Il y a des causes qui sont parfois pourries par ceux qui la défendent. Rien ne correspond mieux à cette vérité que les manifestations pour la paix en Palestine. En effet, dans de nombreuses villes occidentales les protestations plus que légitimes visant à dénoncer le drame en cours à Gaza et une guerre qui semble ne plus finir ont donné lieu à des débordements à des années-lumière de la cause que les manifestants prétendent défendre. Le summum ayant certainement été atteint ce week-end à Rome où les manifestants « pacifistes » ont attaqué le siège de l’association pro-vie Pro vita & famiglia et le bâtiment de Casapound qui abrite des familles en difficulté.
Samedi 4 octobre, un groupe de plusieurs dizaines de manifestants provenant du cortège pro-Palestine a assailli l’immeuble de CasaPound situé dans le quartier Esquilino. Une pluie de bombes artisanales et autres projectiles s’est abattue sur la façade et des antifas cagoulés ont tenté de pénétrer dans le bâtiment en défonçant la porte. Ils n’en ont été empêchés que par la riposte des occupants qui ont immédiatement réagi. Un enfant a été blessé par des éclats et des fumigènes et a connu des difficultés respiratoires graves.
Pour rappel, l’immeuble occupé abrite une vingtaine de familles en difficulté de logement, dont de nombreux enfants et des personnes handicapées. Des familles italiennes ont donc été attaquées pour le seul tort d’être hébergées auprès d’un mouvement qui a toujours pris clairement position en faveur des peuples qui luttent pour leur identité, dont le peuple Palestinien !
Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les assaillants… ou serait-il plus approprié écrire « escorter » puisque aucun d’entre eux n’a été appréhendé. Le mouvement CasaPound a accusé quant à lui des figures de la gauche institutionnelle et syndicale, ainsi que Fedez, le premier rapper d’Italie, qui déclarait quelques jours avant le raid antifa que seule la violence politique « changera les choses » et « qu’à son époque, on envoyait des bombes et on brûlait les centres sociaux de droite. » Le clivage entre sensibilités politiques diverses est à son comble, et depuis le meurtre de Charlie Kirk aux États-Unis, les antifascistes se sentent pousser des ailes, justifiés dans l’usage de la violence la plus extrême, encouragés dans le passage à l’acte par la glorification de son assassin.
Plus tôt dans la journée, c’est le siège national de Pro Vita & Famiglia, une association de défense de la famille qui milite contre l’avortement et l’enseignement de la théorie du genre dans les écoles, qui devait subir des dégradations, enregistrant le dix-huitième acte de vandalisme contre son bureau en quatre ans, motivé par la haine politique. Toni Brandi, le président de l’association, a déclaré : « Qu’il s’agisse de manifester pour l’environnement, la paix, contre les violences faites aux femmes ou autre, pour la gauche chaque occasion est un prétexte pour nous agresser » , touchant un point central, à savoir que n’importe quelle cause à défendre est un motif suffisant pour casser ou agresser, sans autre but que cela.
Sinon comment expliquer le récent saccage de la gare de Milan « pour soutenir la Palestine » ? Si telle était la volonté , pourquoi ce n’est pas le consulat ou l’office du tourisme israélien, quelque bureau Teva ou tout autre emblème de l’État hébreux qui a été visé ? À quoi sert-il d’incendier les véhicules ou de vandaliser les activités commerciales des braves gens pour soutenir la Palestine ?
Bien sûr, ces antifas bêtes et méchants ne représentent pas toute la gauche. Mais cette dernière, quelque soit l’échelon ou la mouvance, est décidément bien silencieuse lorsqu’il s’agit de dénoncer leurs exactions.
Audrey D’Aguanno
Illustration : DR
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