Immigration illégale : la Grèce passe à la dissuasion pénale

La Grèce s’apprête à franchir une nouvelle étape dans le contrôle de son immigration. Face à l’inefficacité des expulsions, à l’accumulation de séjours irréguliers prolongés, et sous pression croissante à ses frontières, le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis a dévoilé le 29 mai un projet de loi qui entend criminaliser davantage encore l’immigration clandestine. Présenté comme une priorité nationale et européenne, ce texte vise à dissuader toute installation durable de personnes entrées illégalement sur le territoire grec.

Le ministre de la Migration, Makis Voridis, a annoncé la suppression pure et simple de la disposition qui permettait à des migrants de demander un permis de séjour après sept ans de présence irrégulière dans le pays. « À partir de maintenant, quiconque se trouve en Grèce illégalement ne sera jamais régularisé, n’obtiendra jamais un permis de séjour », a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision grecque Skai. Le projet de loi prévoit également jusqu’à cinq ans de prison et 10 000 euros d’amende pour les étrangers sans titre de séjour. Pour les récidivistes, l’amende pourra atteindre 30 000 euros, avec une interdiction d’entrée sur le territoire allongée de cinq à dix ans.

Vers la pénalisation des séjours illégaux

Avec ce texte, le gouvernement grec entend transformer le séjour irrégulier en infraction pénale, et non plus seulement administrative. La durée maximale de détention administrative avant expulsion passe de 18 à 24 mois, avec possibilité de prolongation. En complément, les migrants concernés pourront éviter la prison en acceptant un retour volontaire, mais les délais sont réduits à 14 jours, et les prolongations limitées à 60 jours, contre 120 auparavant. Des bracelets électroniques pourront être utilisés pour surveiller les intéressés jusqu’à leur départ effectif.

Le Premier ministre a justifié cette inflexion par la pression migratoire continue : plus de 1 000 migrants ayant atteint la Crète en l’espace d’une semaine, selon les rapports officiels relayés par Ekathimerini. La Grèce, principal point d’entrée de l’Union européenne en Méditerranée orientale, affirme ainsi vouloir mettre fin à un système régulièrement contourné, où seuls 2 500 migrants ont été expulsés en 2023, contre 74 000 interpellés, selon les chiffres du ministère.

Une réforme alignée sur les attentes européennes

Le projet de loi, intitulé « Réforme du cadre et des procédures de retour pour les citoyens de pays tiers », prévoit aussi d’élargir la notion de « pays tiers sûr », permettant le renvoi vers des pays de transit. Il est en phase avec les recommandations de la Commission européenne qui, dix jours plus tôt, appelait à faciliter les reconduites.

Paradoxe de la Grèce que l’on retrouve aussi en Italie ou en Espagne, Makis Voridis a par ailleurs annoncé une future série de mesures pour organiser l’immigration légale, justifiée par les besoins de main-d’œuvre. Selon le gouverneur de la Banque de Grèce, le pays manque d’environ 200 000 travailleurs.

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6 réponses à “Immigration illégale : la Grèce passe à la dissuasion pénale”

  1. Marie-Christine Perrin dit :

    Enfin une décision de bon sens ! l’invasion extra-européenne bouleverse notre façon de vivre et nos habitudes. En plus l’insécurité est partout, dans nos villes, dans nos campagnes, dans nos transports, dans nos écoles. « La disparition de notre belle culture ne fait plus aucun doute. Simple question de temps » (Récit follement romantique « les corps indécents » sur Amazon). Il serait grand temps de prendre des mesures drastiques pour sauver, à minima, l’avenir de nos enfants.

  2. Franck dit :

    …oui, mais l’Europe aura le dernier mot.

  3. Gaï de Ropraz dit :

    BRAVO, toujours, et encore, Marie-Christine !
    Il n’y a rien a rajouter, tout est dit !

  4. Milo dit :

    Il était temps que Mitsotakis aille à la manœuvre…

    Un exemple : je suis actuellement sur une île grecque, non loin d’autres îles où transitent de nombreux immigrants illégaux.

    Sur une population de 3500 autochtones, environ 500 étrangers vivent discrètement dans les soupentes de l’île. Dans l’ensemble, on se garde bien d’en parler.

    Comme en bien des endroits du monde d’aujourd’hui, le discours est, hélas, souvent double, schizophrénique, d’un côté des voix s’élèvent pour tenter d’endiguer les phénomènes migratoires qui mettent en péril la société telle que nous l’avons connue jusqu’il y a peu… de l’autre, nombreux sont ceux qui se précipitent pour employer cette manne, cette main d’œuvre, à bon compte…

  5. patphil dit :

    tant que les gouvernements accepteront de nourrir, loger, blanchir (quel mot!
    horrible) ces envahisseurs, ça continuera

  6. Parabellum dit :

    Pas de quoi se réjouir ces mesures sont absurdes .
    Le milieu carcéral est déjà surchargé , donc où vont être incarcérés les milliers de clandos ? Pour ceux qui iront en taule , devinez qui va payer pour les frais ?
    Des amendes de 10.000 à 30.000€ pour des gens quasiment toujours insolvables et qui vivent de l’argent public…..ah bon ….
    Interdiction de territoire :avec les frontières aussi perméables que celles de l’europe , on peut en douter, surtout qu’avant de leur interdire un territoire il faut d’abord les virer et vu qu’ils n’ont pas de documents pour justifier de leurs origines ils ne seront jamais expulsés car aucun pays n’en veut et surtout pas ceux d’où ils arrivent .
    Une infraction pénale implique le passage devant un tribunal et quand on sait la clémence dont font preuve les juges rouges envers les migrants on ne peut que douter de la réalité des sanctions .
    Bref de beaux discours pour rassurer la plèbe qui avale le tout avec satisfaction sans réfléchir plus que ça .
    La seule solution est de les empêcher d’arriver en europe à tout prix et pour ceux qui y sont déjà les isoler sur un territoire si éloigné et isolé que personne ne devra plus craindre leurs exactions et les maintenir sur place jusqu’à ce qu’ils décident de retourner chez eux .

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