En marge de la rencontre à Berlin entre le président de la République italienne Sergio Mattarella et Frank-Walter Steinmeier, Daniela Cavallo, présidente du comité d’entreprise général et du groupe Volkswagen, a affirmé que l’Allemagne aurait aujourd’hui un « immense besoin » d’immigrants en raison du manque de main-d’œuvre qualifiée.
Représentant 600 000 salariés du groupe, Daniela Cavallo a rappelé que plus de « 100 nationalités travaillent côte à côte » chez VW, estimant que « la nationalité n’a plus d’importance, mais le travail que nous accomplissons ensemble en a », a rapporté le 18 novembre l’agence de presse italienne Ansa.
Très critique envers la progression de l’AfD, elle a dit sa « vive inquiétude » face au climat politique allemand, associant l’essor du parti à des « pertes d’emplois massives dans l’industrie automobile et au-delà ». Selon elle, nombre de travailleurs (y compris immigrés) « craignent de perdre le bien-être qu’ils ont conquis », en raison de la transformation du secteur et des suppressions de postes.
Le grand patronat allemand favorable à l’immigration
Si Daniela Cavallo n’est pas dirigeante du groupe mais responsable syndicale, son propos rejoint celui de nombreux grands patrons allemands. Depuis plusieurs mois, les organisations économiques appellent ouvertement à une immigration de travail accrue, et à faire barrage à l’AfD.
Ainsi, Siegfried Russwurm, président de la puissante Fédération industrielle allemande (BDI), avait jugé, en 2024, l’AfD « néfaste pour l’économie et la réputation de l’Allemagne ». Volkswagen lui-même avait estimé que « les objectifs de l’AfD sont fondamentalement opposés à nos valeurs et à nos intérêts fondamentaux ».
Début mai 2024, plusieurs géants (BASF, BMW, Siemens, Deutsche Bank…) avaient publié une tribune commune affirmant que « l’exclusion, l’extrémisme et le populisme sont des menaces pour l’attractivité de l’Allemagne » et rappelant que les entreprises « ont besoin d’une main-d’œuvre qualifiée et diversifiée venant d’au-delà de nos frontières ». Le texte évoquait un déficit de « 1,73 million de postes non pourvus » et la nécessité d’attirer « 200 000 à 400 000 travailleurs qualifiés supplémentaires par an ».
Immigration économique : un clivage politique désormais frontal
Les propos de Daniela Cavallo illustrent donc un phénomène constant outre-Rhin : le soutien explicite du grand patronat (et d’une partie des représentants du personnel) à une immigration économique structurante, tandis qu’une partie croissante de l’opinion allemande se tourne vers l’AfD.
Dans un contexte de crise industrielle, la question migratoire devient ainsi un enjeu central de pouvoir : entre entreprises plaidant pour l’ouverture et électeurs dénonçant la perte de souveraineté économique et sociale.
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