Macron. A Nantes, « le petit Emmanuel » tente de se donner une stature d’homme d’État [Vidéo]

21/04/2017 – 06H00 Nantes (Breizh-info.com) – La salle du Zénith, à Nantes, ce mercredi, était pleine  pour accueillir Emmanuel Macron. Un meeting tenu sous la protection des hommes du RAID, menace islamiste oblige.

Flanqué de son épouse Brigitte, du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, du soixante-huitard  Daniel Cohn-Bendit, de son bras le député finistérien droit Richard Ferrand, de l’écolo régional de l’étape François de Rugy, le candidat banquier a, comme à son habitude, évité de parler de son programme – « vous le connaissez » (?) – pour aborder la question du « terrorisme » avant de se répandre en généralités.

Si Jean-Yves Le Drian n’a pas pris la parole – sa présence étant jugée suffisante, semble-t-il, pour donner une crédibilité régalienne au candidat d’En Marche ! – il n’en a pas été de même pour Daniel Cohn-Bendit qui a fait en ouverture un long plaidoyer en faveur de l’Union européenne.

S’adressant avec un brin de condescendance « au petit Emmanuel », l’ancien leader soixante-huitard a rappelé que l’Union européenne, si elle a beaucoup de défauts, est, selon lui irremplaçable pour assurer la paix. Pour Cohn-Bendit, seule la nationalité européenne est possible. « Quelle nationalité aurait l’enfant d’un couple dont la mère est de nationalité hollandaise d’ascendance turque et le père espagnol d’ascendance maghrébine ? » s’interroge-t-il. Conclusion de la plaidoirie : mettre un bulletin  Macron dans l’urne dimanche, «c’est un putain de vote pour l’Europe».

Après la vedette américaine, la star du jour arrive, sur fond de musique électronique. Bises à toutes les personnalités installées au premier rang. Planté derrière son pupitre, le candidat attaque tout de go sur la « menace terroriste ». Laquelle ? L’ex-banquier citera bien une fois Daech, mais il se gardera bien de parler d’islamisme. Un gros mot, sans doute, dans sa bouche de garçon bien élevé.

Alors, les fameux terroristes ?  «Leur but est de diviser la France, la faire s’abaisser moralement, souffler sur les braises de la discorde pour que les flammes de la guerre civile ravagent le pays.» Une bonne occasion pour s’en prendre à se concurrents. Marine Le Pen ? «Elle n’est pas digne de diriger le pays.» Avec lui, tout ira bien : il est le candidat «qui s’oppose au projet fallacieux qui consiste à vouloir désarmer la France». Et de tacler François Fillon qui a réduit les effectifs de la police quand il était à Matignon. Mélenchon ne vaut pas mieux, qui «veut la paix de Moscou, la paix des autres». L’ancien ministre de François Hollande rappelle qu’«on fait la paix avec une armée forte, une diplomatie forte, des armes de dissuasion massive et une Europe forte». Et Macron de brandir le drapeau de l’Union européenne, rappelant au passage que Marine Le Pen l’a fait retirer lors de son interview sur France 2 la semaine dernière…

Ceux qui étaient venus pour entendre ce que le candidat a à dire en matière économique et sociale en seront pour leurs frais. L’ex-banquier préfère évoquer la «génération 68 à 89, qui a libéré les femmes et fait tomber les murs». Lisant ses fiches, il évoque aussi le «remarquable travail » que Jean-Marc Ayrault aurait accompli… à Nantes en matière culturelle : les machines de l’île etc. Un compliment qui ira droit au cœur du ministre des Affaires étrangères. La salle applaudit, mollement.

Fidèle à sa doxa attrape-tout – jusqu’à la caricature – Emmanuel Macron saluera aussi la région des Pays de la Loire ET la région Bretagne. Pour lui, Nantes doit sans doute être « en même temps » un peu dans les deux. Voilà qui devrait plaire aux braves militants de Bretagne réunie postés devant le Zénith. Et pas un mot sur Notre-Dame-des-Landes : pas question de fâcher. L’art du flou porté à son paroxysme.

Au fil des généralités développées par le candidat d’En Marche ! on retiendra aussi son apologie des Lumières – menacées selon lui ; l’«ouverture» au monde – la frontière est pour ce libéral mondialiste assumé un mot interdit. Ni de droite, ni de gauche, il assume sans complexes son statut de candidat du Système, jusqu’à la caricature.  «Ne cédez pas ni aux haineux ni aux idiots, n’ayez pas peur ! » dira-t-il en conclusion. Convaincra-t-il assez de monde ? Résultats dimanche.

PLG

*Jeudi soir, vers 21 heures un policier a été tué sur les Champs-Élysées à Paris par un commando islamiste.

Reportage Vidéo sur la manifestation des opposants à Macron

Crédit photo : Gongashan/Flickr (cc)
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