Noël et fêtes de fin d’année : attention au « syndrome du cœur des fêtes », un trouble cardiaque favorisé par les excès

À l’approche de Noël et du Nouvel An, les repas se prolongent, les verres se multiplient et les rythmes habituels sont souvent bousculés. Une période conviviale, mais qui n’est pas sans conséquence pour la santé cardiovasculaire. Chaque année, médecins et cardiologues observent une recrudescence de troubles du rythme cardiaque liés aux excès festifs, un phénomène bien connu sous le nom de « syndrome du cœur des fêtes » (holiday heart syndrome).

Un trouble du rythme transitoire mais réel

Le syndrome du cœur des fêtes désigne l’apparition d’arythmies cardiaques, le plus souvent une fibrillation auriculaire, chez des personnes qui n’ont pas forcément d’antécédents cardiaques. Ce trouble survient généralement après une consommation excessive d’alcool, parfois associée à un apport important en sel, en caféine et à un manque de sommeil.

La fibrillation auriculaire se caractérise par une activité électrique désorganisée des oreillettes, qui se contractent de façon rapide et inefficace. Le rythme cardiaque devient alors irrégulier, parfois très accéléré, ce qui peut provoquer palpitations, essoufflement, fatigue intense, étourdissements ou gêne thoracique. Chez certains patients, les symptômes peuvent être discrets, voire absents, rendant le trouble plus difficile à détecter.

Pourquoi l’alcool joue un rôle central

Le lien entre alcool et troubles du rythme est documenté depuis plusieurs décennies. Dès la fin des années 1970, des médecins avaient observé une augmentation des arythmies après des épisodes de consommation excessive, notamment pendant les fêtes. Les recherches plus récentes confirment que les épisodes de « binge drinking » augmentent significativement le risque de fibrillation auriculaire, même chez des adultes jeunes et en apparente bonne santé.

L’alcool agit directement sur le fonctionnement électrique du cœur, mais aussi indirectement. Une consommation importante peut entraîner une déshydratation, des vomissements et des déséquilibres électrolytiques, notamment en potassium, éléments essentiels au bon rythme cardiaque. Plus la quantité d’alcool consommée est élevée, plus le risque augmente.

Des complications possibles, mais souvent évitables

Dans la majorité des cas, le syndrome du cœur des fêtes est transitoire et régresse lorsque la consommation d’alcool cesse. Toutefois, une fibrillation auriculaire non prise en charge peut favoriser la formation de caillots sanguins et augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral ou d’insuffisance cardiaque.

Les spécialistes rappellent que le risque est particulièrement important chez les personnes ayant déjà une hypertension artérielle, un diabète, une maladie cardiaque connue ou un terrain fragilisé. Mais le phénomène peut aussi toucher des personnes sans facteur de risque identifié.

Reconnaître les signaux d’alerte

Plusieurs signes doivent inciter à consulter rapidement un médecin :

– sensation de cœur qui bat trop vite ou de manière irrégulière,
– essoufflement inhabituel,
– fatigue soudaine et intense,
– étourdissements ou malaise,
– douleur ou oppression thoracique.

Une prise en charge précoce permet le plus souvent un retour rapide à la normale et limite les complications.

Comment protéger son cœur pendant les fêtes

Les recommandations sont simples et reposent sur le bon sens. Limiter sa consommation d’alcool reste le principal levier de prévention. Les autorités sanitaires rappellent qu’il est préférable de ne pas dépasser deux verres par jour pour les hommes et un verre pour les femmes, et de prévoir des jours sans alcool. Alterner boissons alcoolisées et eau, manger suffisamment, éviter les excès de sel et conserver une activité physique régulière contribuent également à réduire les risques.

Les cardiologues soulignent enfin que le « cœur des fêtes » n’est pas qu’un problème saisonnier. Une consommation excessive et régulière d’alcool augmente le risque d’hypertension, d’AVC et de maladies cardiovasculaires tout au long de l’année. Les fêtes constituent souvent un révélateur brutal de fragilités déjà présentes.

Crédit photo : DR

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