Justice de caste et procès politiques : quand les mots coûtent plus cher qu’un crime

La Cour de cassation vient de casser une décision de relaxe prononcée par la cour d’appel de Rennes en septembre 2024. Nous serons donc, tous les trois (Philippe Le Grand, directeur de publication de Breizh info, Jean Eudes Gannat, interviewé, et moi même, rédacteur en chef et intervieweur) rejugés une nouvelle fois pour un entretien publié en 2021 sur Breizh-info.

Pourquoi ? Pour avoir osé donner la parole à Jean-Eudes Gannat, un militant politique (la haine et la méchanceté incarnées comme vous pouvez le découvrir dans ce reportage de Vincent Lapierre ci-dessous) dans un pays où certains mots, certaines idées, certaines colères, ne sont plus tolérés. Nous avions été condamnés en première instance. Relaxés en appel. Et nous revoilà sur le bûcher judiciaire. La boucle de l’acharnement est bouclée.

Qu’on se rende bien compte des choses : Jean-Eudes Gannat est jugé pour des mots, de simples mots. Philippe Le Grand et moi même sommes jugés non pas pour les avoir écrits ni prononcés… mais pour les avoir…diffusés. Ce qui est le propre… d’un journal (Emmanuel Macron ne nous décernerait sans doute pas le label d’État et des copains « presse »).

Mais ce qui se joue ici dépasse notre modeste cas. C’est un système entier, un régime d’oppression judiciaire, qu’il faut désormais désigner pour ce qu’il est : la colonne vertébrale répressive d’une démocratie en putréfaction avancée.

Le racket judiciaire comme arme de guerre

Depuis 2021, un journaliste d’Ouest-France nous poursuit pour une interview qui, dans n’importe quel pays un tant soit peu libre, aurait été archivée dans l’ennui. Mais ici, le moindre propos jugé offensant devient un délit d’opinion, et le délit d’opinion devient un impôt révolutionnaire, prélevé par voie d’amendes, de dommages, de frais d’avocats, d’assignations.

À ce jour, plus de 15 000 euros ont été engloutis dans cette affaire. Pas par une rédaction subventionnée ou protégée par un grand groupe de presse. Par nous, dissidents sans fortune, journalistes indépendants, travailleurs, bénévoles, militants, pères de famille, pompiers volontaires. Pendant que les associations bien-pensantes, les ligues de vertu, les rédactions subventionnées dégainent plainte sur plainte, avec derrière elles des batteries d’avocats grassement rétribués — non pas pour gagner, mais pour épuiser, pour asphyxier, pour faire taire.

Et même lorsqu’ils perdent ? Ils ne paient rien. Nous, en revanche, si nous gagnons, nous ne récupérons jamais nos billes. La justice française ne rend pas la justice. Elle administre la punition. Elle est faite pour les riches, les puissants, les agents du Système. Pas pour nous, pas pour vous.

La tyrannie par le Code pénal

Qu’on ne vienne plus parler de liberté d’expression. Elle n’existe plus. Elle est encadrée, limitée, piégée par des lois scélérates votées par des lâches, puis interprétées par des magistrats à l’idéologie claire. Une phrase, une formule, un mot sorti du cadre imposé, et vous voilà traîné devant les tribunaux, accusé de racisme, de haine, d’injure, de diffamation.

Et qui se lève pour abolir ces lois ? Personne. Pas un élu d’opposition n’a le courage de se lever contre ces lois liberticides. Tous se terrent, se couchent, évitent le sujet, ou pire, valident les procès politiques par leur silence. Je pourrais citer de nombreux élus RN ou de droite qui refusent, tels des lâches, lorsque nous les questionnons, de se prononcer sur l’abolition des lois Pleven, Gayssot, Taubira, qui parfois entrainent même la condamnation de certains membres de leurs partis. Ils se refusent à faire sauter le verrou, à enlever la corde qui nous pendra tous un jour, eux les premiers.

Il est grand temps de mettre un terme aux lois liberticides sur la diffamation, l’injure publique, l’incitation à la haine — des concepts fourre-tout qui permettent d’envoyer des Français devant la justice pour avoir écrit ce qu’ils pensaient. Il ne s’agit plus de défendre un droit, mais d’organiser une répression soft et continue contre ceux qui ne pensent pas comme il faut.

À force de vouloir criminaliser les mots, vous réveillerez les actes

Que cherchent-ils ? À nous faire taire ? À nous écraser ? Ils n’ont toujours pas compris : nous ne reculerons jamais. Nous ferons face, encore, encore, et encore. Même si, demain, la justice transforme le mot en crime et l’opinion en peine de prison. Ce sera une médaille, un honneur. Le combat que nous menons est juste. Il est beau. Il est vrai.

Ce qui est exaspérant, ce n’est pas tant l’acharnement judiciaire. Finalement, la justice français représente de moins en moins son peuple, de plus en plus une fraction seulement de la population. Non ce qui me met en colère, c’est cette meute politicienne molle, ces « droites » de carton-pâte qui se planquent pendant que leurs compatriotes passent au broyeur. Ils nous abandonnent, hormis quelques indignations sélectives, et s’aplatissent devant les ligues et les censeurs, trop occupés à s’excuser d’exister.

Nous serons rejugés à Rennes. Très bien. Nous irons, sourire aux lèvres. Nous ne changerons pas une ligne. Pas une virgule. Pas un mot. Parce que nous n’avons fait que notre travail de journaliste, d’information, d’intérêt général, de débat contradictoire. Nous n’avons insulté personne, ni appelé au crime de qui que ce soit. Nous n’avons pas la moindre once de haine envers quiconque. Nos seuls armes sont nos plumes, et nos claviers.

Et même si le prix à payer pour écrire la vérité, demain, c’est la cellule, nous l’assumerons. Parce que nous savons. Parce que nous portons en nous la mémoire d’une civilisation. Parce que nous ne sommes pas des lâches. Parce que si d’autres ont décidé de baisser la tête, pas nous.

Nous maintiendrons.

Yann Vallerie
Rédacteur en chef de Breizh-info.com

Illustration : DRs
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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