La tempête qui a empêché, le 31 août dernier, le Tarifa Jet de DFDS d’assurer les traversées entre Saint-Malo et Jersey n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière cette annulation ponctuelle qui fait suite à pléthore de couacs que l’on nous a rapporté cet été, ce sont des mois de critiques et de mécontentement qui s’accumulent autour de la compagnie danoise, choisie en décembre 2024 pour remplacer Condor Ferries sur la liaison historique.
Dès l’annonce de l’attribution du contrat à DFDS, nombreux étaient ceux, à Saint-Malo comme à Jersey, qui s’interrogeaient sur la pertinence de ce choix. DFDS n’a aucune tradition ni savoir-faire en Bretagne, encore moins sur les lignes vers les îles anglo-normandes, façonnées depuis des décennies par Brittany Ferries et Condor. Huit mois plus tard, les critiques se confirment : traversées plus lentes (2 heures au lieu d’1h20), irrégularités de service, communication défaillante et absence de compensation immédiate pour les passagers bloqués.
Pendant que Jersey accumule les déconvenues avec DFDS, Guernesey, qui a choisi de maintenir ses relations avec Condor-Brittany Ferries, enregistre un bond spectaculaire : +74 % de visiteurs français au deuxième trimestre 2025 par rapport à l’an dernier. Les hôteliers jersiais, eux, s’alarment, et le Premier ministre de l’île, Lyndon Farnham, a reconnu que le service fourni n’était pas à la hauteur de ce qui a été promis.
Comme si la mauvaise qualité du service ne suffisait pas, le Pays Malouin rapporte qu’un rapport de la contrôleuse générale de Jersey a mis en évidence de sérieuses irrégularités dans le contrat. Prévu initialement pour 15 ans, il a été porté à 20 ans, sans véritable évaluation des risques et des bénéfices. Une extension qui nourrit la polémique et jette une ombre sur le rôle du ministre jersiais du Développement économique, Kirsten Morel, qui avait défendu DFDS bec et ongles.
La vérité, c’est que tout cela était cousu de fil blanc. Brittany Ferries, compagnie née et ancrée en Bretagne, aurait été la candidate naturelle et légitime pour reprendre cette liaison. Forte de son expérience, de sa flotte adaptée et de sa connaissance des flux entre la France et les îles anglo-normandes, elle aurait pu garantir un service fiable et attractif comme elle l’a toujours fait. Au lieu de cela, Jersey s’est liée pour vingt ans à un opérateur extérieur à la région, sans culture maritime locale et déjà critiqué pour ses errements.
La polémique enfle, à quelques mois des élections locales à Jersey. Dans ce contexte, de plus en plus de voix appellent à revoir le contrat et à rendre à Brittany Ferries la place qui devrait être la sienne. Car il en va de la crédibilité du service, du tourisme, mais aussi de la continuité territoriale entre Saint-Malo et les îles. Une logique simple : à la Bretagne, ses ports et ses compagnies ; à la Brittany Ferries, son savoir-faire historique.
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Une réponse à “Saint-Malo – Jersey : le fiasco DFDS confirme que Brittany Ferries a bien plus de légitimité pour cette liaison”
brittany ferry dont le président un ancien de la marine marchande.
Subventionne , par des dons a sos Méditerranée l’invasion migratoire.