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Giorgia Meloni. Au service de l’Italie

En Italie, un parti patriotique peut en cacher un autre. Frères d’Italie est désormais donné à 20 % dans les sondages, juste derrière la Ligue de Matteo Salvini, donnée première formation politique du pays. La dirigeante de Frères d’Italie, Giorgia Meloni, a écrit un ouvrage en italien. Lionel Baland l’a parcouru pour Breizh-info.

Lassée de lire des informations tronquées sur sa personne, la dirigeante du parti patriotique italien Frères d’Italie Giorgia Meloni a décidé de publier un livre intitulé Je suis Giorgia. Mes racines, mes idées. L’ouvrage en italien est vendu 18 euros et compte 336 pages. Il a été acheté par 100.000 personnes au cours des dix premiers jours suivant sa parution.

« Je suis Giorgia. » 

Le 19 octobre 2019, le centre-droit composé des deux partis patriotiques, La Ligue de Matteo Salvini et Frères d’Italie de Giorgia Meloni, et du parti conservateur Forza Italia de Silvio Berlusconi organise une manifestation à Rome contre la naissance du gouvernement Conte II. Les drapeaux des trois formations politiques brandis par les manifestants s’entremêlent.

Giorgia Meloni prend la parole sur la scène installée à l’occasion, entre ses alliés Silvio Berlusconi et Matteo Salvini, et dénonce les attaques contre la famille, la patrie, l’identité religieuse et de genre. Elle conclut : « Je suis Giorgia. Je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne. Vous ne m’enlèverez pas ça. » La foule salue cette déclaration par des applaudissements.

Afin de ridiculiser Giorgia Meloni, des individus utilisent ses propos en les remixant sur un fond de musique disco . L’effet escompté n’a pas lieu et l’inverse se produit : la musique et les paroles connaissent un énorme succès, surtout parmi les plus jeunes. Le titre de l’ouvrage Je suis Giorgia en découle.

Giorgia n’aurait pas dû voir le jour 

Giorgia Meloni considère devoir tout à sa mère, une femme forte et cultivée qui lui a donné le goût de la lecture. Alors qu’elle avait déjà une fille et que son compagnon l’avait quittée, la mère de Giorgia a voulu avorter et a finalement renoncé. Giorgia est très proche de sa sœur Arianna.

Front de la Jeunesse  

Lorsqu’elle a 15 ans et demi, Giorgia rejoint le Front de la Jeunesse, l’organisation de jeunesse du Mouvement social italien (MSI). Elle y apprend la vie de militant. Chacun des membres de la section du son quartier apporte sa contribution financière afin de payer les affiches et l’achat de colle. Giorgia prend part aux collages, tout en exerçant de petits boulots afin d’arrondir les fins de mois de sa famille.

Le tournant 

En 1993, le second tour des élections municipales à Rome voit s’affronter Gianfranco Fini du MSI et l’écologiste Francesco Rutelli. Les idées nationalistes sont désormais politiquement influentes.

Giorgia Meloni raconte que, pour de nombreux jeunes du parti, la transformation, lors du congrès de Fiuggi en janvier 1995, du Mouvement social italien (MSI) en Alliance nationale (AN), aux idées plus modérées, plus orientées vers la droite libérale afin de se profiler en tant que parti de gouvernement et de s’adapter à l’air du temps, est positive. Un an plus tard, le Front de la jeunesse, suivant cette évolution, devient l’Action de la jeunesse. Giorgia Meloni est élue à sa tête en 2004.

En 2006, elle est élue député et est, de 2006 à 2008, un des vice-présidents de la Chambre.

Ministre de la Jeunesse 

En 2008, Le Peuple de la liberté est lancé par Silvio Berlusconi et réunit le parti de ce dernier, Forza Italia, et l’Alliance nationale. À l’issue des élections législatives, Giorgia Meloni devient ministre de la Jeunesse. L’année suivante, les deux partis fusionnent.

Bien qu’elle dénonce le comportement peu scrupuleux qu’a eu Silvio Berlusconi, Giorgia Meloni défend le gouvernement Berlusconi IV (2008-2011) auquel elle a pris part en tant que ministre : « Le gouvernement de centre-droit de Berlusconi a dû être démis. Pour les mêmes raisons qui font que je suis toujours fier d’y avoir participé, même avec toutes ses limites. Parce qu’il avait à cœur la défense de l’intérêt national, il a refusé d’être subordonné à la France et à l’Allemagne, il s’est comporté comme ce qu’il était, c’est-à-dire le gouvernement d’une nation fondatrice de l’Union européenne, l’une des principales puissances économiques du monde, avec un rôle géopolitique stratégique qu’il convient de valoriser. Aux yeux de ceux qui pensent que la fonction de l’Italie doit être celle d’une colonie, d’une terre de conquête où ils peuvent librement mener leurs raids, le gouvernement de Berlusconi était coupable de vouloir encore considérer l’Italie comme une grande nation, et était donc un obstacle à éliminer. » 

Elle précise : « En attendant, quel est le spread ? Techniquement, c’est le différentiel entre les obligations d’État allemandes et italiennes, économiquement, c’est l’un des indicateurs qui mesurent la solvabilité d’un État, puis sa crédibilité sur les marchés, mais politiquement, c’est l’outil utilisé depuis des années pour aider ou pénaliser les gouvernements selon qu’ils sont invisibles ou non aux yeux de ceux qui manœuvrent. Mais, surtout, pourquoi l’écart a-t-il tant augmenté en 2011 ? Il est certain que le gouvernement italien a été affaibli par les enquêtes, mais la raison de ce pic, facilement vérifiable, est qu’à un moment donné la Deutsche Bank, une banque allemande, avait décidé de vendre en quelques heures la plupart des obligations italiennes qu’elle avait dans le ventre, créant la panique et l’émulation sur le marché. C’était un choix allemand. Et qui était Mario Monti ? Un représentant autoritaire des consortiums européens qui pouvait garantir certains choix impopulaires en Italie mais populaires à l’étranger, d’autant plus qu’il était arrivé au gouvernement non pas parce que choisi par les citoyens mais grâce à une révolution de palais. » 

Frères d’Italie 

En 2012, des cadres quittent le Peuple de la Liberté de Silvio Berlusconi pour fonder le parti Frères d’Italie. Lors des législatives de février 2013, cette formation politique obtient 2 % et 9 députés.

Giorgia Meloni devient la présidente de Frères d’Italie en 2014.   En 2016, elle se présente aux élections pour devenir maire de Rome, alors qu’elle attend famille, et arrive en troisième position.

Giorgia Meloni a un enfant, une fille appelé Ginevra, et vit avec le père, sans être mariée avec lui.

Lors des élections législatives de 2018, Frères d’Italie obtient 4,35 %.

Giorgia Meloni présente ensuite, dans la dernière partie de l’ouvrage, ses idées et son programme pour l’avenir.

Lionel Baland

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2 réponses à “Giorgia Meloni. Au service de l’Italie”

  1. patphil dit :

    tiens, des italiens ne veulent pas mourir , ils veulent rester italiens et non mondialisés, ils ont donné au monde la pizza, sans jamais l’imposer, ils avaient importé de chine l’idée des pates mais sans qu’on leur impose
    être soi même, c’est mal ?

  2. louis dit :

    cette femme va sans doute cartonner !

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