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Plongée dans Nantes by night, au cœur du bal des voleurs

11/12/2017 – 06h00 Nantes (Breizh-info.com) – Depuis début septembre, 60 CRS sont affectés en permanence à Nantes, où ils patrouillent notamment dans les rues du centre-ville autour de la place du Commerce. Depuis qu’ils sont là, la zone de non-droit autour de Commerce n’a pourtant pas cessé de s’étendre et le deal de drogue ne consent à s’effacer qu’au moment de leur passage.

Cependant le soir, la nuit surtout, alors que les CRS ne sont pas là et que la police municipale dort, les délinquants s’en donnent à cœur joie. Plongée dans Nantes by night, plus près du coupe-gorge que du rêve.

Depuis la rentrée de septembre, la probabilité de se faire agresser dans le centre-ville, surtout passé deux heures du matin, est grimpée en flèche. Pis, la carte des faits recensés – très probablement optimiste car nombre d’agressions ou de vols ne sont pas documentés ou ne le sont qu’à postériori – montre que la zone dangereuse s’étend maintenant dans une grande partie du centre-ville nantais. Du cœur de Nantes, seuls les abords de Saint-Nicolas et le quartier de l’Hôtel de Ville échappent encore à l’emprise de la délinquance.

Une heure et demie. Aux abords de l’Hôtel de Ville, rue Léon Blum, quelques ombres avinées font valoir au monde, avec force cris, qu’elles sont ivres. Une autre exulte d’allégresse, une bouteille de vodka à la main. Un peu plus bas, les fêtards s’en donnent à cœur joie – c’est le festival Culture Bars-Bars, y a de la musique forte, de la bière pas chère et beaucoup. Du rhum, des femmes, et des baffles plutôt qu’un accordéon. Des baffes aussi. Rue du Moulin, près du square de l’Amiral Halgan, il y a une bagarre. Des bruits de verre brisés. Du verre par terre.

Il est presque deux heures du matin et le pub qui fait l’angle de la rue des Trois Croissants ferme. Les serveurs sont pressés de rentrer le matériel, les derniers fêtards s’éloignent. Au moment où ils s’enferment dedans, deux Maghrébins ivres viennent depuis la rue des Bons Français et passent en hurlant dans la rue des Carmes ; l’un d’eux a un tesson de bouteille à la main. Ils continuent à crier mais ne s’attaquent pas aux gens – une trentaine de personnes les dévisage. Trop de monde. Ils tournent dans la rue des Halles, arrivent en bas, regardent à gauche et à droite et l’un d’eux s’attaque à la serrure d’une camionnette pendant que l’autre fait le guet. Un fêtard debout sur la place du Change les regarde. Ils crient des insultes à son adresse.

Sur la place du Change justement, devant Hema, un groupe de marginaux continue de s’aviner, comme depuis plusieurs heures et tous les soirs. Sur l’axe de la rue de la Marne, il n’y a pas de bars. Quelques groupes épars passent rapidement, en direction du Bouffay ou de la rue de Verdun.  Nous aussi, nous nous glissons par la rue de la Bâclerie, barrée en son milieu par un groupe de noirs qui parlent fort et boivent de la 8.6 D’autres noirs les rejoignent tandis que les bars de la rue se vident. Il est deux heures un quart.

Dans la rue des Petites Écuries, dans le bas, les kebabs sont encore ouverts. Et un homme seul affiche une fausse ivresse. Quand passe un jeune, bien ivre celui-ci, il l’aborde et mime une sorte de danse, lui tape les poches l’air de rien. Une fois sa victime dépouillée, il s’éloigne vers le bas de la rue où un petit groupe zone, et un autre danseur prend sa place. The show must go on.

Deux heures trente. Place des Jacobins, des jeunes pissent contre les murs. D’autres entrent en scène. Par petits groupes de deux ou trois, de type nord-africain, ivres mais avec un air très décidé, ils entrent dans le centre-ville qu’ils traversent, plusieurs fois, d’est en ouest, entrant rue de l’Émery pour ressortir rue des Halles ou rue de Beauregard, ou rue de Verdun pour finir sur la place du Bouffay. Ils croisent et recroisent, comme des navires de guerre. La police est aux abonnés absents, la nuit bien installée, la ville est à eux. Devant les bars de nuit encore ouverts, les agents de sécurité cantonnent la foule qui s’agglutine dehors et devant les comptoirs, dans un bruit assourdissant. La bière coule à flots dans ces petites bulles de fête.

Trois heures moins dix. Sur l’esplanade minérale devant le Carré Feydeau, d’autres petits groupes de Maghrébins, plus âgés, attendent qu’on se jette dans leurs filets. Une jeune femme (blanche) qui rentre est sifflée, des allusions salaces fendent l’air. Elle se rabat vers la lumière de la station de tram, puis oblique carrément pour prendre la rue de Strasbourg. Plantée près d’un arbre du square Elisa Mercoeur, une prostituée attend ses clients. De l’autre côté, l’esplanade de la gare routière Baco est vide – à l’exception d’un jeune Noir, qui semble en embuscade derrière un arbre, invisible de la rue de l’autre côté. A moins qu’il n’essaie de prendre racine.

Il y a encore du monde dans l’Ile Feydeau. A la terrasse d’un établissement en train de fermer, un groupe de jeunes gens ne semble pas là pour faire la fête ; leur chef de file drague une étudiante bourrée en turc tandis qu’un complice tourne autour du groupe de jeunes filles, en matant avec attention les sacs. Il croise un regard insistant, lourd de reproches, et s’éloigne, pour revenir à la charge immédiatement. L’autre continue à baratiner en turc, la fille le regarde avec des yeux vides et son verre plein.

