Le RC Vannes a une nouvelle fois laissé échapper un match qu’il avait en main, ce samedi 17 mai à Bayonne. Une habitude qui, à deux journées de la fin du championnat, pourrait lui coûter sa place dans l’élite.
On ne comptera plus les occasions manquées. Mais celle-ci, face à l’Aviron Bayonnais, risque de laisser des traces. Car les Bretons, qui ont produit du jeu, inscrit quatre essais, et dominé la première période, ont encore perdu un match largement à leur portée. La faute, comme trop souvent cette saison, à une incapacité chronique à tuer les rencontres.
Une première mi-temps bien lancée… avant un essai-cadeau fatal
Tout avait pourtant bien commencé pour les Morbihannais. Dès la première minute, Rayasi ouvrait le score, profitant d’un cafouillage bayonnais. Puis Saili, en puissance, doublait la mise à la 33e, suivi d’un nouveau coup d’éclat de Rayasi. À 12-25, on croyait Vannes capable d’assommer Bayonne. Mais un essai mal défendu, juste avant la mi-temps, permettait aux Basques de rester dans le match. Une action casquette – une de plus cette saison – qui relançait les locaux à 19-25.
Trois points laissés aux poteaux : l’éternelle erreur
Autre habitude problématique : le refus de prendre les points quand ils se présentent. Une pénalité facile manquée par Lafage, puis d’autres opportunités négligées face aux poteaux, auront coûté cher. Ce sont neuf points au pied qui se sont envolés à Bayonne. Sur l’ensemble de la saison, ce sont 12 à 15 points au championnat qui ont été laissés sur le pré de la même manière. À ce niveau, c’est rédhibitoire.
Un trou d’air coupable et une fin trop tardive
En seconde période, le trou noir. Trois essais encaissés en moins de vingt minutes (Spring, Tiberghien, Mori), un carton jaune, et le score basculait brutalement en faveur des locaux (38-25). Et même si Kite redonnait espoir à la 73e minute, l’ultime séquence près de la ligne basque ne donnait rien. Encore une fois, les Vannetais s’inclinaient sur le fil.
Un meilleur promu depuis Bayonne… qui gâche tout
Il faut le dire : ce RC Vannes n’est pas une équipe de bas de tableau. C’est sans doute le meilleur promu depuis l’accession de l’Aviron Bayonnais. Mais l’équipe de Jean-Noël Spitzer, par orgueil ou manque de lucidité, refuse de sécuriser les points. Les fins de match sont cruellement ratées, la gestion stratégique fait défaut, et la lucidité disparaît quand tout se joue.
Au classement, la situation est critique : 36 points pour Vannes, lanterne rouge, contre 40 pour Perpignan, barragiste, et 41 pour le Stade Français. Il reste deux matchs, dont un ultime à La Rabine contre Pau avant d’aller à Bordeaux. Mais l’impression que laisse ce Vannes-là, c’est celle d’un collectif qui a le niveau pour rester… et qui pourrait descendre uniquement parce qu’il refuse de se remettre en question.
Ce revers face à Bayonne n’est pas une surprise. Il est l’aboutissement logique d’une saison où le RCV se sera trop souvent tiré une balle dans le pied. Et si la descente en Pro D2 venait à se confirmer, elle ne serait pas la conséquence d’un déficit de talent, mais bien d’une accumulation de décisions stratégiques malheureuses et d’occasions gâchées.
YV
La fiche technique
Les points. Bayonne : 6 essais Maqala (6’), Rouet (21’, Mori (40’), Spring (52’), Tiberghien (64’), Mori (69’) ; 4 transformations Lopez (6’), Segonds (40’, 52’ 64’).
Vannes : 4 essais Rayasi (1’, 37’), Saili (33’), Kite (73’) ; 3 transformations Lafage (1’, 33’) et Debaës (73’) ; 2 pénalités Lafage (19’, 23’).
Avertissements. Vannes : Gorrissen (66’).
BAYONNE : Tiberghien – Erbinartegaray, Maqala, Mori, Carreras – (cap.) Lopes (o.) (Segonds, 7’), Rouet (m.) (Machenaud, 51’) – Cassiem (Habel-Kuffner, 41’), Chouzenoux, Bruni – Moon, Paulos (Iturria, 41’) – Tatafu (Tagi, 35’), Bosch (Martin, 49’ puis Bosch, 80’), Cormenier (Castillon, 49’ puis Cormenier, 80’).
VANNES : Surano – Porch, Boudehent, Saili, Rayasi (Taccola, 44’) – Lafage (o.) (Debaës, 49’), Varney (m.) – Edwards, Gorrissen (cap.), Parete (Boulier, 52’) – Metz, Marks (Bresler, 43’) – Medrano (Kite, 52’), Béziat (Blanchard, 52’), Vunipola (Moukoro, 52’).
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