Outre le fait qu’il provoque d’énormes tensions au sujet de l’Irlande, le Brexit pourrait avoir une incidence sur d’autres sujets, qui concernent pour le coup directement les Européens.
Ainsi, il se pourrait que le roaming – ces surcoûts de téléphonie à l’intérieur de l’UE supprimées il y a quelques années – soit de retour. Et que les utilisateurs de téléphones mobiles puissent être tenus de payer des frais supplémentaires lorsqu’ils voyagent sur le continent après le 29 mars, si ils ont un forfait britannique, et vice-versa si ils ont un forfait de téléphonie intra UE.
Depuis 2017, les entreprises de téléphonie mobile n’ont plus le droit de facturer des frais supplémentaires aux clients qui voyagent à l’intérieur de l’UE concernant les appels, les SMS, les données. Cependant, au Royaume-Uni, un projet de texte réglementaire, déposé au cas où il y’aurait un « no deal » concernant le Brexit, explique qu’à partir du 29 mars, les utilisateurs mobiles pourront être tenus de payer des frais supplémentaires lorsqu’ils voyagent sur le continent. On peut penser que du côté de l’Union Européenne, dont les dirigeants acharnés n’entendent pas rendre la partie facile aux Britanniques, on fasse payer l’addition aux citoyens de l’UE également.
Un porte-parole britannique du ministère du numérique, de la culture, des médias et des sports a déclaré : « Si nous quittons l’UE sans accord, le maintien de l’itinérance mobile sans surtaxe pour les citoyens britanniques voyageant dans l’UE relèverait simplement d’un geste commercial pour les opérateurs.»
Outre-Manche, des associations de consommateurs tentent de faire pression pour maintenir les dispositions actuelles.
M. Watson, membre du Labour et en charge de la Culture et du Numérique pour le cabinet fantôme (gouvernement d’opposition et de contre pouvoir au Royaume-Uni) a lui aussi exprimé son inquiétude « les opérateurs de téléphonie mobile ont déclaré qu’ils n’avaient pas l’intention d’augmenter les frais d’itinérance – mais nous connaissons tous leurs intentions. Si l’UE a introduit l’itinérance gratuite, c’est d’abord parce qu’on ne pouvait pas faire confiance aux entreprises de télécommunications pour offrir un prix équitable aux consommateurs.»
A l’heure qu’il est, seuls deux des 12 principaux fournisseurs de téléphonie mobile britanniques – Three et Smarty, qui appartient à Three – se sont engagés à maintenir l’itinérance « gratuite » dans l’UE en cas de Brexit.
Depuis le 15 juin 2017, il est possible de voyager dans toute l’Union et de continuer à utiliser son forfait téléphonique dans les mêmes conditions que dans son pays d’origine. En cas de sortie sans accord, le Royaume-Uni sera considéré comme un pays tiers. Il reviendra à chaque opérateur de préciser ses conditions tarifaires. Un Français en voyage de l’autre côté de la Manche pourrait donc lui aussi être surfacturé. Pour les appels passés depuis la France vers le Royaume-Uni, il en va de même. Sauf que ces appels ne sont pas gratuits actuellement, mais simplement plafonnés – et ce depuis juin dernier . Ils ne peuvent plus dépasser 19 centimes d’euros par minute d’appel et 6 centimes d’euro pour l’envoi d’un SMS. En cas de Brexit sans accord, les opérateurs ne seront plus contraints de respecter cette limite.
Sachant que les opérateurs de téléphonie se sont déjà enrichis, durant des années, sur le dos des consommateurs…on peut s’attendre au pire !
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