicules, voire inexistantes, les crèches sont souvent hors de prix, et le système scolaire aggrave encore le tableau : la plupart des élèves terminent leurs cours à 13:30, et bon nombre d’établissements n’offrent pas de service de ramassage scolaire, ce qui astreint un des parents à la disponibilité. Or, aménager ses horaires de travail est d’une difficulté extrême dans un pays où les emplois à temps partiel volontaire sont rares et où la réversibilité du contrat est faible : seulement 9 % des entreprises italiennes offrent la possibilité de passer du temps partiel au temps plein et vice-versa.

Héritière d’un temps où les mères restaient au foyer et où les grands-mères encore relativement jeunes s’occupaient des enfants, la société italienne contemporaine est dysfonctionnelle pour les ménages à faible ou moyen revenu. C’est sur ces conditions qu’un pouvoir politique désireux de voir son peuple originel perdurer doit travailler. Rien n’est inscrit dans le marbre, mais seul un changement radical dans la vision du monde qui impose comme unique solution au déclin démographique le remplacement d’une population vieillissante par des populations jeunes et surnuméraires pourra endiguer cette catastrophe. 

À l’heure où la biodiversité de la planète est partout célébrée, des peuples européens s’éteignent doucement, compromettant la richesse ethnique du monde. Car contrairement au credo des immigrationistes, les hommes ne sont pas tous identiques et encore moins interchangeables. Il ne reste plus qu’à espérer que les Italiens – et les Européens en général – le comprennent enfin. 

Audrey D’Aguanno

Crédit photo : DR
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4 réponses à “Désastre démographique : le dernier Italien pourrait naître autour de 2225”

  1. guillemot dit :

    Avec la loi Neuwirth ( 28/12/1967 ) sur la contraception, puis le décret du 8/03/1972 légalisant la vente de la pilule et autres moyens contraceptifs, la loi Veil ( 17/01/1975 )légalisant l’avortement, tout cela couronné par l’inscription du droit à l’avortement dans notre Constitution, on peut se demander s’il n’y a pas une volonté occulte de voir disparaitre le peuple européen au profit des peuples étrangers dont le taux de fécondité est supérieur au nôtre

  2. Martine Aubert dit :

    Et oui, il ne faudra pas attendre 2225 pour qu’un premier bouleversement s’opère. Dès 2050 une seule question sur toutes les lèvres : « Quel sera le sort des autochtones de souche chrétienne quand ils deviendront minoritaires sur les terres de leurs ancêtres ?  » dixit récit romantique et vertigineux « les corps indécents ». On en perçoit déjà les prémices.

  3. mouchet dit :

    La dénatalité ce sont les lois de l’évolution comme se sont créés les terres les iles et le règne végétal minéral et animal. Nous figurons dans les 3 règnes de l’évolution primaire en ayant été cloné plus tard et que sont les règnes de l’évolution jusqu’à l’extinction. Nous sommes le dernier chainon des 3 règnes. Le progrès technique l’intelligence artificielle et la physiologie évolutive de la pensée donnent à notre espèce le besoin de recherches fondamentale mais plus du tout la reproduction. Une espèce de peur viscérale physiologique nous empêche d’avoir confiance en l’avenir. Certains humains sont contre la surpopulation prônent les guerres et nos sociétés qui ont prôné la liberté dans tous les domaines s’éteignent. La vie est gratuite mais pour la conserver il faut sans cesse lutter travailler obéir subir, ce qui amène un raz le bol général, une saturation de l’ordre des choses. Les dictateurs idéologiques d’idée à la foi guerriers de la mort nous font subir cette dictature insupportable. En final cela génère l’autodestruction systématique d’une partie de l’espèce en évolution qui sera remplacée par une autre en évolution dans le cycle de la vie. Nous sommes en direct avec cette perspective qui est loin de s’arrêter. Pire même de s’accentuer car la dictature sectaire des uns sur les autres engendre systématiquement le dépérissement de notre physiologie à nous reproduire. A la fin les dirigeants scient la branche sur laquelle ils sont assis et nous assistons à ce dépérissement ou la stupidité l’emporte sur la conscience et la plénitude de la vie.

  4. sympathisant44 dit :

    Un aspect attristant de la disparition des Italiens de souche ancienne c’est que ce sera peut-être aussi la disparition des relations propres à ce pays entre les hommes et les femmes.
    La passion bien connue des hommes du pays pour les jolies femmes n’en amène pas une partie à les violer ou assassiner !

    Il y a plusieurs décennies j’ai eu une petite amie dont le père était Italien, venu travailler (et se marier…) en France.
    Quand elle était adolescente, cette jeune femme allait tous les étés dans sa famille italienne.
    Et voilà où je veux en venir: elle confirmait que les jeunes Italiens étaient assez dragueurs… mais « très gentils » avec les filles.

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