Algérie. Des milliers de clandestins subsahariens « reconduits à la frontière » en plein désert

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Confrontée elle aussi à une immigration illégale, l’Algérie procède à des « reconduites à la frontière » que certains pourraient qualifier d’assez peu conventionnelles…

L’Algérie reconduit dans le désert des milliers de clandestins

Certains pays du Maghreb semblent traiter la question de l’immigration clandestine de façon très « frontale ». À la fin du mois de février dernier, le président tunisien dénonçait « une entreprise criminelle ourdie […] pour changer la composition démographique de la Tunisie » en se livrant à un plaidoyer ferme pour mettre fin aux arrivées de « hordes de migrants clandestins » en provenance d’Afrique subsaharienne dans son pays.

Depuis quelques jours, c’est au tour de l’Algérie d’être la cible de critiques pour avoir expulsé des milliers de migrants illégaux à proximité de la frontière du Niger. Des clandestins qui auraient été tout simplement abandonnés dans le désert par les autorités algériennes, avant d’atteindre à pieds le village nigérien d’Assamaka, comptant un peu plus de 300 habitants.

Le lieu abrite en effet le centre de transit de l’OIM (Organisation internationale pour les migrations), affilié à l’ONU. Dont le rôle est notamment de faciliter les retours volontaires des migrants vers leur pays d’origine.

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Village d’Assamaka, Niger. Source : capture Google Maps

Le phénomène s’est accentué depuis le début de l’année 2023, les rapports de différentes ONG indiquant ainsi, notamment Médecins sans frontières, que plus de 4 600 migrants seraient arrivés dans la ville entre le 11 janvier et le 3 mars derniers tandis que le nombre de « reconduites à la frontière » aurait augmenté ces dernières semaines.

Par ailleurs, les ONG ont rapporté que moins de 15 % de ces clandestins subsahariens ont pu trouver un abri ou une protection à leur arrivée à Assamaka, où le centre de transit est saturé. Certains migrants logent désormais dans le centre de santé local.

Pour sa part, Médecins sans frontières a jugé la situation « préoccupante », se déclarant incapable de faire face aux besoins de soins médicaux de ces migrants de retour d’Algérie. De son côté, le coordinateur de MSF au Niger, Jamal Mrrouch, a qualifié cet afflux de « sans précédent », soulignant qu’il y a un besoin urgent d’aide humanitaire.

27 000 clandestins expulsés en 2021

Par ailleurs, Jamal Mrrouch a affirmé qu’une « réponse humanitaire d’urgence de la part de la Cédéao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), d’où provient la majorité de ces personnes », était impérative.

Au mois de juin 2022, MSF avait déjà estimé à l’époque que ces « reconduites à la frontière » de la part des autorités algériennes avaient concerné plus de 14 000 clandestins au cours des premiers mois de l’année 2022. En 2021, plus de 27 000 migrants illégaux auraient ainsi été transférés en plein milieu du désert à proximité du Niger par l’Algérie.

Comme le rappelle le média en ligne marocain Hespress, le Niger est un pays enclavé d’Afrique de l’Ouest, à la lisière sud du désert du Sahara et bordé par la Libye et l’Algérie au nord, le Bénin et le Nigéria au sud, le Burkina Faso au sud-est, le Mali à l’ouest et le Tchad à l’est. Il se situe le long de la frontière entre les régions sahariennes et subsahariennes, et les 4/5èmes de son territoire sont des déserts arides.

À noter également que les autorités nigériennes n’exercent pas de contrôle réel sur la frontière avec l’Algérie, facilitant donc le reflux des clandestins par cette dernière dans cette région désertique.

La même source précise aussi que le Niger est également un pays de transit pour la migration clandestine et ce sont près de 25 nationalités (Mali, Guinée, Burkina, Sénégal, Bénin, Côte d’Ivoire, Gambie, Soudan, Nigéria, Cameroun, Sierra-Léon…) désireuses de gagner l’Europe qui passent par son territoire en destination du Maghreb avant de tenter la traversée maritime vers le Vieux Continent. Et, la France peut en témoigner, une large partie de ces migrants parvient toutefois à échapper à une « reconduite » dans le désert du Sahara…

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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Une réponse

  1. Ce n’est pas la Bretagne, dont les fils n’ont pas eu le courage de s’opposer à la colonisation française, qui pourra éviter la colonisation africaine. Tout au plus on verra DIWAN donner des cours du soir de français, en ne comprenant pas pourquoi l’émir de Paris ne fait pas davantage pour le maintien de la langue française. Rappelons qu’au 4° siècle, les troupes bretonnes étaient appelées “les derniers des romains”.
    Peut être est il temps de se séparer le plus possible de cet arbre vermoulu parisien.

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