Immigration – l’explosion des faux mineurs, angle mort des politiques migratoires européennes

Les chiffres officiels révèlent une évolution préoccupante des demandes d’asile en Europe occidentale : le nombre de migrants se présentant comme mineurs alors qu’ils sont en réalité majeurs a fortement augmenté au cours de la dernière décennie. Selon les données des autorités britanniques, ce phénomène, longtemps marginal, est désormais structurel.

En 2014, les services de l’immigration avaient identifié 224 demandeurs d’asile ayant faussement déclaré être âgés de moins de 18 ans. Dix ans plus tard, ce chiffre dépasse désormais 1 000 cas par an, soit une multiplication par quatre, dans un contexte d’arrivées migratoires record.

Des chiffres en forte hausse depuis 2023-2024

Sur la seule première moitié de l’année 20241 317 migrants se présentant comme mineurs à leur arrivée ont finalement été reconnus comme adultes après réévaluation. Sur la même période, 2 122 procédures de contestation de l’âge ont été ouvertes par les autorités.

Les données complètes pour la seconde moitié de 2024 n’ont pas encore été publiées, en raison d’un changement de système informatique au sein de l’administration. Toutefois, si la tendance observée au premier semestre s’était poursuivie, le nombre total de cas litigieux aurait atteint environ 2 634 sur l’année, un niveau inédit.

Un statut particulièrement protecteur

Le statut de mineur non accompagné ouvre des droits spécifiques. Contrairement aux adultes, les mineurs ne peuvent pas être expulsés, bénéficient d’une prise en charge intégrale (hébergement, scolarisation, soins) et sont placés sous la responsabilité des collectivités locales, parfois dans des familles d’accueil ou des structures éducatives.

Ces avantages créent un fort incitatif à la fraude, d’autant plus que de nombreux demandeurs arrivent sans documents d’identité, ceux-ci ayant été perdus ou détruits durant le parcours migratoire.

Les principales nationalités concernées

En 2024, les nationalités les plus représentées parmi les migrants se déclarant mineurs non accompagnés étaient :

  • Soudan : 1 188
  • Afghanistan : 679
  • Iran : 598
  • Vietnam : 414
  • Syrie : 369

Ces chiffres concernent les déclarations initiales, avant vérification approfondie de l’âge réel.

Des contrôles largement jugés insuffisants

Les autorités disposent pourtant de pouvoirs légaux pour procéder à des évaluations scientifiques de l’âge (examens médicaux, imagerie), mais ceux-ci restent très rarement utilisés. Dans la majorité des cas, les décisions reposent sur des évaluations sociales subjectives menées par des travailleurs sociaux, avec un principe systématique de « bénéfice du doute ».

Même lorsqu’un migrant est estimé majeur par l’administration, il conserve le droit de contester la décision devant les tribunaux, qui peuvent revenir sur l’évaluation initiale. Des décisions judiciaires ont ainsi reconnu comme mineurs des individus pourtant décrits comme physiquement adultes par les services compétents.

Cette situation soulève des enjeux majeurs de sécurité, en particulier lorsque des adultes sont placés dans des structures destinées à des mineurs. Plusieurs affaires judiciaires récentes ont montré que des individus se présentant comme adolescents avaient commis des actes de violences graves après leur prise en charge.

Les autorités elles-mêmes reconnaissent la complexité de l’évaluation de l’âge, mais admettent que le système actuel présente des failles importantes.

Vers l’utilisation de l’intelligence artificielle

Face à l’ampleur du phénomène, le gouvernement britannique a annoncé en juillet 2025 le lancement de tests utilisant l’intelligence artificielle et la reconnaissance faciale pour estimer l’âge des migrants dont l’identité est incertaine. Cette technologie, déjà utilisée dans le secteur privé pour la vérification de l’âge en ligne, pourrait être intégrée au système d’asile à partir de 2026.

L’objectif affiché est de disposer d’un outil plus rapide, plus homogène et moins contestable, dans un contexte où la crédibilité du dispositif d’asile est de plus en plus questionnée par l’opinion publique.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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