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Autriche. Une victoire électorale pour la Reconquista

Martin Sellner est un activiste identitaire autrichien. Il est notamment connu pour sa conférence, à Potsdam sur la remigration. La conférence a déclenché une polémique sur la scène politique européenne au sein du groupe Identité et Démocratie entre le Rassemblement National et l’AfD. Le lanceurs d’alerte est interdit de territoire allemand et suisse pour dénoncer l’invasion migratoire sans précédent que subit l’Europe. Il s’est fait arrêter en pénétrant illégalement en Suisse pour donner une conférence. Pourchassé par le régime, aimé de la jeunesse : Martin Sellner est le leader d’opinion le plus important de la Nouvelle Droite. Voici son analyse sur la victoire du FPÖ, initialement disponible sur secession.

Le 29 septembre, l’histoire s’est écrite. Le FPÖ est arrivé en tête avec plus de 28,9% des voix. Pour la première fois dans l’histoire de la 2e République, aucun des deux (anciens) partis populaires ne monte sur le podium. Un vieux chapitre de la République se termine.

Herbert Kickl a pour cela clairement dépassé le précédent record de Jörg Haider de 26,91 % en 1999. Le FPÖ a coloré en bleu de nombreux LänderMartin Sellner et communes. La majorité des actifs, des jeunes et surtout des ouvriers (50 %) ont voté pour Herbert Kickl. Les derniers bastions des partis du système sont comme toujours les retraités.

La situation était idéale pour le coup décisif bleu. Le ÖVP est empêtré dans une coalition impopulaire avec les Verts. Karl Nehammer (ndlr : chancelier de l’Autriche) est loin d’avoir la stature de Sebastian Kurz. L’opposition de gauche est en outre divisée. Après une lutte acharnée au sein du parti, le marxiste de salon Babler s’est imposé face au social-patriote Doskozil. De plus, le KPÖ (ndlr : parti communiste autrichien), le parti satirique « Bier » et la liste « GAZA » ont des projets de concurrence dans leur propre milieu électoral. Le résultat est un score cataclysmique de 21,1 % pour le SPÖ (ndlr : parti social-démocrate autrichien).

Le FPÖ a surtout pu profiter d’anciens abstentionnistes et d’anciens électeurs de l’ÖVP. Lors du plus grand transfert historique d’électeurs de l’ÖVP vers le FPÖ, environ 443 000 anciens partisans de Sebastian Kurz ont changé de camp. L’ÖVP est revenu là où il était avant l’ère de l’homme politique d’exception déchu et où il restera probablement à l’avenir : derrière les Freiheitlichen (ndlr : le nom commun du FPÖ). Seule la mise en scène d’une course au coude à coude par des sondages présumés truqués a permis à l’ÖVP de se hisser à 26,3 %. Une baisse de 11,2 % par rapport à 2019 pèse néanmoins lourd.

Une majorité stable pourrait néanmoins être formée avec le FPÖ. Dans cette coalition bleu-noir, l’ÖVP devrait cependant se contenter du rôle de partenaire junior. Toutefois, Nehammer et Babler ont tous deux exclu toute collaboration avec Herbert Kickl. Comme pour l’AfD en Thuringe, il est probable que la force politique la plus puissante de la République alpine soit tenue à l’écart du pouvoir par une coalition de perdants.

Une grande coalition entre l’ÖVP et le SPÖ aurait une majorité étroite et est actuellement attendue par la plupart des observateurs. Cependant, avant cela, il y aura de difficiles négociations de coalition, offrant au FPÖ de nombreuses opportunités de dévoiler le cartel des partis adverses. Une augmentation des sondages au-delà de 30 % est probable et planera comme une nouvelle menace au-dessus de la coalition de blocage des perdants.

Ce n’est qu’en cas de révoltes internes au sein du SPÖ et de l’ÖVP, entraînant le remplacement des dirigeants actuels par des candidats prêts à former une coalition, qu’une coopération avec le FPÖ serait envisageable. Cela semble toutefois peu probable.

Ce résultat n’est toutefois pas le plus mauvais possible. Si le FPÖ était arrivé en deuxième position, la catastrophe de 2017 aurait pu se répéter. Dans le pire des cas, on serait entré au gouvernement en tant que partenaire junior, en prenant mille distances, en se démarquant et en sacrifiant Herbert Kickl. Une deuxième place aurait donné des munitions aux adversaires libéraux de Kickl, qui rêvent de suivre la voie de Norbert Hofer.

Norbert Hofer, qui a dominé le FPÖ aux côtés de Strache après son succès aux élections présidentielles de 2017, voulait le parti, un peu comme Le Pen aujourd’hui, « dédiaboliser » le parti. Sous son influence, on s’est distancié du mouvement identitaire, on a licencié des fonctionnaires à l’appel de la presse et on a chargé une « commission d’historiens » autocritique de se pencher sur l’histoire du parti. Norbert Hofer s’est par ailleurs fait remarquer par les médias libéraux. Alors qu’il n’a jamais assez critiqué l’IBÖ (ndlr : le mouvement identitaire autrichien), il a exprimé publiquement son soutien à « Black Lives Matter » et à « Fridays for Future ».

