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8 mars : quand un émir arabe du XIIe siècle nous raconte le privilège d’être femmes européennes

Le 8 mars est désormais un passage obligé, il faut – sous peine d’opprobre sociale – prendre part au vaste cirque politico-médiatique qui “célèbre” hypocritement La femme. Comme si on en avait jamais vu une, comme pourrait ajouter Joseph de Maistre (1). Le ponctuel condensé de pleurnicheries, de délires et d’accusations auquels nous sommes hélas désormais accoutumé-e-s. Si ça chouine dans tous les sens, la palme revient encore à celles qui s’inventent un passé digne d’une cloîtrée d’Arabie Saoudite. (Vous savez, ce charmant pays où l’on préfère laisser des fillettes être brûlées vives plutôt que de les secourir car dépourvues de leur voile islamique).

Femme probablement issue d’une tour du 93 ou d’un village d’Arabie Saoudite.

Comme il devient difficile de s’en décrotter, de cette fête, il m’est venu une idée : et si l’on en profitait pour rappeler l’insigne privilège que nous avons d’être européennes ? L’immense chance que nous avons d’être nées sur cette terre de libertés et de respect pour la gent féminine ?

Et puisque que j’ai évoqué l’Arabie je vais invoquer un Arabe, Usâma ibn Munqidh, pour vous en convaincre, rapportant une de ses anecdotes ô combien éclairante. Car c’est souvent au travers du regard des autres, que nous distinguons le mieux ce que nous sommes.

Ce prince syrien, émir de Shayzar, est l’auteur d’une célèbre chronique autobiographique, Kitab al-I tibâr  (Le livre de la réflexion), qui nous offre un tableau du Proche-Orient du XIIe siècle. Un témoignage inestimable des rapports entre l’Occident chrétien et le monde musulman dans le contexte des croisades. Un contexte qui ne se réduit pas à la guerre, puisque durant les nombreuses années de trêve, Arabes et Européens entretenaient des relations commerciales et les élites respectives étaient amenées à se côtoyer. C’est durant ces périodes qu’Usâma ibn Munqidh, homme politique et historien doté d’une grande sagesse et d’une encore plus grande curiosité intellectuelle, observe et annote les comportements de ses fréquentations occidentales.

Dans plusieurs de ses récits, l’homme raconte être frappé par l’extrême liberté des femmes de ceux qu’il nomme indistinctement “les Francs”, qu’il s’agisse de Français, d’Anglais, d’Allemands ou d’Italiens. Il voit ces femmes se promener dehors accompagnées de leur mari ou de quelque connaissance, converser librement avec les uns ou les autres, prendre la parole quand bon leur semble. Inutile de préciser que cette désinvolture l’effare, le sidère, le choque profondément. C’est pour lui le signe d’un total manque d’honneur. Ce qui l’étonne d’autant plus que ces Croisés qu’il décrit d’une témérité et d’une brutalité sans pareil au combat, se montrent, selon lui dénués de toute autorité sur leurs compagnes.

Ce qui ressort de ce témoignage – datant de presque un millénaire ! – c’est le naturel avec lequel les deux sexes se rapportent l’un l’autre chez les Européens. Une aisance qui est un des signes distinctifs de notre civilisation. Alors, c’est peut-être ces petites perles historiques, dont nos annales regorgent, qu’il faudrait rappeler à l’occasion du 8 mars. Ce sera sûrement plus utile au “women empowerment” que les chaises antimanspreading et autres bêtises de petites bourgeoises américanisées et ennuyées souffrant de vide existentiel.

Encore une avancée féministe vouée à changer le quotidien des Afghanes.

Audrey D’Aguanno

(1) En référence à sa célèbre phrase: « Il n’y a point d’homme dans le monde. J’ai vu, dans ma vie, des Français, des Italiens, des Russes, etc. ; je sais même, grâce à Montesquieu, qu’on peut être Persan : mais quant à l’homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie, s’il existe, c’est bien à mon insu. »

Crédit photo : Capture Thegingerchloe

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