La Bretagne administrative (B4) attire chaque année environ 20 000 habitants et affiche le taux de chômage le plus bas de France (6 %). Mais la chute de 50 % de la construction de logements neufs en 2024 et le retrait d’investisseurs aggravent une pénurie désormais considérée comme un risque économique majeur. Selon un baromètre régional dévoilé au Forum économique breton à Saint-Malo le 10 septembre, près de six dirigeants sur dix estiment que le logement constitue un obstacle important au recrutement.
« En Bretagne, nous avons en moyenne 25 000 créations d’emplois portés par les entreprises. (…) Nous souhaitons sensibiliser (…) sur le risque économique d’une pénurie de logement », alerte Jean-Pierre Rivery, président de la CCI Bretagne.
Secteurs en tension et premières initiatives
La crise est particulièrement visible dans l’hébergement-restauration : 87 % des entreprises du secteur identifient le logement comme un frein majeur au recrutement. Le Morbihan apparaît comme le département le plus touché : 46 % des employeurs y jugent le problème « très important ».
Les causes sont connues : 70,5 % des entreprises dénoncent la rareté des logements proches des lieux de travail et 65,1 % le coût de l’immobilier. « Les salariés doivent pouvoir habiter près de leur travail. La décarbonation commence par là », a plaidé Jean-Pierre Rivery auprès du journal Ouest-France le 11 septembre.
Certaines entreprises tentent de réagir. Le fabricant FenêtréA a lancé la construction d’un lotissement de 41 maisons avec garages, destinées à ses salariés, pour un coût total de 7 millions d’euros, à l’entrée de Beignon, dans le Morbihan.
Source : CCI Bretagne, Observatoire du logement breton
Des solutions limitées et coûteuses
Un quart des employeurs interrogés ont déjà mis en place des dispositifs d’aide : aide à la recherche de logement (56 %), mise à disposition temporaire (42 %) (sept entreprises sur dix dans l’hôtellerie-restauration), solutions de transport (21 %) ou aide financière (17 %). Mais seuls 8 % proposent un logement permanent.
Ces initiatives se heurtent à deux obstacles majeurs : le coût et la lourdeur administrative. Résultat, seules 26 % des actions engagées sont maintenues entièrement, 35 % partiellement et 39 % abandonnées. Selon la CCI Bretagne, 55 % des dispositifs mis en place restent actifs après quelques années. Autre difficulté : l’administration peut assimiler la mise à disposition d’un logement à « un avantage en nature ».
Face à l’ampleur du problème, plus de 60 % des entreprises réclament une intervention renforcée des collectivités et pouvoirs publics, ainsi que des dispositifs fiscaux adaptés. Dans l’hébergement-restauration, près de 60 % des professionnels demandent de telles mesures. Sans action coordonnée, préviennent les acteurs économiques, la Bretagne risque de voir son dynamisme freiné par une crise du logement devenue structurelle.
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