Selon une étude parue le 19 septembre 2025 dans la revue scientifique Nature Metabolism, la consommation régulière de boissons sucrées pourrait favoriser la dissémination du cancer colorectal dans l’organisme. L’enquête a été menée par le MD Anderson Cancer Center de l’Université du Texas, l’un des centres de recherche les plus réputés au monde en cancérologie.
Les chercheurs ont reproduit en laboratoire les conditions physiologiques résultant de l’ingestion de sodas ou boissons riches en fructose et glucose. Résultat : ce mélange de sucres stimule la mobilité des cellules cancéreuses, un mécanisme clé dans la métastase. En clair, les cellules deviennent plus aptes à se déplacer vers d’autres organes, notamment le foie, site le plus fréquent des métastases du cancer colorectal.
Un mécanisme identifié : l’enzyme SORD
L’étude a mis en évidence l’activation d’une enzyme, la sorbitol déshydrogénase (SORD). Celle-ci augmente le métabolisme du glucose et déclenche une cascade aboutissant à l’activation de la voie du cholestérol, qui favorise à son tour la prolifération des métastases.
En bloquant cette enzyme, les chercheurs ont pu ralentir le processus de dissémination, même en présence du mélange glucose-fructose. Une piste thérapeutique s’ouvre donc : cibler directement SORD ou utiliser certains médicaments déjà existants, comme les statines (habituellement prescrites pour réduire le cholestérol), pourrait bénéficier aux patients atteints de ce cancer.
« Nos résultats montrent que l’alimentation quotidienne joue un rôle non seulement dans le risque de développer un cancer, mais aussi dans l’évolution de la maladie une fois installée », explique la chercheuse principale, Jihye Yun, de l’Université du Texas.
Une maladie en progression chez les jeunes
Le cancer colorectal est l’un des plus meurtriers : troisième cause de décès par cancer chez les hommes aux États-Unis, quatrième chez les femmes, et deuxième cause toutes catégories confondues. Pour l’année 2025, l’American Cancer Society (ACS) prévoit plus de 154 000 nouveaux cas (colon et rectum confondus) et près de 53 000 décès.
Si la tendance globale est à une légère baisse de l’incidence chez les plus de 50 ans, grâce au dépistage et à l’évolution des habitudes de vie, la situation est inverse chez les jeunes générations. Entre 2012 et 2021, l’incidence a augmenté de 2,4 % par an chez les moins de 50 ans. Pire : une étude présentée en 2024 montrait une explosion des cas chez les adolescents et jeunes adultes depuis 1999, avec une hausse de 500 % chez les 10-14 ans et de 333 % chez les 15-19 ans.
Des facteurs de risque bien identifiés
Comme le rappelle l’ACS, certains facteurs de risque ne peuvent être modifiés (antécédents familiaux, prédispositions génétiques), mais beaucoup dépendent du mode de vie :
- excès de poids,
- diabète de type 2,
- tabagisme,
- consommation d’alcool,
- alimentation riche en viandes rouges ou transformées,
- cuisson à très haute température.
Les boissons sucrées, déjà accusées d’augmenter le risque d’obésité et de diabète, s’ajoutent désormais à la liste des comportements à risque pour l’évolution même du cancer.
Une piste pour la prévention et les traitements
Si les chercheurs appellent à poursuivre les investigations avant toute recommandation définitive, leurs résultats apportent une confirmation supplémentaire : limiter la consommation de sodas et de boissons sucrées ne relève pas seulement de la prévention du diabète ou de l’obésité, mais peut aussi jouer un rôle majeur dans l’évolution des cancers déjà déclarés.
Pour les malades, cibler l’enzyme SORD ou recourir à des statines pourrait, à terme, compléter les traitements classiques. Une approche qui illustre l’importance croissante du lien entre nutrition et cancérologie, domaine en plein essor.
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