Créé en 1996 sous le nom de Tri Nations, le Rugby Championship est devenu depuis l’intégration de l’Argentine en 2012 la vitrine du rugby de l’hémisphère sud. Cette compétition réunit trois des quatre nations championnes du monde – Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud et Australie – auxquelles se joignent les Pumas, toujours prêts à bousculer la hiérarchie. Avec son format resserré (six journées, douze matches, du 16 août au 4 octobre), il offre chaque année une intensité et une exigence que le Tournoi des Six Nations peine parfois à égaler.
Afrique du Sud : conserver le trône
Tenant du titre, l’Afrique du Sud veut réussir un doublé inédit. Les Springboks, sacrés champions du monde en 2023, restent une référence en termes de puissance et de discipline. Rassie Erasmus, de retour aux commandes, a choisi de confier le jeu à Manie Libbok à l’ouverture, tandis que Siya Kolisi, repositionné en troisième ligne centre, conserve le brassard. L’ouverture face à l’Australie, à Johannesburg, donnera le ton : les Boks n’ont jamais enchaîné deux sacres consécutifs dans le Rugby Championship.
Nouvelle-Zélande : en quête de certitudes
Les All Blacks, vingt fois vainqueurs de l’épreuve, abordent cette édition dans un contexte particulier. Après trois succès mitigés contre la France en juillet, la sélection de Scott Robertson doit encore trouver son équilibre. Le retour du capitaine Scott Barrett devrait stabiliser un pack en souffrance. Mais l’infirmerie reste bien remplie, obligeant à titulariser des joueurs comme Du’Plessis Kirifi ou Cortez Ratima. La double confrontation inaugurale contre l’Argentine, à Córdoba puis Buenos Aires, s’annonce cruciale pour mesurer le vrai niveau de cette génération.
Argentine : l’irrégularité chronique
Capables du meilleur comme du pire, les Pumas demeurent l’énigme du sud. Demi-finalistes de la dernière Coupe du monde, ils avaient battu les All Blacks et les Springboks en 2024 avant de s’incliner face à une Angleterre expérimentale. Leur force reste une combativité intacte, incarnée par Pablo Matera et Julián Montoya, tous deux centenaires en sélections. La star de cette campagne est l’arrière du Stade toulousain Juan Cruz Mallía, dont l’élégance et la polyvalence font merveille. À suivre également : Tomás Albornoz, l’ouvreur de Trévise, devenu en un an la plaque tournante du jeu offensif. Deux réceptions des All Blacks dès l’entame décideront de leurs ambitions.
Australie : reconstruire et espérer
Longtemps à la peine, les Wallabies sortent d’une tournée des Lions paradoxalement rassurante : défaits lors des deux premiers tests, ils se sont imposés dans le troisième grâce à une jeunesse audacieuse et au retour en grâce de Joseph-Aukuso Sua’ali’i, prodige passé du rugby à XIII au XV. Avec la fin de la « loi Giteau », qui limitait la sélection des expatriés, le nouveau sélectionneur Les Kiss dispose d’un vivier élargi. Le troisième ligne Tom Hooper, fraîchement parti à Exeter, illustre cette nouvelle donne. Objectif : éviter une troisième « cuillère de bois » d’affilée et viser une place sur le podium.
La hiérarchie devrait logiquement rester dominée par l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, mais l’édition 2025 s’annonce plus ouverte que jamais. L’Australie veut capitaliser sur son sursaut face aux Lions, tandis que l’Argentine, portée par son duo Mallía–Albornoz, espère surprendre à domicile. Pour les amateurs de rugby, ce tournoi reste un laboratoire stratégique et un avant-goût du futur Nations Championship prévu en 2026.
Samedi 16 août
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Afrique du Sud – Australie : 17h10 (Johannesburg)
Springboks: Aphelele Fassi, Edwill van der Merwe, Jesse Kriel, Andre Esterhuizen, Kurt-Lee Arendse, Manie Libbock, Grant Williams, Siya Kolisi, Pieter-Steph du Toit, Marco van Staden, Lood de Jager, Eben Etzebeth, Wilco Louw, Malcolm Marx, Ox Nche.
Remplaçants : Bongi Mbonambi, Jan-Hendrik Wessels, Asenathi Ntabakanye, Franco Mostert, Kwagga Smith, Cobus Reinach, Canan Moodie, Damian Willemse.
Wallabies: Tom Wright, Max Jorgensen, Joseph-Aukuso Suaalii, Len Ikitau, Dylan Pietsch, James O’Connor, Nic White, Harry Wilson, Fraser McReight, Tom Hooper, Will Skelton, Nick Frost, Taniela Tupou, Billy Pollard, James Slipper.
Remplaçants : Brandon Paenga-Amosa, Angus Bell, Zane Nonggorr, Jeremy Williams, Langi Gleeson, Nick Champion de Crespigny, Tate McDermott, Andrew Kellaway.
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Argentine – Nouvelle-Zélande : 23h10 (Córdoba)
Pumas: Juan Cruz Mallía, Rodrigo Isgró, Lucio Cinti, Santiago Chocobares, Bautista Delguy, Tomás Albornoz, Gonzalo García, Joaquín Oviedo, Marcos Kremer, Pablo Matera, Pedro Rubiolo, Franco Molina, Pedro Delgado, Julián Montoya (c), Mayco Vivas
Remplaçants : Ignacio Ruiz, Nahuel Tetaz Chaparro, Joel Sclavi, Guido Petti, Juan Martín González, Simón Benítez Cruz, Santiago Carreras, Justo Piccardo
All Blacks: Will Jordan, Sevu Reece, Billy Proctor, Jordie Barrett, Rieko Ioane, Beauden Barrett, Cortez Ratima; Ardie Savea, Du’Plessis Kirifi, Fabian Holland, Scott Barrett, Fletcher Newell, Codie Taylor, Ethan de Groot.
Remplaçants : Samison Taukei’aho, Ollie Norris, Pasilio Tosi, Patrick Tuipulotu, Samipeni Finau, Finlay Christie, Anton Lienert-Brown, Damian McKenzie
Samedi 23 août
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Afrique du Sud – Australie : 17h10
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Argentine – Nouvelle-Zélande : 23h10
Samedi 6 septembre
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Australie – Argentine : 06h30 (Sydney)
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Nouvelle-Zélande – Afrique du Sud : 09h05 (Wellington)
Samedi 13 septembre
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Australie – Argentine : 06h00
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Nouvelle-Zélande – Afrique du Sud : 09h05
Samedi 27 septembre
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Nouvelle-Zélande – Australie : 07h05
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Afrique du Sud – Argentine : 17h10
Samedi 4 octobre
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Australie – Nouvelle-Zélande : 11h45
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Argentine – Afrique du Sud : 15h00,
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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