Nice et la France : deux ans après le massacre islamiste, la fête… [Tribune libre]

14 juillet 2018, la France est en fête. Une équipe de football « black blanc beur » qualifiée pour la finale de la Coupe du Monde et unissant – soi-disant – le peuple, des feux d’artifice, défilés et autres bals populaires organisés dans tout le pays pour la fête nationale… L’on pourrait presque se croire en plein rêve ! 2016 ? C’est oublié !

Pourtant, il y a deux ans à la même date, l’islamiste tunisien Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, au volant d’un camion de 19 tonnes, fonçait volontairement dans la foule à l’issue du feu d’artifice organisé pour la fête nationale sur la promenade des Anglais, tuant 86 personnes et blessant plusieurs centaines d’autres passants.
Pour elles, le rêve a toujours des allures de cauchemar.

L’attentat de Nice a vite été « oublié » par le reste du pays. Nice n’est pas Paris, François Hollande n’était pas sur place, un homme en camion n’est pas un commando armé, et puis, tout le monde s’y est habitué, preuve en est avec les nombreuses autres attaques survenues depuis, dont on peine à se souvenir du nombre et du nom des victimes, si ce n’est le gendarme Beltrame. Netflix s’est occupé du Bataclan, c’est suffisant !

Une photo insoutenable d’une réalité oubliée

Les familles des victimes et les survivants de Nice, donc, ont uniquement droit à un interview dans la presse de temps en temps, quand la date anniversaire approche. Ils y expliquent leur désarroi, les difficultés pour s’en remettre. Le site internet de France 3 indique même que 350 enfants, dont certains « très jeunes », sont encore pris en charge car présentant « une symptomatologie liée au stress post-traumatique ».

Tant pis pour eux, il faut « passer à autre chose ».
En juin dernier, après une petite année de deuil, la municipalité a décidé d’organiser à nouveau un show pyrotechnique sur la scène du crime. « The show must go on ».

Bien sûr, à Paris, la Tour Eiffel va accueillir son grand spectacle annuel, comme toujours à la tonalité on ne peut plus multiculturelle. Dans le pire des cas, les blocs de béton qui ont poussé là-bas comme partout dans le pays depuis le massacre de Nice ralentiront peut-être un peu les islamistes, à défaut de réelles mesures politiques.

C’est la fête, et c’est rassurant, non ?

Alexandre

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Crédit photo : DR
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