Ce manque de courage défensif a été le talon d’Achille de la coalition noire et bleue. Les performances du vice-chancelier Strache contre le pacte de l’ONU sur les migrations et du ministre de l’Intérieur Kickl contre la folie de l’asile sont éloquentes. Mais au moment décisif, le découragement l’a emporté. Le scandale d’Ibiza a balayé Strache du pouvoir. L’ÖVP a ensuite exigé la démission de Kickl (sans toutefois critiquer Norbert Hofer).

Le parti n’a pas sacrifié Kickl et a quitté le gouvernement. Cela a sauvé le FPÖ. Le stratège de l’ombre de longue date s’est mis en avant. Il a remis le parti sur une voie courageuse, libre de toute distanciation et de toute défensive. Dans la crise de la Corona, Kickl s’est révélé être un ami de la rue. Contrairement à la direction de l’AfD, il s’est solidarisé avec le mouvement de protestation et est même intervenu en tant qu’orateur de l’homme. Kickl se distingue par sa brillance stratégique et sa force de caractère.

Après cinq ans de « cure Kickl », la comparaison fait mouche. Le FPÖ est un parti plus fort, plus indépendant, plus créatif et plus stable que jamais. Il choisit lui-même ses concepts et ses points de programme. Les prises de distance à l’appel de la presse n’ont plus lieu. Même les attaques primitives avant les élections, du reportage de RTL lors de la manifestation de l’IB à une prétendue « chanson SS » chantée lors d’un enterrement, sont restées sans effet.

Le succès électoral du FPÖ pèse doublement parce qu’il n’a pas été obtenu en prenant ses distances et en faisant de l’esbroufe. Lors de son dernier discours de campagne, devant une cathédrale Saint-Étienne illuminée en rouge, blanc et rouge, Herbert Kickl a appelé sans hésiter à la remigration, quelques jours après que Trump ait utilisé ce mot dans un post. Bloomberg et le Washington Post ont tous deux dû admettre que ce terme avait également une influence sur les pays anglophones depuis l’Autriche. Il y a cinq ans, en 2019, j’ai fait campagne pour les votes préférentiels de Herbert Kickls. A l’époque, le parti était au bord du gouffre. Si Hofer s’était imposé, cela aurait pu signifier la fin du FPÖ en tant que véritable force patriotique pour la remigration. Kickl s’est imposé au sein du parti et a commencé une histoire à succès sans précédent. De victoire en victoire électorale, il a conduit le parti vers l’année décisive de 2024.

La dernière grande victoire a scellé ce qui a commencé en 2019. La stratégie de Kickl et l’exigence de remigration sont devenues la nouvelle norme du parti. Contrairement à l’échec fatal d’Éric Zemmour, qui a légitimé le cap pris par Le Pen en France, le 29 septembre en Autriche représente également une victoire de la stratégie de reconquête. Je me sens conforté dans ma décision de ne pas fonder un ‘parti identitaire’, mais de poursuivre mon engagement en tant qu’organisateur, activiste et auteur dans le domaine métapolitique.

On peut espérer que la victoire du FPÖ fasse également école en Allemagne et en Suisse. On peut gagner des élections sans se distancer et avec la remigration. Ceux qui sont déçus que les victoires en Thuringe et en Autriche ne mènent pas directement au pouvoir politique devraient étudier la révolution conservatrice en Hongrie. La large victoire électorale d’Orbán en 2010 s’est paradoxalement construite sur une défaite électorale en 2006.

S’il avait remporté une courte majorité à l’époque, il n’y aurait probablement pas de Constitution de Pâques ni de « bloc national » aujourd’hui. Son succès a été possible parce qu’il a obtenu le pouvoir politique au moment où le terrain métapolitique était prêt. C’est exactement ce que le FPÖ doit faire maintenant. Le cours courageux et souverain doit être poursuivi. Les médias alternatifs doivent être renforcés, les médias patriotiques doivent être renforcés

Les espaces de liberté, la contre-culture et la théorisation doivent être encouragés. Le fait qu’Herbert Kickl, après sa victoire électorale, n’ait pas accordé sa première interview à un média du mainstream, mais à la chaîne alternative Auf1, est une raison d’être optimiste.

Au cours des cinq dernières années, les décideurs du FPÖ se sont débarrassés du patriotisme parlementaire et ont surmonté le « fétichisme électoral ». L’élection n’est pas un « acte magique » qui produit du pouvoir politique à partir de rien. Elle est une étape dans une grande lutte métapolitique pour le discours, la rue, les esprits et les cœurs. « Le cœur dit oui », tel était l’un des slogans électoraux étonnamment créatifs de la campagne victorieuse. Mon cœur me dit que nous devons maintenant mobiliser et activer les 1 403 497 électeurs du FPÖ. Le mouvement identitaire est dans les starting-blocks. Après une phase de pause tactique, nous voulons poser des actes décisifs dans les mois à venir, qui permettront à l’idée de la remigration de percer définitivement.

Le 29 septembre n’était que le début. Un nouveau chapitre de la République s’ouvre.

Martin Sellner

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “Autriche. Une victoire électorale pour la Reconquista”

  1. JLP dit :

    C’est confus, ou c’est traduit par Googol ?

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