Il fut acclamé dans les tribunes d’Ibrox, décoré par le capitaine des Rangers James Tavernier, et salué comme l’âme des Union Bears, le principal groupe ultra du club de Glasgow. Aujourd’hui, Ross McGill, 31 ans, est l’homme le plus recherché d’Écosse, soupçonné de diriger depuis Dubaï une guerre des gangs sanglante à travers Glasgow et Édimbourg.
Du capo des tribunes à chef de gang
Ross McGill, surnommé « Miami » dans le milieu criminel, aurait quitté le Royaume-Uni en 2022, peu après avoir annoncé son retrait de la scène ultra. Officiellement, il quittait les Union Bears après des années d’animation vocale et visuelle dans les stades écossais. Officieusement, il fuyait une arrestation imminente, la police ayant percé le réseau crypté EncroChat, révélant son implication présumée dans le trafic de drogue.
De l’Espagne à Dubaï, McGill s’est progressivement mué en aspirant baron de la drogue, orchestrant depuis l’étranger une série d’attaques, d’incendies criminels et de règlements de comptes violents sur fond de rivalité entre clans écossais. Les services de renseignement le tiennent pour le cerveau d’une nouvelle vague de violence ayant touché les bastions historiques du crime organisé écossais, notamment les Daniel et les Richardson, deux familles tristement célèbres à Glasgow et Édimbourg.
Des véhicules incendiés, des domiciles mitraillés, plus de 30 arrestations : les représailles commanditées par McGill auraient été déclenchées après qu’un de ses proches ait été dupé dans un deal de cocaïne à 500 000 £, payé avec de fausses liasses.
Derrière ces attaques, une mystérieuse entité, le groupe Tamo Junto (TMJ), revendique certaines opérations, dont un cocktail Molotov lancé contre le domicile de Kelly Green, ancienne compagne de Kevin « Gerbil » Carroll, tueur notoire assassiné en 2010.
Une ascension fulgurante dans le crime organisé
Selon les enquêteurs, McGill aurait bénéficié de l’appui de figures majeures du crime comme Steven Lyons et Ross Monaghan. Il aurait également été introduit dans le milieu par James « The Don » White, aujourd’hui incarcéré. McGill superviserait désormais des routes de trafic de drogue reliant l’Amérique du Sud à l’Europe, héritées du clan Stevenson.
Ses liens incluent Stephen « Jimmy » Jamieson, ex-lieutenant du caïd Jamie « Iceman » Stevenson, et Lloyd Cross, autre ex-ultra des Rangers, aujourd’hui derrière les barreaux pour trafic de drogue.
Ironie cruelle : en 2016, Ross McGill grimpait le Ben Nevis pour lever des fonds au profit des anciens combattants et de la Rangers Charity Foundation. Il récolta 2 355 £, mobilisant les fans pour une cause honorable. Il posait fièrement avec Tavernier et Steven Gerrard, alors entraîneur du club. Sur les réseaux, on le remerciait pour ses années d’animation en tribune. Personne n’imaginait alors que l’homme derrière le mégaphone deviendrait un jour le « parrain écossais de Dubaï ».
Selon plusieurs sources du milieu, des tentatives de médiation auraient été entamées à Dubaï pour mettre fin au carnage, sans succès. McGill aurait même fui précipitamment une boîte de nuit après avoir reconnu des membres liés au clan Daniel.
Pour l’heure, malgré les rumeurs, il reste introuvable, profitant des protections qu’offre l’émirat à de nombreux criminels internationaux, et poursuivant depuis l’exil une guerre mafieuse qui ensanglante l’Écosse.
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