Partout en France, les consommateurs constatent des rayons d’œufs vides ou presque. RMC Conso et BFMTV ont relevé plusieurs supermarchés où aucune boîte n’était disponible. Ce phénomène est désormais structurel : selon NielsenIQ, le taux de rupture atteint 13 %, alors qu’un marché normal tourne autour de 2 %.
Pourtant, la production reste élevée. RMC rappelle que 15,4 milliards d’œufs ont été pondus en 2024. Mais la consommation progresse plus vite encore : selon l’UFC–Que Choisir, les Français ont mangé en moyenne 226 œufs par personne en 2024, et l’interprofession anticipe une hausse supplémentaire en 2025. Le prix modéré de l’œuf, l’inflation alimentaire, le retour en grâce du produit dans les messages santé et son adoption par les sportifs expliquent cette envolée.
La filière, elle, n’a pu augmenter sa production que d’environ 1 %, alors que la demande croît de 4 à 5 %. D’après le CNPO, cela représente près de 300 millions d’œufs supplémentaires à produire chaque année, ce qui crée mécaniquement des tensions en rayons.
Une production affaiblie par les crises aviaires
Les élevages sortent particulièrement touchés des épisodes de grippe aviaire de 2022–2023, qui ont fait reculer le volume d’œufs de 3 à 4 %, souligne l’UFC–Que Choisir. À cela s’ajoute la fin progressive de l’élevage en cage, encore autour de 20 % de la production. Ce mode d’élevage étant plus dense, sa disparition réduit le nombre de poules dans les bâtiments, donc le volume d’œufs disponibles.
Pour répondre à la demande, il faudrait environ un million de poules supplémentaires chaque année et près de 300 nouveaux poulaillers d’ici 2030, selon Alice Richard (CNPO). Mais les projets d’élevage nécessitent plusieurs années de procédures, et les recours demeurent nombreux. France 3 Bourgogne décrit un marché « très tendu » et des producteurs peinant à satisfaire une demande toujours plus forte.
Une autosuffisance en recul et des importations en hausse
Faute de volumes suffisants, la France recourt davantage aux importations. L’UFC–Que Choisir indique que le taux d’autosuffisance est passé de 99 % en 2024 à 96 % prévu en 2025. RMC observe une hausse de 13 % des importations, principalement depuis l’Espagne, la Pologne et les Pays-Bas, où la traçabilité peut être moins rigoureuse.
Les prix devraient rester stables grâce à la contractualisation de la filière sur 10 à 15 ans. Mais la directrice du CNPO prévient que les ruptures persisteront « jusqu’au second semestre 2026 ». Une situation qui interroge : comment un pays agricole majeur peine-t-il à assurer l’un de ses aliments les plus essentiels ?
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