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Déconfinement. Les « publics à risque », ou la dictature imposée au nom d’une minorité d’individus [L’Agora]

Loin d’être une démocratie qui permet à la majorité d’exercer un pouvoir légitime, la société française est sans doute ce qui se fait de pire en matière de dictature des minorités.

Au-delà de la soumission permanente à toutes les minorités revendiquées que compte ce pays (cela peut aller jusqu’à la minorité qui se sent poule le matin, et nutella après 14h16), le confinement, puis le déconfinement, sur fond « d’urgence sanitaire », est parfaitement révélateur d’un pays qui, au nom des « publics à risque », c’est-à-dire une minorité de la population, est prêt à renoncer à ses libertés.

Selon le Haut Conseil de Santé publique (HCSP), les patients à risque de formes sévères concernant le Covid-19 sont : 

  • Les personnes âgées de 70 ans et plus ;
  • Les patients aux antécédents cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée, antécédents d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
  • Les diabétiques insulinodépendants non équilibrés ou présentant des complications secondaires à leur pathologie ;
  • Les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale ;
  • Les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée ;
  • Les malades atteints de cancer sous traitement.
  • Les personnes avec une immunodépression congénitale ou acquise : médicamenteuse (chimiothérapie anticancéreuse, immunosuppresseur, biothérapie et/ou une corticothérapie à dose immunosuppressive), infection à VIH non contrôlé ou avec des CD4 <200/mm3, consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques, liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ;
  • Les malades atteints de cirrhose au stade B ou C de la classification de Child-Pugh ;
  • Les personnes présentant une obésité morbide (indice de masse corporelle > 40 kg/m2)
  • Les femmes enceintes à partir du troisième trimestre de la grossesse.

La question qui se pose est la suivante : au nom de toutes ces personnes, la majorité, bien portante, jeune et dynamique de ce pays doit-elle renoncer à ses libertés ? Doit-elle accepter de montrer un papier pour sortir à des gendarmes qui en plus se croient utiles dans un rôle qui n’est pourtant pas celui de garantir notre sécurité ? La majorité doit-elle tolérer que des drones menacent parce qu’on se balade tranquillement en bord de mer, où que l’on bronze sur une plage ? Doit-on tolérer de rentrer chez le coiffeur ou chez le dentiste avec un masque — qui entraîne lui aussi des soucis respiratoires — pour donner la sensation au grand public de le « protéger » ?

La majorité doit-elle accepter de renoncer aux manifestations, politiques, sportives, sociales, économiques, au nom de ces minorités « à risque » ?

Quelle bien étrange société que nous enfantons là.

Car concrètement, nous acceptons actuellement de sacrifier nos libertés, nos entreprises, nos emplois, nos divertissements, nos passions, essentiellement pour :

  • Des personnes âgées qui, Covid-19 ou pas, sont plutôt sur la fin de la vie que sur le début, et qui pour la plupart des victimes, seraient de toute façon décédées dans les mois ou années qui suivent cette crise.
  • Des publics dits « à risque » qu’il faudrait pour le coup confiner partout sur le territoire. Pourquoi la personne obèse, ne contrôlant parfois pas sa santé depuis des années, devrait imposer à toute la population un confinement, au lieu d’être forcée, pour le bien de tous, à se confiner elle-même afin de ne prendre aucun risque pour sa santé ? Au nom de quoi notre société devrait-elle se suicider en termes de libertés et d’économie, alors qu’en pratiquant la sélection et la discrimination d’une petite minorité, elle pourrait simplement demander des mesures spécifiques pour les malades, qu’ils soient alcooliques chroniques, cancéreux, ou diabétiques ?

Il n’est pas acceptable d’entendre un individu vous expliquer, la cigarette à la bouche, qu’il faut faire attention au virus, et qu’il faut appliquer les mesures barrières, alors que techniquement, avec 10-20 cigarettes par jour, il sait parfaitement qu’il va mourir dans quelques années en continuant ainsi.

Il est insupportable d’entendre des leçons de morale, des autorités comme de certains citoyens se sentant subitement l’âme de super héros (ou de super flics, ou de super délateurs…), alors qu’eux-mêmes, dans leurs comportements, leurs addictions, leurs consommations quotidiennes, se suicident à petit feu.

Alors oui, la presse mainstream parviendra toujours  à trouver « le cas » d’une personne sportive, ou jeune, sans pathologie, qui est atteinte de la maladie. Mais demandez à n’importe quel scientifique, à n’importe quel médecin : pour chaque maladie, pour chaque virus, vous trouverez toujours des minorités parmi les minorités, mal en point, qui constituent des cas à part, mais dont certaines personnes mal intentionnées se servent pour définir des règles. Oui bien entendu, si mes enfants venaient à être touchés, je serai terrifié pour eux. Mais je n’exigerai pas pour autant de mettre l’intégralité d’un système à l’arrêt au nom de leur protection.

Oui, si un de mes proches dit « à risque » était gravement touché, je serais triste, je voudrais l’aider. Mais quel est le rapport entre mon ressenti, mon émotion, et la destinée de tout un pays ? Il y a une confusion terrible aujourd’hui entre l’individu et la collectivité, entre diriger une bande de copains ou une famille, et diriger une Nation.

Par contre, j’exigerai, de toute ma rage, que l’on me donne accès à un service de santé digne de ce nom, avec des personnels bien payés, bien équipés, pas surmenés. Avec tous les équipements nécessaires pour soigner mes enfants, que je sois dans la Creuse, à Paris, ou à Pontivy. Parce que les fonds que je verse à chaque achat, via ma TVA, chaque session d’impôts, sur mon salaire, sur mes charges… nécessitent d’être utilisés pour cela, et pas pour engrosser des fonctionnaires payés à pondre des rapports sur le vivre ensemble dans des bureaux, ni pour soigner le Premier ministre ivoirien malade…

Réfléchissez tous à ce que vous êtes en train d’accepter, aujourd’hui, en matière de privations de libertés, en matière de suicide économique dont nos enfants et nos petits-enfants paieront les conséquences. Tout cela parce que l’État se sert de minorités déréglées et potentiellement tyranniques (société de l’émotion oblige) pour vous brimer et vous humilier au quotidien.

Voulez-vous sauver votre arrière-grand-mère et ses 30 pilules quotidiennes placées dans son semainier, attendant dans tous les cas sa fin de vie en EHPAD ? Votre voisin en surpoids qui va se ruer chez MacDo dès le déconfinement ? Votre cousin inquiet par le Covid-19 du haut de son paquet de tabac quotidien ?

Ou voulez-vous plutôt permettre à vos enfants de vivre dans un monde sans drone, sans caméras à reconnaissance faciale, sans chiens robots, sans crédit social, sans police des mœurs, de la pensée, du comportement ? Et à vos petits-enfants d’eux aussi évoluer dans des cours de récréation qui chantent, puis plus tard, dans un pays qui offre des libertés de penser, d’agir, mais aussi des congés payés, des salaires décents, une sécurité et un service de santé performant à ses citoyens ?

Un autre futur est possible. Il se construit dès maintenant. Mais il va falloir faire des choix.

Julien Dir.

Précision : les points de vue exposés n’engagent que l’auteur de ce texte et nullement notre rédaction. Média alternatif, Breizh-info.com est avant tout attaché à la liberté d’expression. Ce qui implique tout naturellement que des opinions diverses, voire opposées, puissent y trouver leur place. 

Photo : DR
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