Rennes, quartier de Villejean. Tirs d’armes à feu, enlèvement, voiture volée et armes saisies : les scènes de guerre urbaine se multiplient dans ce quartier gangréné par les trafics. Trois hommes ont été interpellés lundi 8 décembre 2025. Ouest-France évoque pudiquement des « Parisiens ». Le lecteur attentif saura traduire. Nos sources nous confirment que les personnes interpellées le 8 décembre ont des origines un peu plus « au sud » que la région parisienne, et même que la région marseillaise, carrément de l’autre côté de la mer.
Les habitants du quartier de Villejean, à Rennes, ont une fois de plus vécu un week-end sous tension. Vendredi 5 et samedi 6 décembre, deux épisodes de coups de feu ont été signalés dans le secteur de la rue du Nivernais, à proximité directe d’un point de vente de drogue bien connu des services de police. Samedi soir, pendant près de cinq minutes, des individus ont ouvert le feu à l’arme longue. Aucun blessé n’a été recensé, mais une balle aurait traversé la vitre d’un appartement.
Nous ne sommes pas dans un film de Martin Scorsese, non, nous sommes à Rennes. Lorsque une attaque est faite a villejean au fusil a pompe, la reponse se fait au semi-automatique au quartier italie/blosne, pic.twitter.com/iDwNyAZuMp
— Andrea Agnelli (@Silven75) December 8, 2025
Trois interpellés armés, dont deux « Parisiens »
Ce lundi 8 décembre, les forces de l’ordre ont procédé à de nouvelles interpellations. Trois hommes ont été arrêtés alors qu’ils circulaient à bord d’un véhicule volé, identifié comme étant lié aux fusillades du week-end. Lors de leur interpellation, une arme de poing a été retrouvée sur l’un des suspects.
Deux de ces trois individus sont décrits par la presse régionale comme étant « originaires de la région parisienne ». Une manière commode d’éviter de nommer la réalité sociologique qui se cache derrière les faits. Il ne s’agit pas de touristes du Marais venus déambuler sur la dalle Kennedy, mais bien de membres présumés de réseaux criminels issus de l’immigration extra-européenne, venus exporter leur violence à Rennes. Une manière également d’évacuer la question explosive de l’importation d’une criminalité endémique aux zones de non-droit franciliennes.
L’un des suspects pourrait par ailleurs être lié à un fait d’une rare violence survenu quelques jours plus tôt. Le 27 novembre, un homme de 28 ans avait été enlevé dans le même quartier, les yeux bandés, conduit jusqu’à Guignen, dans la campagne sud de Rennes, puis roué de coups avant d’être blessé par balle à la jambe. Une scène digne d’un cartel sud-américain, dans la Bretagne d’aujourd’hui.
Déjà, en avril dernier, des coups de feu avaient été tirés sur un restaurant Subway dans ce même quartier, lors d’une tentative de prise de contrôle d’un point de deal par une équipe venue… de la région parisienne. Là encore, les précautions de langage médiatique et judiciaire avaient évité d’évoquer frontalement les origines ethno-culturelles des protagonistes.
La répétition des scènes de violence à Villejean interroge. Guerres de territoire, règlements de comptes, usage d’armes de guerre… Les forces de l’ordre font face à une criminalité organisée, violente, déterminée, qui dépasse désormais largement les capacités des moyens locaux.
Le traitement médiatique de ces affaires violentes est révélateur d’un malaise plus large : celui d’une société qui préfère regarder ailleurs plutôt que de nommer le réel. En attendant, les balles sifflent à Villejean. Et les Rennais, eux, n’ont pas le luxe du déni.
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