Si les fermiers blancs d’Afrique du Sud pouvaient espérer fuir l’enfer qui les guettent dans le pays en obtenant des visas humanitaires pour l’Australie, leurs espoirs sont très majoritairement déçus.
L’Australie refuse les visas humanitaires
En juin 2018, nous relations les déclarations du ministre des Affaires intérieures australien Peter Dutton, annonçant que l’octroi de visas humanitaires était alors en voie d’être finalisé. Bien que l’Australie est réputée pour être un État ferme en matière de politique migratoire avec des procédures longues, la population australienne s’était prononcée en faveur de cet accueil des Blancs sud-africains.
Depuis, la situation a pris une tournure différente et l’administration du ministère des Affaires intérieures australien n’a approuvé aucune demande de visas malgré les instructions controversées de Peter Dutton. Au cours des deux dernières années, ce sont ainsi 220 demandes de visas humanitaires émises par les fermiers sud-africains qui sont parvenues en Australie. Une forte hausse par rapport aux années précédentes, où seulement 350 demandes furent enregistrées entre 2008 et 2017, soit une moyenne de 35 par an.
Pour justifier ces refus, le fait que les violence en Afrique du Sud ne soient pas « systématiques et discriminatoire » et ne ciblent pas spécialement un certain groupe est mis en avant dans un courrier de l’administration. Une explication qui tranche avec les prises de position de jadis du ministre des Affaires intérieures.
Les fermiers blancs d’Afrique du Sud face à l’administration australienne
En tout, sur les 570 demandes de visas humanitaires enregistrés depuis 2008, 41 ont été accordées et 340 sont encore en attente de finalisation. Quant aux demandes de visas de protection auprès de l’Australie, elles ont également échoué avec 97 dossiers sud-africains refusés au cours des trois derniers mois.
De son côté, un porte-parole du ministère des Affaires intérieures a déclaré que toute personne qui fait une demande de protection sera prise en compte dans le cadre du programme humanitaire et qu’il existe de nombreux autres visas disponibles pour les Sud-Africains, tels que les visas pour travailleurs qualifiés, temporaires et familiaux. Et d’ajouter que « près de 80 000 visas ont été accordés aux Sud-Africains depuis juillet 2018, leur permettant de venir en Australie ». Il affirme en outre que « l’Afrique du Sud est le 9ème plus grand pays d’origine des migrants permanents en Australie ».
Toutefois, les fermiers sud-africains ne peuvent donc pas, aux yeux l’administration australienne, être considérés comme des réfugiés car, pour cela, ils devraient avoir la « crainte fondée d’être gravement lésés en raison de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leurs opinions politiques ou de leur appartenance à un groupe social », selon les critères listés par le ministère des Affaires intérieures sur son site web. Un refus que l’on peut accueillir avec circonspection…
Enfin, sur cette question des persécutions contre les fermiers blancs d’Afrique du Sud, beaucoup de médias européens se montrent, eux aussi, très timorés. Pour comprendre en quelques minutes la situation de détresse de ces fermiers :
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine