La rentrée 2024 marque un tournant démographique et scolaire en Bretagne administrative. Avec 297 500 élèves dans le premier degré, la région enregistre son niveau le plus bas depuis l’an 2000. Cette diminution, documentée par la dernière étude de l’Insee, reflète directement le recul des naissances observé depuis deux décennies. Dans le secondaire, malgré un niveau supérieur à celui des années 2000, les effectifs — 272 300 collégiens et lycéens — sont désormais en baisse continue depuis 2020. Ce mouvement confirme une transformation profonde du paysage éducatif breton.
Le premier degré en net repli, sauf en Ille-et-Vilaine
Alors que la Bretagne comptait davantage d’écoliers jusqu’en 2012, la tendance s’est inversée de manière durable. Les chiffres montrent une baisse de 4,8 % des effectifs en un quart de siècle, un recul plus marqué que la moyenne nationale. Seul département à faire figure d’exception : l’Ille-et-Vilaine, où les inscriptions ont progressé de 7,7 % grâce à une dynamique démographique plus soutenue. À l’inverse, le Finistère enregistre un recul de 16,2 %, illustrant le contraste territorial.
Autre constante mise en évidence par l’étude : la place singulière du secteur privé, beaucoup plus importante qu’ailleurs en France. Dans le premier degré, 39 % des élèves sont scolarisés dans le privé, contre 15 % au niveau national.
Dans le second degré, la part atteint 43 %, deux fois la moyenne française.
Le Morbihan se distingue particulièrement avec près d’un élève sur deux inscrit dans le privé.
Si le nombre de collégiens et lycéens a globalement progressé depuis 2000 (+2,1 %), un infléchissement net apparaît depuis 2020, avec un recul à chaque rentrée. Cette évolution tient notamment au changement démographique mais aussi à la chute historique des redoublements depuis le début des années 2000. L’Ille-et-Vilaine se démarque ici encore, avec une hausse de 17 % des effectifs sur la période.
La filière professionnelle reconfigurée par l’apprentissage
L’étude souligne une mutation majeure : l’essor du baccalauréat professionnel et de l’apprentissage.
En 2024, 59 800 jeunes suivent une formation professionnelle, et la progression est notable depuis 2000 (+6,2 %). L’apprentissage s’est particulièrement développé : +36 % des effectifs en Bretagne, davantage qu’au niveau national.
Les réformes menées depuis 2008 ont conduit à un basculement :
- la part d’élèves visant un diplôme niveau 4 (baccalauréat pro) est passée de 24 % à 70 % depuis 2000,
- tandis que la voie CAP/BEP a nettement reculé.
Cette évolution met en lumière une montée en gamme des qualifications et une attractivité renouvelée des formations professionnalisantes.
Enfin, l’enseignement supérieur atteint un record : 148 700 étudiants, soit une hausse d’environ 40 % depuis 2001. Le phénomène s’explique par la poursuite plus massive des études et le développement de l’apprentissage, devenu un levier central. Plus d’un apprenti sur deux prépare désormais un diplôme du supérieur.
Une région face à un double défi : démographie et attractivité
La photographie dressée par l’Insee montre une Bretagne confrontée à une contraction durable dans le premier degré et à une stabilisation fragile dans le second. Dans le même temps, deux tendances structurantes émergent :
- une singularité bretonne : poids historique du privé
- une dynamique attendue : essor des filières pro et de l’apprentissage
Dans un contexte de vieillissement de la population et d’inégalités territoriales croissantes, ces évolutions auront un impact direct sur la carte scolaire, l’aménagement du territoire, et l’avenir démographique régional. Les décisions à venir — qu’elles concernent les regroupements scolaires, le soutien aux filières professionnelles, ou la répartition public/privé — devront désormais tenir compte de cette réalité chiffrée.
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