Au coin du square Daviais – fermé en théorie mais qui est une vraie fumerie de cannabis à cette heure-ci, un jeune homme est alpagué par des gens qui lui demandent s’il a une cigarette ; il refuse et presse le pas, il est insulté en arabe. Il fuit presque, obliquant dans la rue Kervégan. Un sac à main éventré traîne sur une poubelle. Un couple arrive sur les lieux, voit ce qui se passe, et rebrousse chemin le long du quai Turenne. Des jeunes gens à l’air louche traînent sur la place du Commerce, autour du square et même sur le parking de la Petite Hollande. C’est Nantes, il est trois heures et demie du matin et pas une lumière bleue ne vient troubler le festival des voleurs. Quant aux CRS, ils dorment déjà depuis longtemps.

Louis Moulin

Crédit photo : breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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10 réponses à “Plongée dans Nantes by night, au cœur du bal des voleurs”

  1. Per-Niflard dit :

    L’axe, quai des Antilles – chantiers – pont Anne de Bretagne – petite Hollande doit aussi recéler son lot de malfaisants dissimulés dans les coins d’ombre en attente d’une proie .
    J’ai aimé cette ville ( en opposition à Rennes si bourgeoise , guindée et austère … à l’époque ) il y a 30 ans , aujourd’hui je n’y remets plus les pieds ; comme quasiment toutes nos villes bretonnes , sous les assauts de l’immigration afromaghrébique imposée elles deviennent des coupe gorges passée l’heure du couvre feu .
    La réduction des forces de l’ordre – le “redéploiement” comme ils disent – contribue à l’accroissement de cette délinquance ; en zone gendarmerie ce n’est pas mieux , il n’y a plus personne et l’injection forcée de clandestins ( pas des “migrants” ) ne va pas améliorer la situation .
    Ce pays sombre dans le chaos et se décompose , victime du droitdelhommisme et du vivrensemblisme qu’il n’a jamais réclamé . J’imagine que cela fait les affaires des euro mondialistes !

    • Fraslin dit :

      Voilà une description bien raciste et discriminatoire!!
      Il ne faut pas s’arrêter à un état réducteur. N’oublions pas que l’Europe et surtout la France est fait d’un peuple de migrants. N’oublions pas qu’avec ses colonies la France a pillé l’Afrique et est responsable de «crimes contre l’humanité» comme l’a bien dit Emmanuel Macron. Combien d’étrangers travaillent aujourd’hui au service de la France dans des conditions très difficiles, et sans se plaindre? Aujourd’hui, ouvrons nos coeurs et accueillons l’étranger dans la dignité. Surtout en cette période de Noël. Allons vers l’autre. Qui est il? D’où vient il?
      Et n’oublions pas de remercier : car la vraie richesse vient de l’enrichissement des échanges dans la différence.
      «N’ayez pas peur!» comme l’a repris le pape Jean-Paul II.

      • Per-Niflard dit :

        Vos paroles de curé et de niaiseux , allez donc les débiter , surtout le soir dans les quartiers chauds à la périphérie de Nantes : je me réjouis d’avance de vos “aventures” !
        Mais au fait , le compassionnel au cœur saignant : combien en hébergez vous à votre domicile de ces “pépites” ? Pas une seule me dit on ! Ouais la lâcheté ordinaire du donneur de leçons quand il faut mettre les actes en concordance avec les discours .
        Et cet évangile de gauche ( vous pouvez vous torcher avec ) qui reprend ad nauséaum les fables de la France / hôtel ( Attali ) , de l’esclavage , du blanc méchant …. puisque je vous soupçonne d’avoir un profil de dromadaire et de lever le cul 5 fois par jour , demandez donc à vos coreligionnaires des comptes sur la traite arabo-musulmane : ses 14 siècles de chasse aux noirs , les mâles castrés , les 17 millions de victimes ….
        Franchement , ne me répondez pas : vous aller me faire vomir !

      • JulesM dit :

        Difficile de faire plus repentant, paillasson et politiquement correct que votre commentaire. C’est tellement grotesque que ce ne peut être qu’un message ironique. En tout cas, n’hésitez pas à continuer de nous faire rire.

      • Ludo22 dit :

        Un grand bravo m Fraslin !
        Nous tenons là un as du second degré.
        Réunir en si peu de phrases pratiquement toutes les niaiseries gaucho-catho il fallait le faire.
        Merci à vous pour cette franche rigolade, ça détend ;)

  2. Nantais dit :

    Tellement vrai ! 0 flic 0 CRS

  3. Jean BAMBOIS dit :

    Saint MACRON veillez sur nous !

  4. Très belle description du je-m’en-foutisme de nos édiles, tous fonctionnaires…

  5. Paul Barreau dit :

    Attendez, vous n’avez encore rien vu ! Imaginez Nantes dans seulement 10 ans. “Il faudra changer nos bonnes vieilles habitudes pour être acceptés par les nouveaux venus….ou quitter le pays ! ” Récit love story “les corps indécents”. Le changement c’est maintenant.

  6. Julien dit :

    Un miracle que vous soyez sorti vivant du “coupe-gorge” qu’est le centre ville nantais…
    J’habite commerce, je crois que vous vous êtes trompé de ville, votre récit imaginaire ne tient pas debout !

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