Véhicules électriques : l’Europe roule vers l’avenir, mais à deux vitesses

L’année 2025 confirme une tendance désormais impossible à ignorer : la voiture électrique s’installe durablement dans le paysage européen, mais la transition vers une mobilité « zéro émission » ne se fait pas au même rythme partout.
D’après les derniers chiffres du marché automobile, plus d’un quart des véhicules neufs immatriculés en Europe sont désormais électriques. Toutefois, les écarts sont considérables entre le nord du continent, pionnier de l’électrification, et le sud ou l’est, encore largement dépendants des carburants fossiles.

L’Europe du Nord, vitrine d’un futur électrique

En tête du peloton, la Norvège frôle l’achèvement complet de sa transition : près de 97 % des nouvelles voitures y sont 100 % électriques. La Suède (62 %), le Danemark (69 %) et la Finlande (56 %) affichent également des taux impressionnants, soutenus par des politiques d’incitation massives, un réseau de bornes de recharge dense et une fiscalité avantageuse.

Ces pays démontrent qu’un modèle électrique à grande échelle est possible, pour peu que les infrastructures et le pouvoir d’achat suivent.
L’Europe du Nord roule déjà vers le futur, pendant que le reste du continent cherche encore la bonne vitesse.

France et Allemagne : le moteur européen tousse

Les grands pays industriels du continent affichent des performances plus contrastées.
En Allemagne, les immatriculations de véhicules électriques à batterie ont progressé de près de 40 %, mais la part globale des véhicules électrifiés stagne autour de 28 % des ventes.
La fin de plusieurs primes à l’achat et la concurrence féroce des constructeurs chinois ont bouleversé le marché. Les consommateurs se tournent désormais massivement vers les hybrides rechargeables (+64 %), compromis entre autonomie et coût.

En France, la situation est plus mitigée : les ventes de véhicules électriques ont reculé d’environ 9 %, notamment à cause de la refonte du « bonus écologique » qui a exclu certains modèles étrangers.
La conséquence : une chute de plus de 25 % des ventes d’hybrides rechargeables et un ralentissement général du marché, malgré une base d’utilisateurs fidèle.

L’Est et le Sud accélèrent doucement

Dans des pays comme l’Espagnel’Italie ou la Pologne, la transition s’accélère mais part de plus bas.
L’Espagne a doublé ses ventes de véhicules électriques purs et plus que doublé celles des hybrides rechargeables.
La Pologne, de son côté, affiche une progression spectaculaire : +106 % de voitures électriques et +97 % d’hybrides rechargeables, soit désormais 11 % du marché automobile.
Les pays d’Europe centrale, souvent freinés par le coût d’achat et le manque de bornes de recharge, commencent à rattraper leur retard grâce aux flottes d’entreprises et aux aides européennes.

Un marché qui se transforme en profondeur

Sur l’ensemble du continent, le marché automobile se redessine :

  • Les véhicules hybrides classiques représentent désormais près de 35 % des immatriculations.
  • Les voitures 100 % électriques atteignent 27 %, juste devant les voitures à essence (27,2 %).
  • Le diesel, autrefois roi des routes européennes, tombe à 8 % à peine.

Cette mutation traduit un changement culturel autant qu’industriel : l’automobiliste européen n’achète plus seulement une voiture, mais un symbole de transition. Toutefois, les réalités économiques demeurent : le prix moyen d’un véhicule électrique reste trop élevé pour de nombreux ménages, et le réseau de recharge reste inégalement réparti.

Les constructeurs traditionnels reprennent la main

Contrairement aux idées reçues, la révolution électrique n’est pas dominée par les nouveaux venus.
Les géants européens de l’automobile ont pris l’ascendant sur les pionniers californiens :

  • Le groupe Volkswagen domine le marché, avec plus de 2,6 millions de véhicules électriques vendus entre janvier et septembre 2025.
  • BMWMercedes-Benz et Audi complètent un podium qui reste solidement germanique.
  • Le groupe Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Opel) se maintient à la deuxième place avec 1,46 million d’unités vendues.
  • Les marques asiatiques (Toyota, Hyundai, Kia, Nissan) conservent des positions fortes, notamment sur le segment hybride.

