La géopolitique mondiale est décidément pourvoyeuse de surprises. Voilà que la Russie et les États-Unis viennent de proposer à l’OMI (Organisation Maritime Internationale) la mise en place d’un nouveau rail de navigation maritime en mer de Béring.
Trafic croissant en Arctique
La collaboration entre ces deux géants de la planète est assez rare pour être soulignée. Elle trouve son origine dans l’accroissement du trafic maritime dans l’océan Arctique. Une intensification des flux qui engendre davantage de risques en matière de navigation.
C’est pourquoi les deux administrations ont décidé d’organiser cette navigation via un dispositif de routes maritimes bidirectionnelles. Ce sont ainsi six couloirs différents qui vont apparaître sur les cartes marines. Ceci afin de prévenir, entre autres, les abordages mais pas seulement.
Il est aussi question pour les navires marchands empruntant la zone d’éviter les nombreux hauts fonds, récifs et îles à l’extérieur des routes. De quoi rendre service par la même occasion aux littoraux environnants et éviter marées noires et autres pollutions. En somme, l’équivalent du rail d’Ouessant est beaucoup plus vaste.
Un précédent russe
Ces nouvelles routes maritimes passeront par les eaux territoriales russes et américaines au large des côtes de l’Alaska et de la péninsule de Chukotskiy.
Pour sa part, la Russie dispose déjà d’une expertise en matière de navigation polaire puisqu’elle a ouvert il y a quelques années une route maritime septentrionale à travers la Sibérie. Celle-ci permet de rallier la mer de Béring depuis la mer de Barents. Un gain de temps considérable pour le transport maritime commercial tandis que pétroliers, vraquiers et gaziers sont les principaux navires à emprunter cette nouvelle voie à travers les glaces.
Des facilités de transport dues notamment au réchauffement climatique, lequel a aussi bénéficié aux eaux territoriales américaines. Ainsi, en plus des expéditions polaires, le nombre de navires de croisières naviguant au large des côtes d’Alaska a également progressé.
L’OMI doit donner sa réponse à la proposition russo-américaine lors de sa réunion à Londres du 19 au 23 février prochain. Quoi qu’il en soit, l’heure est semble-t-il au dégel. Du moins en Arctique.
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