Le gouvernement de Giorgia Meloni vient de signer – à nouveau – son ralliement au mythe le plus indécrottable du capitalisme mondialiste, à savoir, le besoin de main d’œuvre étrangère. Un phénomène pourtant insoutenable pour les pays d’accueil démontré par les chiffres.
La trahison des électeurs
Signé en juillet 2025, le « décret sur les flux » ouvrait les portes de la péninsule à 497 000 entrées régulières au cours des trois prochaines années (2026-2028). Il s’agit, dans la plus pure tradition libérale italienne, de couvrir les besoins de travail « non satisfaites par des ressources internes« , et donc d’importer en masse une main d’œuvre bon marché des pays en développement.
Le 1er août, un rapport technique signé par le sous-secrétaire d’État Alfredo Mantovano vient étayer le décret (p. 31) et fait état d’une « Main d’œuvre indispensable (…) difficile à trouver dans notre pays« , comme reporté par Il fatto quotidiano :
« La dynamique positive concernant l’évolution générale de l’économie et de l’emploi peut être soutenue, dans l’horizon des trois prochaines années, seulement avec une politique migratoire qui permette l’entrée en Italie de la main-d’œuvre indispensable au système économique et productif national et difficile à trouver dans notre pays. »
Une sentence à laquelle nous sommes accoutumés, mais pour le moins surprenante lorsqu’elle provient d’un parti – Fratelli d’Italia – largement élu pour son opposition à l’immigration de masse et qui avait promis une révolution en la matière.
Avec ce décret et ce rapport technique, le gouvernement déplace simplement la ligne rouge entre immigration légale et illégale – ce qui, on en conviendra, ne change pas grand-chose pour le commun des mortels italiens -, renonce à tout changement – ce qui est pourtant la mission du politique – et se rend à un système pourtant intenable. Intenable et contre-productif pour la population active locale puisqu’en plus de tirer ses salaires vers le bas, il empêche que les véritables mesures ne soient prises, comme la revalorisation des emplois dits « en tension ».
Une réalité non viable sur le long terme
Si l’on peut débattre à l’infini des opinions en termes d’immigration, une chose est difficilement discutable : la réalité. Celle qui est sous nos yeux (et que certains refusent de voir), mais aussi celle des chiffres, incontestables eux-aussi, puisqu’ils sont du même ordre dans tous les pays d’économie libérale et concluent que les taux de chômage et d’inactivité des immigrés et de leurs descendants sont significativement plus élevés que ceux des autochtones. En France, selon l’Insee, en 2023, le taux de chômage des immigrés est 42,9 fois plus élevé que celui des personnes sans ascendance migratoire directe et en Italie, selon l’Istat, en 2024, ce rapport est de 39,6 : le taux de chômage des étrangers est 39,6 fois plus élevé que celui des citoyens italiens.
Le besoin de main d’œuvre étrangère pour soutenir l’économie de type libérale est donc un cercle vicieux sans fin, insoutenable à terme pour les pays d’accueil, puisqu’une fois passée la première génération de travailleurs étrangers bon marché et dépourvus de revendications sociales – en d’autres termes acceptant des emplois sous-payés aux conditions de travail difficiles -, il faut importer de nouveaux travailleurs, les descendants de la première vague n’acceptant plus ni les bas salaires, ni les conditions de travail indignes. Et ainsi de suite, une génération importée faisant place à une autre génération importée.
Ce mythe de la solution de l’immigration économique vient donc en déconstruire un autre, celui des déplacements de populations. Si en effet, les communautés humaines se déplacent depuis toujours, jamais dans toute l’histoire de l’humanité un système n’a organisé de déplacement aussi massif d’individus.
Mais ça, les déconstructeurs ne vous le diront pas.
Audrey D’Aguanno
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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