L’établissement couru par la bonne société rennaise regarde le canal Saint-Martin, l’imposante bâtisse de deux étages aux allures de Loft, détonne par la modernité de la modénature de sa façade composée d’immenses baies vitrées. La chef Blandine Lucas, tient les rênes de cette maison qui était auparavant l’annexe bistronomique du restaurant étoilé le Saison.
En ce samedi midi, l’Essentiel fait quasiment salle comble et les discussions d’une bonne cinquantaine de commensaux animent deux salles aux lignes épurées, quasi austères, tout juste égayées par une décoration au parti artistique très contemporain.
À l’étage, un magnifique tableau de l’école de Pont-Aven, si l’ensemble dégage une impression de chic et de bon goût, reste que l’atmosphère souffre d’une certaine froideur.
La carte se veut accessible, même un samedi ou le menu du marché n’est plus d’actualité. Dès lors, deux options sont ouvertes : sur un menu d’entrée à 39€ ou bien un menu à 50€. En conséquence, la différence se joue sur les produits. Au chef de pallier l’écart de prix entre les deux menus par son savoir- faire, dans le but de satisfaire toutes les attentes à des budgets différents.
Sur les entrées survient le premier accroc, une tarte fine est annoncée mais en lieu et place une coque de pâte filo formée en panier accueille l’anchoiade , les légumes croquants, une chantilly salée et les œufs de caille, le tout relevé par quelques pointes de coulis de cresson tout autour. C’est plutôt bon, bien qu’assez minimaliste, mais l’interprétation très relâchée de la tarte fine pourra laisser un vrai regret aux puristes du genre…
À contrario, l’œuf toqué et sa mouillette parmesan, surmontée de têtes d’asperges vertes se montre bien plus convaincant et se révèle être même une vraie réussite, d’où une carte qui dénote un caractère aléatoire avec des bonnes et des mauvaises surprises, selon le choix des plats…
Mais l’incompréhension survient surtout à propose du plat, présenté comme une association de colin fumé ressemblant au haddock et du chorizo. Si la roquette est bien annoncée dans le libellé , on ne la devine pas aussi omniprésente, avec une fonction volumétrique qui désagrège l’harmonie du plat.
Manifestement, il y a sur ce plat une désagréable recherche d’économie et une utilisation sciemment disproportionnée de la roquette.
Heureusement, l’originalité et la bonne exécution des desserts, récupère cette déception. Dans la lignée des desserts « tendance » qui intègrent des légumes-racines ou autres raves, un guacamole sucré fait mouche. L’improbable guacamole trouve ainsi avantageusement sa place auprès de l’amertume et de l’acidité du pamplemousse, balancée par la richesse du chocolat blanc, le tout animé par le » crispy » du riz soufflé caramélisé.
Finalement, il ressort de ce repas une impression en demi-teinte, ponctuée de quelques bons moments, la bonne tenue de la cuisine n’est pas à remettre en cause, l’Essentiel est capable de satisfaire des palais exigeants et la bonne fréquentation du restaurant en témoigne.
Malgré tout, revient de manière assez récurrente le sentiment de manger une cuisine économe, un peu chiche sur les produits et qui sait avoir recours aux artifices de la présentation pour faire illusion dans l’assiette. Sans doute que les frais astronomiques du cadre commandent le service d’une cuisine rentable, soit, cela peut s’entendre, mais le client ne doit pas pâtir des contingences comptables , au chef de transcender des plats peu fournis en matières premières.
Raphno
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4 réponses à “Rennes. Couru par la bonne société rennaise, que vaut le restaurant l’Essentiel ?”
Fréquenté par la bonne société…! Ouais tout dépend des critères de départ! Bon bref cependant tout cela fait « nouveaux riches »! Des fiscardiens peut-être qui améliorent leur nom à droite et à gauche.
La Grande Arnaque : Le restau chic !
addition salée pour ne presque rien manger !
il nous suffirait de peser ce qui nous est servi et de faire le prix au kilo
la déco dans l’assiette est aussi une grosse arnaque
je suis toujours surpris que des aliments chauds soient servis sur des assiettes froides. La moindre des choses supposeraient que les assiettes soient tièdes voir chaudes, pour éviter un refroidissement rapide des aliments.
Quant aux desserts, à part le sucre qui ne coûte rien
à fuir !…………..
la critique qui assassiné…tous les restaurants se cassent la gueule a rennes après il faut pas s étonner que les chefs stoppent les frais et cherchent a gagner de l’ argent et avoir un établissement rentable
C’est marrant les commentaires de personnes qui ne se sont jamais déplacées pour vérifier. Facile de critiquer après une critique plutôt négative. Perso nous sommes allés en duo et avons été très bien accueilli et servi. Nous y retournerons et pour info ne sommes ni les proprios, ni amis des proprios ni des concurrents jaloux de leur succès, juste de simples clients. A bon entendeur 😉