Le Pays de Galles abrite l’une des collections les plus remarquables de chambres funéraires néolithiques en Europe de l’Ouest. Nichées dans les vallées, sur les collines ou au cœur des plaines, ces structures monumentales, datant de 4 000 à 2 000 avant J.-C., témoignent des croyances et des pratiques culturelles des premières communautés agricoles.
Une richesse archéologique unique
Près de 250 sites néolithiques sont actuellement répertoriés au Pays de Galles. Cependant, les experts estiment que cela représente à peine un tiers des tombes qui existaient autrefois. Ces vestiges offrent un aperçu inestimable de la transition des sociétés de chasseurs-cueilleurs vers des communautés agricoles plus sédentaires. Selon le professeur George Nash, spécialiste en archéologie et auteur de The Neolithic Tombs of Wales, cette transition a marqué un tournant décisif dans l’histoire humaine, avec l’émergence de nouveaux rituels célébrant les défunts.
Le professeur Nash explique que les pratiques funéraires ont considérablement évolué au cours des 2 000 années de la période néolithique. « Imaginez à quel point les pratiques religieuses ont changé depuis la naissance du christianisme », souligne-t-il. Ces transformations incluent le passage de l’utilisation de grottes naturelles à la construction de tombes en pierre et de tumulus, ainsi que l’évolution des méthodes d’inhumation, allant de l’enterrement simple à la crémation et à l’excarnation (exposition des corps aux éléments pour ne conserver que les os).
Ces rituels seraient originaires du « Croissant fertile » (région englobant la Turquie, Israël, la Syrie et le Liban actuels) avant de se diffuser vers l’ouest sur plusieurs siècles. Les tombes galloises contiennent souvent des outils, de la poterie et des bijoux, suggérant une croyance précoce en une vie après la mort où ces objets pourraient être nécessaires.
Une concentration remarquable sur les côtes
La majorité des sites funéraires néolithiques gallois se trouve près des côtes. Selon le professeur Nash, cette localisation stratégique reflète l’importance des ressources marines pour ces communautés. La pêche et les produits de la mer compensaient les risques de mauvaises récoltes ou de pertes de bétail. De plus, la disponibilité de la pierre dans ces régions a contribué à la durabilité des monuments.
La préservation de ces sites a également été favorisée par l’éloignement des zones agricoles intensives et des développements modernes, contrairement à d’autres régions de Grande-Bretagne et d’Europe où des projets d’infrastructure des XVIIIe et XIXe siècles ont détruit de nombreux vestiges.
Les premières tombes, telles que les dolmens (ou cromlechs en gallois), semblent avoir été réservées à l’élite. Au fil du temps, des tombes communautaires plus grandes ont émergé, témoignant d’une évolution vers des pratiques funéraires collectives.
Un exemple frappant est la chambre funéraire de Parc le Breos Cwm, située sur la péninsule de Gower. Ce monument trapézoïdal contient cinq chambres qui ont abrité les restes de près de 40 individus, regroupés par âge, sexe et même espèce, incluant des chiens. Ces derniers soulignent leur rôle central dans la transition des modes de vie, passant de la chasse à l’agriculture.
Une exploration fascinante d’un monde sans écriture
Pour le professeur Nash, les tombes néolithiques du Pays de Galles offrent une perspective unique sur le monde préhistorique. « Ces monuments énigmatiques sont des fenêtres ouvertes sur un passé sans récits écrits, où les preuves se limitent souvent à quelques pierres, des tessons de poterie et des restes humains fragmentaires. Mais à partir de ces éléments, les archéologues peuvent reconstituer des pans entiers de l’histoire. »
Ces sites, bien plus que de simples vestiges, incarnent la richesse culturelle et spirituelle des premières communautés agricoles du Pays de Galles, offrant une source inestimable de connaissances pour les générations futures.
Illustration : DR
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Une réponse à “Les tombes néolithiques galloises : une fenêtre sur un passé fascinant”
Un monde sans écriture…tout n’est que symboles! Instruisez-vous en lisant les ouvrages de cet excellent Bernard Rio…tout n’est que symboles dans une vraie église. Le soleil se lève à l’Orient et se couche à l’Occident déplacez-vous dextrorsum et à vous de découvrir le quatrième pilier du Temple de Salomon! Je vous donnerais la première lettre, donnez-moi la seconde…