Quant à Tesla, autrefois symbole de la voiture électrique, elle recule désormais à la 18ᵉ place européenne, dépassée par des marques locales mieux ancrées et capables de produire à grande échelle.

Une Europe à plusieurs vitesses

Si la tendance est irréversible, elle reste inégale.
De l’Islande à la Bulgarie, en passant par la Bretagne ou la Pologne, le paysage automobile européen se fragmente entre pionniers et retardataires.
Les pays riches accélèrent la sortie des moteurs thermiques, tandis que les économies plus fragiles temporisent, redoutant un choc social et économique.

Derrière la communication verte, se profile une réalité : la transition écologique sera longue, coûteuse et asymétrique.
Car entre la Norvège qui s’offre des Tesla comme des trottinettes et la Grèce où le diesel reste roi, il n’y a pas une mais plusieurs Europes de la mobilité.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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5 réponses à “Véhicules électriques : l’Europe roule vers l’avenir, mais à deux vitesses”

  1. AD dit :

    Ces pays du nord vont en vacances en Espagne en voitures électriques ? Regardons la pollution engendrée par les batteries fournies à 80% par la Chine, l’extraction des métaux et le recyclage compliqué….la bagnole électrique c’est bien pour les bobos qui circulent en ville.

  2. Marc-François de Rancon dit :

    Une tonalité générale et des mots connotés dans cet article insupportable, à sens idéologique unique. Si Breizh Info confirme ce virage rédactionnel vers le bobo-écolo-gaucho-bourgeois, ma prochaine voiture sera tout sauf électrique ou hybride. Au moins 100% essence. Ou mieux : diesel. Résistance vaincra !

  3. Benjamin dit :

    En Norvège près de 97 % des nouvelles voitures y sont 100 % électriques.
    On n’est pas surpris quand on sait que la Norvège a refusé d’entrer dans l’Europe à 80% des voix car elle dispose de 95% d’énergie hydraulique grâce à ses nombreux barrages.
    L’électricité n’y coûte quasiment rien et les salaires y sont les plus élevés d’Europe (5000 € mensuel en moyenne). Ils auraient été débiles d’entrer dans l’Europe. Les Suisses également n’ont pas fait cette erreur et ont les mains libres.
    Rouler à l’électrique en Norvège, évidemment !
    Mais en France vu le prix de l’électricité et l’€scroquerie engendrée par les « énergies vertes » (éolien et solaire), les gens sont réticents et en ont marre qu’on leur fasse les poches.

  4. ALREN dit :

    Article un peu tendancieux de promotion de la solution électrique. En dehors des usages en mode local avec une voiture 100% électrique au prix d’une voiture thermique routière d’avant la transition, les voitures qui permettent les longues distances sont des véhicules hybrides. La partie électrique de l’hybride n’est que le cache sexe d’une voiture qui fait l’essentiel des déplacements en mode thermique. La plupart des versions rechargeables ne sont même pas rechargées une fois la petite quantité d’électricité stockée consommée. L’inconvénient écologique du principe est qu’on y transporte des kilos et un volume supplémentaire dû à la batterie. L’énergie gagnée en récupération aux freinages ne compense pas le supplément thermique nécessité par l’augmentation du poids. Je ne parle pas pas du coût engendré par la double motorisation.

  5. Pachibouzou dit :

    La Norvège s’offre des Tesla comme des trottinettes. Pourquoi? Parce que avec tous les barrages hydro électriques l’électricité coûte QUE DALLE, des CACAHUETES !
    Ils seraient bien cons de payer quand c’est presque GRATOS.
    Mais les Français eux, se font entuber par l’Etat, par l’Allemagne, par les promoteurs éoliens et par les €scrolos.
    Vive le Diesel. nous n’avons pas des barrages mais des Escrocs !

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