Un simple engourdissement ou des picotements dans la main peuvent sembler anodins. Pourtant, chez les personnes atteintes de diabète, ces symptômes peuvent constituer l’un des premiers signes d’une neuropathie périphérique, une atteinte nerveuse fréquente pouvant évoluer vers une perte de force musculaire, des troubles de l’équilibre et, à terme, une perte d’autonomie.
La neuropathie périphérique, une complication fréquente du diabète
La neuropathie périphérique désigne une atteinte des nerfs situés en dehors du cerveau et de la moelle épinière. Elle touche principalement les mains et les pieds. Selon une revue scientifique publiée en avril, au moins une personne diabétique sur deux développera une neuropathie diabétique au cours de sa vie.
Le système nerveux se divise en deux grandes parties :
- le système nerveux central (cerveau et moelle épinière),
- le système nerveux périphérique, qui innerve les membres et les organes.
Chez les personnes diabétiques, une glycémie élevée prolongée peut endommager les petits vaisseaux sanguins. Ces micro-lésions vasculaires réduisent l’apport en oxygène et en nutriments vers les nerfs, provoquant progressivement leur dysfonctionnement. Les nerfs les plus longs étant les plus vulnérables, les symptômes apparaissent souvent d’abord dans les pieds avant de remonter vers les jambes, puis les mains.
Selon la spécialiste, plus les lésions nerveuses sont avancées, plus les traitements deviennent complexes, d’où l’importance de consulter dès l’apparition des premiers engourdissements.
Le syndrome du canal carpien, cause fréquente d’engourdissement
L’une des causes courantes d’engourdissement de la main est le syndrome du canal carpien, dû à la compression du nerf médian au niveau du poignet. Une revue systématique publiée en 2016 a montré que les personnes diabétiques présentent un risque accru de développer ce syndrome.
Le port d’une attelle de poignet durant le sommeil peut soulager les symptômes. L’objectif n’est pas de serrer fortement, mais de maintenir le poignet en position neutre afin de réduire la compression nerveuse pendant la nuit.
Pour les formes légères de neuropathie ou en prévention, deux exercices simples sont recommandés :
- Exercice de préhension : serrer à plusieurs reprises une balle souple dans la paume de la main afin de renforcer les muscles du pouce et limiter l’atrophie musculaire.
- Étirement du poignet : fermer le poing, ouvrir complètement la main, puis fléchir doucement le poignet vers l’arrière afin d’étirer les nerfs et réduire la pression exercée sur le nerf médian.
Ces exercices peuvent contribuer à préserver la force musculaire et la mobilité lorsqu’ils sont pratiqués régulièrement.
Comment diagnostiquer et traiter la neuropathie
Le diagnostic repose sur plusieurs examens cliniques, notamment l’évaluation de la sensibilité à la douleur, au toucher léger et à la température. Des tests de conduction nerveuse, utilisant de faibles impulsions électriques, permettent d’évaluer la gravité de l’atteinte.
Dans le cas d’une neuropathie liée au diabète, le contrôle strict de la glycémie reste la priorité absolue. Des médicaments ciblant la douleur nerveuse peuvent être prescrits, associés à des programmes de rééducation. En cas de compression sévère du nerf, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.
Les techniques chirurgicales récentes, parfois assistées par imagerie et intelligence artificielle, permettent désormais des interventions mini-invasives avec une récupération beaucoup plus rapide que les chirurgies classiques.
Chez les personnes diabétiques, plusieurs signes doivent alerter :
- sensations inhabituelles dans les pieds ou les mains (picotements, engourdissements, décharges électriques),
- troubles de l’équilibre et chutes fréquentes,
- déformations des doigts ou des pieds liées à l’atteinte nerveuse,
- troubles dits « autonomes » comme des palpitations, des problèmes digestifs, des malaises à l’effort ou des anomalies de la sudation.
La neuropathie peut également toucher des fibres nerveuses fines, provoquant des sensations de brûlure persistantes, notamment sous la plante des pieds.
L’engourdissement des mains est souvent minimisé. Pourtant, chez les personnes diabétiques, il peut constituer un signal d’alerte précoce d’une atteinte nerveuse évolutive. Une prise en charge rapide, associant suivi médical, contrôle glycémique et exercices ciblés, peut ralentir la progression de la maladie et préserver l’autonomie sur le long terme.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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