Frères musulmans en France : Que dit le rapport ? [Version intégrale disponible]

Le dernier rapport de la Cour des comptes sur les Frères musulmans en France (à télécharger ici), publié en mai 2025, dresse un tableau alarmant de la structuration, des financements et des stratégies d’influence de cette mouvance politico-religieuse. Il s’agit sans doute du document officiel le plus complet jamais publié sur le sujet, offrant une plongée précise dans un réseau tentaculaire et opaque qui, sous couvert de respectabilité, poursuit une logique d’islamisation politique du territoire.

Une organisation pyramidale solidement implantée

Le rapport confirme l’existence en France d’un « cercle restreint » de militants assermentés, estimé à environ 400 à 1 000 membres, autour duquel gravitent des milliers de sympathisants répartis dans un écosystème d’associations, d’écoles, de lieux de culte et d’organismes caritatifs. Cette structuration s’appuie sur un réseau de 139 lieux de culte officiellement affiliés à la fédération « Musulmans de France » (ex-UOIF), répartis dans 55 départements, représentant 7 % des 2 800 mosquées françaises. Chaque vendredi, environ 91 000 fidèles fréquenteraient ces lieux.

Le rapport insiste sur la méthode bien connue des Frères musulmans : le double discours. Officiellement, leurs représentants défendent les valeurs républicaines et laïcité ; en réalité, nombre de documents internes, notamment en langue arabe, prônent une société islamique régie par la charia. Le théologien AL-QARADAWI, figure de référence de la mouvance, affirmait que les musulmans devaient tirer parti des lois européennes pour imposer, à terme, un modèle islamique en Occident

Le rapport cite également des formations où l’on apprend à des responsables associatifs à s’adresser différemment à la presse ou aux institutions, et à adapter leur langage en fonction de l’interlocuteur pour ne pas éveiller de soupçons.

Des financements opaques, souvent étrangers

L’un des volets les plus sensibles du rapport concerne les financements étrangers, principalement en provenance du Qatar et du Koweït. Plusieurs fonds de dotation ont été identifiés comme étant au cœur de la stratégie de financement des Frères musulmans en France. Le plus emblématique, Al-Wakf, lié à Musulmans de France, a été dissous par décision de justice en juillet 2024 pour opacité financière et pour avoir sollicité des dons publics sans autorisation.

Des associations comme Islamic Relief, Ummah Charity ou Sciences et Education ont aussi été pointées pour leurs liens directs ou indirects avec la mouvance frériste et pour des opérations de collecte de fonds à destination de l’étranger ou de projets peu transparents. Certaines ont été dissoutes ou leurs fonds gelés par les autorités françaises.

Le rapport souligne également l’importance des instituts européens de sciences humaines (IESH), notamment ceux de Saint-Denis et de la Nièvre, qui forment des prédicateurs sur une base doctrinale conforme à l’idéologie des Frères musulmans, mais sous des atours universitaires. Ces établissements reçoivent des subventions publiques et bénéficient d’un statut privé d’enseignement supérieur, ce qui leur confère une apparence de respectabilité trompeuse.

Par ailleurs, les « écosystèmes locaux », notamment autour de mosquées comme celle de Lille-Sud ou de Creil, sont décrits comme de véritables foyers d’islam politique, mêlant lieux de culte, écoles, associations sportives ou caritatives et commerces communautaires, avec une influence grandissante sur la jeunesse et les élus locaux.

Une hybridation inquiétante avec le salafisme

Le rapport met en lumière une hybridation croissante entre frérisme et salafisme, sous l’effet conjugué de motivations doctrinales et financières. Lors des Rencontres annuelles des Musulmans de France (RAMF) au Bourget, les éditions fréristes et salafistes cohabitent sur les mêmes stands. Certains prédicateurs issus de la mouvance, comme Hassan Iquioussen (expulsé en 2022), véhiculent des discours radicaux.

La branche française des Frères musulmans est la plus influente d’Europe, au point de dominer le Conseil des Musulmans Européens (CEM), ex-Fédération des organisations islamiques en Europe (FOIE), qui regroupe 28 structures nationales. Le CEM chapeaute également la branche jeunesse FEMYSO, le bras armé militant de la mouvance au Parlement européen. À cela s’ajoutent les conseils de fatwas, les réseaux de prédication et des connexions avec des ONG internationales comme Islamic Relief Worldwide.

Une menace idéologique persistante

La conclusion du rapport est sans appel : derrière un discours de victimisation et une posture légaliste, les Frères musulmans poursuivent depuis quatre décennies en France une stratégie d’infiltration patiente, ancrée dans les territoires, tournée vers la jeunesse, et qui vise à substituer progressivement les normes françaises par des normes religieuses islamiques intégralistes.

Le pays se trouve aujourd’hui confrontée à un choix stratégique : tolérer encore cette dissociation entre discours public et pratique réelle, ou prendre acte de cette idéologie subversive pour mieux y répondre sur les plans juridique, éducatif, financier et idéologique.

Ci-dessous, le discours visionnaire de Jean-Marie Le Pen sur le sujet.

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

2 réponses à “Frères musulmans en France : Que dit le rapport ? [Version intégrale disponible]”

  1. Vert dit :

    Uoif et foie sont des gropuscule s islamiques interdits aux émirats arabes unis depuis 2014

  2. Nicole Letallec dit :

    2800 mosquées en France ! « il faudra changer nos bonnes vieilles habitudes pour être acceptés par les nouveaux venus et leur très nombreuse progéniture….ou quitter le pays  » suivant récit qui ne laisse pas indifférent « les corps indécents ». On en est là. Bonjour tristesse.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Tribune libre

La réalité des nations européennes et surtout celle de la France

Découvrir l'article

A La Une, International

Salvador : un modèle pénitentiaire radical mais efficace… et si la France osait en tirer les leçons contre les Gangs et les dealers ? [Reportage]

Découvrir l'article

Sociétal

France : Gérald Darmanin lance les premières prisons modulaires pour désengorger les établissements pénitentiaires [Appel d’offre lancé ce lundi]

Découvrir l'article

A La Une, Sociétal

Rachid Nekkaz : « J’envisage la Remigration positive comme une dynamique positive, négociée entre la France et l’ensemble des pays Africains concernés » [Interview]

Découvrir l'article

Politique

Le vote des baby-boomers : une génération pivot qui a façonné la politique française (et notre avenir)

Découvrir l'article

Social, Tribune libre

Assistanat, pauvreté et mépris : réponse à Kevin Bossuet (Cnews), depuis la France qui se lève tôt… et qui n’en peut plus [L’Agora]

Découvrir l'article

Economie, Social

Asile : la France devient la première destination des migrants en Europe, entre laxisme et aveuglement idéologique

Découvrir l'article

A La Une, Sociétal

« La police ne peut plus rien pour vous » : l’ancien commissaire Maurice Signolet brise le silence [Interview]

Découvrir l'article

A La Une, Justice, Sociétal, Société

La politisation rampante d’une partie de la magistrature française : le cas du Syndicat de la Magistrature

Découvrir l'article

Economie

81 milliards d’euros pour entretenir la bureaucratie : la dérive folle des agences d’État

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky