Zones à faibles émissions (ZFE) : la fin programmée d’une mesure largement contestée…à moins que…

L’Assemblée nationale a franchi un pas décisif mercredi 28 mai 2025 en adoptant, à 98 voix contre 51 (c’est à dire avec à peine un tiers de la représentation nationale), un article de loi actant la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), ces périmètres urbains qui restreignent l’accès aux véhicules les plus polluants. Portée par une alliance inédite entre Les Républicains, le Rassemblement national, LFI et certains élus macronistes, la mesure doit encore être confirmée par l’adoption finale du projet de loi de simplification, attendu dans les prochaines semaines.

Une mesure emblématique de la loi Climat

Instaurées en 2019, puis élargies en 2021, les ZFE visaient à réduire les émissions de particules fines, responsables selon Santé publique France de près de 40 000 décès prématurés par an. Concrètement, elles interdisaient progressivement l’accès à certains centres urbains aux véhicules anciens, selon leur classification Crit’Air. À Rennes par exemple, les voitures non classées ou classées Crit’Air 5 sont interdites depuis janvier 2025, avec une extension prévue jusqu’en 2030.

Malgré leurs objectifs pseudo environnementaux, les ZFE ont cristallisé les critiques dans l’ensemble de l’échiquier politique. Nombre de députés, y compris à gauche, ont dénoncé une mesure « excluante », pénalisant les ménages les plus modestes incapables de remplacer leur véhicule.

Même chez les soutiens initiaux à la loi Climat, des voix se sont élevées contre la rigidité du système. Le ministre LR des Transports, Philippe Tabarot, a plaidé pour un dispositif assoupli, rappelant qu’il fallait « éviter de monter les Français les uns contre les autres ».

La suppression des ZFE remet en question un système déjà très hétérogène selon les territoires. Si Paris et Lyon, confrontées à une pollution chronique, ont appliqué des restrictions strictes, d’autres agglomérations comme Bordeaux, Montpellier ou Grenoble n’en étaient qu’aux phases pédagogiques ou prévoyaient une verbalisation à horizon 2027. Des dérogations existaient un peu partout pour les travailleurs en horaires décalés, les personnes handicapées ou les usages occasionnels.

Certaines métropoles, sentant le vent de la colère monter comme à Rennes, avaient mis en place un « Pass ZFE 24h », permettant de circuler exceptionnellement jusqu’à 52 jours par an dans la zone réglementée. D’autres, comme Saint-Nazaire ou Le Mans, restaient en marge du dispositif faute de dépassement régulier des seuils de pollution de l’OMS.

On remarquera qu’à chaque fois, ce sont des municipalités gérées par la gauche qui ont décidé, une fois de plus, de nouvelles contraintes, taxes et persécutions visant une catégorie importante de la population (ici les automobilistes), toujours derrière le vernis du « c’est pour votre bien, c’est pour la planète ».

Une suppression encore incertaine

Malgré ce vote retentissant, la suppression des ZFE n’est pas encore actée juridiquement. Le Conseil constitutionnel – cet organe non élu, qui fait la pluie et le beau temps « démocratique « dans ce pays envers et contre le peuple –  pourrait censurer cette disposition pour cause de « cavalier législatif », jugée sans rapport direct avec l’objet du projet de loi. De plus, le texte global doit encore faire l’objet d’un vote final en séance plénière.

Dans l’intervalle, les ZFE restent en vigueur dans les territoires concernés. Le gouvernement, par la voix d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, regrette une « démagogie anti-écolo » et une « défaite pour la santé publique ». À l’inverse, Marine Le Pen y voit une victoire contre une « écologie punitive ».

Cette décision marque un tournant politique majeur, symptomatique d’un ras-le-bol fiscal et réglementaire, et d’un refus croissant des Français d’endosser seuls le coût d’une « transition écologique » qui ressemble tout de même souvent plus à une religion fanatisée, voire à une secte, qu’à un enjeu rationnel de société.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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5 réponses à “Zones à faibles émissions (ZFE) : la fin programmée d’une mesure largement contestée…à moins que…”

  1. Poulbot dit :

    Si il y a eu baisse de la pollution c’est surtout du aux améliorations technologique sur les modes de propulsion.

    Les élues principalement de gauche, surtout dans les grandes villes comme Paris , Lyons oublie que ces villes sont construite dans de vallées et oui paris est dans une vallée entourer de collines (7) certes ce n’est pas visibles au premier abords , que construire des immeubles dans le fond des vallées fait barrage aux vents qui en temps normale chasse les pollutions en s’engouffrant dans ces vallées , de même réduire la vitesse sur les axes de contournement augmente la pollution par effet de stagnation , un véhicule qui roule vite provoque un vortex qui dilue la pollution par déplacement de l’air, sans ce vortex la pollution stagne sur place, cela est visible lors d’essai en soufflerie pour les études d’aérodynamisme du véhicule.

    En ce qui concerne les ZFE , elles ne sont qu’une discrimination entre les habitants.
    Pour ce qui est du mode de calcul , la c’est du n’importe quoi , car au lieu de ce basé sur la pollution RÉELLE du véhicule on ce base sur l’année de fabrication , un gros SUV ou une grosse berline de 8litres de cylindré actuel pollue certainement plus qu’un R5 bien régler.

  2. guillemot dit :

    Et vous croyez que le kaiser qui règne à Bruxelles va laisser faire ?

  3. Pierre dit :

    Le peuple refuse, « il faut changer le peuple »!
    Le conseil constitutionnel (je n’y mets pas de majuscule, car je ne vois pas en quoi il en mérite) est la tanière des pires politicards que la France ait eu à subir, à commencer par le « responsable mais pas coupable » ex premier ministre qui lui a servi de président jusqu’en mars et de son successeur tout aussi ex premier ministre. Sa seule utilité est de parer des oripaux de la légalité toutes les violations de cette chose déjà très liberticide que l’on appelle la constitution.

    Par ailleurs, « les métropoles mondialisées » https://www.worldcitiessummit.com.sg/ se sont données les moyens d’ignorer ce qui reste de souveraineté aux états dont les peuples sont réfractaires au « progrès ». Nous n’avons pas fini de subir les ZFE, peut-être sous un autre nom ou une autre forme. Mais la volonté de ces tortionnaires s’impose à nous, que nous le voulions ou non.

  4. Brun dit :

    Les mêmes qui veulent soi-disant réduire les décès dus à la pollution votent dans l’enthousiasme une loi instituant un permis de tuer, assorti pour faire bonne mesure d’un délit d’entrave à une décision de suicide assisté ou d’euthanasie. Comprenne qui peut. La seule chose à retenir est que tous ces nuisibles entendent légiférer, restreindre nos libertés, enquiquiner les Français. Il est plus que temps de s’en débarrasser. Supprimer les ZFE est un pas dans le bon sens.

  5. nicole dit :

    ZFE = ghetto !!!

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