Alors que le jeu vidéo s’est imposé comme un loisir de masse en France, une étude récente met en lumière un angle mort souvent négligé : la santé visuelle des joueurs. Selon une enquête menée par Krys en partenariat avec Ipsos-BVA, 37 % des utilisateurs de jeux vidéo déclarent ressentir une gêne oculaire pendant ou juste après leurs sessions. Un chiffre qui interroge à l’heure où les écrans occupent une place centrale dans les loisirs quotidiens.
Une pratique devenue majoritaire, surtout chez les jeunes
D’après l’étude, 73 % des Français jouent aux jeux vidéo, confirmant le caractère désormais intergénérationnel de cette pratique. Elle reste toutefois plus intensive chez les plus jeunes : un tiers des 18–30 ans joue tous les jours, souvent pendant plus d’une heure. Cette exposition prolongée aux écrans place la vue – mais aussi l’audition – sous une sollicitation constante.
Les troubles rapportés par les joueurs sont variés : sécheresse oculaire, picotements, vision brouillée, autant de symptômes typiques de la fatigue visuelle liée aux écrans. Ces gênes tendent à s’accentuer lors de périodes particulières, notamment à l’approche des fêtes de fin d’année, lorsque les sessions de jeu se prolongent, souvent dans des ambiances tamisées et sous éclairage artificiel.
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Un décalage entre usages numériques et prévention visuelle
L’un des enseignements majeurs de l’étude réside dans le retard de la prévention visuelle par rapport aux usages. Si 77 % des joueurs déclarent faire attention au volume sonore ou limiter certains effets auditifs, les réflexes de protection des yeux restent moins ancrés.
La moitié des joueurs ajuste la luminosité de l’écran ou utilise des filtres, mais seul un joueur sur quatre fait des pauses régulières. Faute d’automatismes ou d’information, les gestes de prévention visuelle ne font pas encore partie des habitudes spontanées des gamers.
L’étude met également en évidence un biais de perception du temps passé à jouer. Si 65 % des joueurs estiment qu’une session raisonnable ne devrait pas dépasser une heure, 47 % reconnaissent dépasser cette durée, souvent sans en avoir conscience. Cette sous-estimation favorise une exposition prolongée des yeux aux écrans et limite l’adoption de comportements protecteurs.
L’audition un peu mieux protégée, mais encore fragile
La prévention auditive apparaît légèrement mieux intégrée que la prévention visuelle, sans être pleinement satisfaisante. 19 % des joueurs déclarent ressentir des troubles auditifs pendant ou après leurs sessions, un phénomène pouvant être lié à des volumes sonores excessifs ou à une exposition prolongée.
Pour Krys, ces constats traduisent une inadéquation entre l’évolution rapide des usages numériques et les réflexes de protection des sens. « La vue et l’audition sont très sollicitées, mais encore trop peu protégées », souligne Bruno Censier, directeur de la marque, qui appelle à une prévention simple et positive, adaptée aux pratiques actuelles.
L’étude rappelle deux principes de prévention accessibles à tous. Pour la vue, la règle du 20-20-20 consiste à faire, toutes les 20 minutes, une pause de 20 secondes en regardant un point situé à environ 6 mètres, afin de relâcher l’effort visuel constant imposé par l’écran.
Pour l’audition, la règle du 60/60 recommande de ne pas dépasser 60 minutes d’écoute à 60 % du volume maximal, en y ajoutant des pauses régulières de silence.
À l’heure où le jeu vidéo s’impose comme un loisir quotidien pour une large partie de la population, l’étude met en lumière un enjeu de santé publique discret mais bien réel : adapter les réflexes de prévention à des pratiques numériques devenues omniprésentes.
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